La paix avec Dieu

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Rom. 5, 1)

Le pécheur est en guerre avec Dieu, dont il ne peut que craindre le jugement. Il est coupable et il le sait, mais les efforts qu’il fait pour l’oublier sont toujours vains, et encore plus pour le cacher à Dieu. Même la conscience rappelle les péchés commis il y a bien longtemps, juste quand le souvenir en est le plus douloureux et accablant. Le Saint Esprit ne manque pas non plus d’appliquer la Parole de Dieu, là où il y a une oreille pour entendre. Toutes les choses qui sont reprises sont rendues manifestes par la lumière [Éph. 5, 13]. Cela aggrave les ténèbres et rend manifeste l’inaptitude complète de l’incrédule pour la présence de Dieu. Car en effet, Sa gloire est la norme ; et combien l’homme pécheur est loin d’être à la hauteur !

Mais le Seigneur Jésus est un parfait Sauveur, et le seul. Et comme Il est venu de Dieu, ainsi Il s’en est allé à Dieu. Il est descendu en amour ; Il est remonté en justice ; et entre les deux, Il pouvait dire, et Il disait : « Moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même » (Jean 12, 32). Car Il a fait la paix par le sang de Sa croix (Col. 1, 20). Pour qui a-t-Il fait la paix, si ce n’est pour ceux qui en avaient si profondément besoin ? Et comme Dieu avait envoyé Son Fils dans ce but, Son cœur accueille le pénitent troublé qui regarde à Lui pour l’avoir. Oui, Dieu anticipe le pauvre homme qui doute, et le rassure par des nouvelles de grâce qu’Il envoie maintenant partout, en prêchant la paix par Jésus Christ.

Autrefois, Dieu disait à Son peuple : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul. C’est un sépulcre ouvert que leur gosier ; ils ont frauduleusement usé de leurs langues ; il y a du venin d’aspic sous leurs lèvres ; et leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume ; leurs pieds sont rapides pour verser le sang ; la destruction et la misère sont dans leurs voies, et ils n’ont point connu la voie de la paix ; il n’y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux » [Rom. 3, 10-18]. Ainsi, l’apôtre citait le psaume 53 et d’autres, et Ésaïe 59. N’est-ce pas aussi vrai de vous dans la chrétienté ? N’avez-vous pas failli en justice, en intelligence spirituelle, même en vous souciant véritablement de Dieu ? Non, il est vrai que tous se sont écartés, et que tous sont devenus inutiles à Ses yeux, et il n’y en a pas même un qui pratique le bien. Il n’y a pas non plus un membre du corps humain qui ne soit pas contaminé par la corruption ou la violence. Qu’y a-t-il donc dans de telles voies, sinon la destruction et la misère, et le chemin de la paix qui demeure inconnu ? Ah ! combien il est vrai qu’il n’y a aucune crainte de Dieu devant les yeux de l’homme.

Mais pourquoi périr dans vos péchés ? Pourquoi persister dans une misère coupable, quand Dieu vous appelle, et vous appelle à Lui ? L’apôtre, en 2 Corinthiens 5, déclare que Dieu a réconcilié, en Christ, non des hommes dignes de cela, ni Son ancien peuple, mais « le monde » avec Lui-même ; et plus encore que cela, ne leur imputant pas leurs fautes. Puissiez-vous le croire ! Il se présente, lui et d’autres qui travaillaient dans l’évangile, comme des ambassadeurs pour Christ. Car le conseil de paix est entre eux deux [Zach. 6, 13], lequel veut vous arracher à l’ennemi, au péché et à son jugement, afin que vous ayez la paix avec Dieu. Nous vous supplions, dit-il : Soyez réconciliés avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Christ, Il L’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui. Il n’y a pas de barrière, de la part de Dieu, et Il déclare que dans la croix de Christ, Il a fait une provision complète pour vous, malgré tout le mal en vous. Si vous vous inclinez comme un pécheur et faites appel au nom du Seigneur, Dieu vous assure que Christ a pris votre place là sous le jugement divin contre le péché, afin de vous donner Sa place en justice et en gloire.

Ainsi, le fondement de la paix, pour l’âme qui est troublée devant Dieu, c’est Christ, la propitiation pour les péchés (1 Jean 2, 2). C’est pourquoi Dieu L’a présenté comme propitiatoire, ou trône de miséricorde, par la foi en Son sang (Rom. 3, 25). Vous pouvez bien, tel que vous êtes, craindre justement Son trône de jugement. Mais la grâce divine s’est interposée, après les péchés, et avant le jugement. Oh, ne jouez pas avec ces deux choses ! L’incrédulité ne vous sauvera pas, mais vous détruira. Écoutez Sa parole et croyez en Lui maintenant. « Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6). Pour tous ceux qui croient, Christ a porté les péchés en Son corps sur le bois ; et vous pouvez vous approcher, par la foi, dans la présence même de Dieu, car le voile est déchiré, et le sang est sur le propitiatoire et devant lui. Et pourquoi le sang a-t-il été aspergé sept fois devant lui (Lév. 16), sinon pour donner une complète assurance à celui qui, ainsi et maintenant, s’approche de Dieu dans le vrai sanctuaire ?

Il n’est pas étonnant que vous ayez droit à la paix, vous qui croyez au témoignage de Dieu touchant Son Fils, à la paix avec Lui dès maintenant et à jamais. Assurément, vos péchés étaient grands et nombreux, et vous-mêmes étiez indigne et pécheur. Mais le Fils de l’homme, est-il écrit, est venu chercher et sauver ce qui était perdu [Luc 19, 10]. Le salut est donc vôtre si, en vous fiant à la parole de Dieu, vous croyez en Lui. C’est très bien si votre âme a été profondément exercée lorsque vous avez pesé votre vie de péché à la lumière de Dieu. Mais de tels exercices ne peuvent jamais vous donner la paix ; pas plus que herser un champ ne peut en soi produire une moisson. Rien, sinon le sang de Christ, ne peut vous l’offrir. Mais si nous croyons à l’estimation de Dieu quant à Son sang en Romains 3, Romains 4 nous indique Sa résurrection comme la preuve divine de notre justification. « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ ». La justification provient de la foi, non pas des œuvres de loi. L’âme est justifiée sur ce principe, et sur aucun autre. Mais ayant été ainsi justifiés, nous savons que le fardeau du péché est ôté par une œuvre divine qui a été amenée jusqu’à nous, et « nous avons la paix avec Dieu ». C’est par le mérite de Christ seul, mais elle ne peut nous appartenir autrement que par la foi. En croyant, nous avons la paix avec Dieu.

Ainsi Christ, avec Sa mort en vue, a laissé la paix comme héritage aux siens (Jean 14, 27) ; et ainsi qu’Il l’avait promis, Il l’a effectué (Jean 20, 19, 21), le jour de la résurrection, en disant : « Paix vous soit ». Il l’a répété, à la fois pour leurs âmes, et pour Son œuvre comme envoyée à d’autres. Sans la paix qui repose sur la Parole de Dieu, nous ne pouvons pas jouir de notre véritable relation comme enfants de Dieu, ni ne pouvons nous approcher pour adorer le Père en esprit et en vérité ; la conscience n’est pas purifiée, et les affections ne s’exercent pas convenablement. Avoir la paix avec Dieu est le privilège normal du chrétien.