Le propre amour de Dieu

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Rom. 5, 7-8)

Oui, il est non moins merveilleux que vrai que, alors que nous étions encore sans force, Christ est mort pour des impies. Tels sont les hommes tombés. Juif ou Gentil, cela ne fait aucune différence, quant à la nature de l’homme. La loi ne donne aucune puissance ; la forme religieuse n’est pas de la piété. Et parce que l’homme est ce qu’il est devenu par le péché, au temps convenable, Christ est mort pour nous, des gens impuissants et impies. C’était au-delà de l’amour de toute créature.

L’homme a besoin d’un motif pour attirer son amour vers son objet. Il voit des raisons, peut-être fausses, à son affection ; sinon, il n’aime pas. Et ainsi, l’apôtre écrit : « Car à peine, pour un juste, quelqu’un mourra-t-il, (car pour l’homme de bien, peut-être, quelqu’un se résoudrait même à mourir) ». Peut-être que quelqu’un connu comme un généreux bienfaiteur pourrait enhardir quelqu’un attiré par lui, à mourir même à sa place. Car la bonté est rare, et elle remue fortement le cœur.

Mais Dieu est souverain dans Son amour pour l’homme coupable. Loin d’être agréable, tout en lui est propre à repousser Dieu. L’homme tombé est corrompu ou violent, fier ou vain, se recherchant lui-même ou indépendant, triste contraste avec Celui qui est autant lumière qu’amour. Et pourtant, « Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ». Un tel amour Lui est propre. Il aime de par Sa propre nature, sans aucun motif dans l’objet. Il aime en dépit de la plus grande indignité. Il aime là où il n’y a point de bonté, ni même de rectitude, là où les hommes sont des pécheurs et rien d’autre, là où il y a seulement de la misère et de la culpabilité ; oui, Il constate Son propre amour envers ceux qui étaient encore loin de Lui et opposés à Lui, en en donnant la preuve la plus élevée et la plus solide en ce que Christ est mort pour nous, qui étions dans cette affreuse condition.

Ainsi, Dieu et l’homme se tiennent maintenant face à face, tels qu’ils sont réellement. Le temps de l’épreuve est terminé : l’homme, après une mise à l’épreuve complète, est perdu. Ce n’est pas simplement que de toute manière et à tout degré, il s’est montré désobéissant à Dieu. En dernier lieu, il a rejeté et crucifié le Seigneur de gloire. Dans la personne du Fils, il a jeté Dieu hors du monde — Dieu en Christ réconciliant le monde avec Lui-même [2 Cor. 5, 19]. La preuve de cela est la mort de Christ par la main de l’homme.

Mais l’amour de Dieu s’est montré de façon signalée en envoyant Christ, non pas comme un juge, mais comme un réconciliateur ; il en est ainsi, encore plus profondément et plus manifestement, en faisant de Sa mort un sacrifice pour effacer la culpabilité du pécheur. « Christ est mort pour nous ». Nul autre que Dieu n’était capable d’un tel amour. Lui seul pouvait s’élever parfaitement au-dessus de tout le mal de ce monde. Tout cela était toujours devant Lui. Tout au long de Ses rapports avec l’homme, avec Israël en particulier quoique jamais exclusivement, Dieu avait revendiqué Sa bonté, et la foi l’avait toujours reçu. Cela donnait leur signification aux promesses et aux offrandes, depuis le commencement. C’était même associé à Ses actes en jugeant le monde par un déluge ou en détruisant les premiers-nés de l’Égypte ; il y avait de l’amour divin en épargnant la famille de Noé dans le premier cas, les enfants d’Israël dans l’autre. Dans l’économie lévitique, quel que soit le jugement sous lequel soient tombés les transgresseurs, rien n’était plus clair que les brillantes ombres de l’expiation dans une variété de formes, qui ne trouvaient aucune réponse digne de Dieu, ni purification de la conscience des péchés ou des œuvres mortes, jusqu’à ce que « Christ meure pour nous ». Dieu est glorifié de la sorte dans tous les cas ; si nous ne croyons pas, Lui demeure fidèle. Il ne peut se renier Lui-même [2 Tim. 2, 13].

L’évangile rend tout cela aussi clair que Dieu ait jamais pu le faire, en accord avec Son amour et Sa gloire, jusqu’au jugement. Alors il sera démontré qu’aucun manque de lumière de la part de Dieu n’en est la cause, mais la volonté de l’homme qui a aimé les ténèbres plutôt que la lumière, parce que ses œuvres étaient mauvaises. Mais maintenant, avant le jugement, Dieu constate Son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. C’est la mort de Christ qui, de façon efficace et pour toujours, expie le péché. C’est par la mort de Christ que les ennemis sont réconciliés avec Dieu. Tout cela est à vous si vous croyez en Lui ; tout est perdu si vous vous détournez de Lui.

Comment pourrait-il en être autrement, si Jésus est la Parole faite chair, le Fils que Dieu a envoyé dans Son amour, et que Juifs et Gentils ont mis à mort (démontrant par là ce qu’ils étaient), qui, ainsi frappé de Dieu dans un amour encore plus grand, a été fait un sacrifice pour le péché ? Il est juste pour Dieu de vous justifier comme croyant en Jésus (Rom. 3, 26). Certainement, il n’est pas injuste de vous juger pour tous vos péchés, si vous les aggravez tous en rejetant le Sauveur que Dieu a donné dans Son amour infini.

Je vous implore, mon lecteur, si vous ne vous êtes jamais ainsi soumis à la justice de Dieu en vous sauvant, de rechercher honnêtement ce qui vous en empêche. Ce n’est certainement pas du côté de Dieu ; car l’apôtre déclare que Dieu vous exhorte, en quelque sorte, dans Celui qu’Il a envoyé. Allez-vous résister plus longtemps à Son appel ? Quelle bénédiction, dans la vie ou dans la mort, d’avoir la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ ! Il est vain pour nous de songer à la faire. Il l’a faite par le sang de Sa croix : c’est ce que dit l’Écriture. Quelle preuve de l’amour de Dieu, tout autant que de celui de Christ ! Si vous refusez de l’accepter, qui doit en être blâmé, sinon vous ? C’est préférer le péché et Satan à Dieu et à Son Fils. C’est mépriser les souffrances et le sang de Christ, tout comme c’est de l’incrédulité quant à la parole de Dieu et à Son propre amour.

Sans aucun doute, Dieu recherche une marche sainte dans Ses enfants, Il recherche du fruit de la lumière en toute bonté et justice et vérité [Éph. 5, 9]. Mais Il ne recherche rien de ce genre avant que vous soyez justifié par la foi : demander un tel fruit de votre part dans l’incrédulité, serait se renier Lui-même, Sa vérité et Sa grâce. L’homme s’égare par de vaines paroles, s’il dit que celui qui croit mais qui marche dans le mal « a un héritage dans le royaume du Christ et de Dieu » [Éph. 5, 5]. Une telle foi ne peut sauver quiconque. Elle est en dessous de celle des démons, qui du moins frissonnent (Jacq. 2). Mais la foi qui vient de Dieu par Christ pour un pécheur coupable, mais qui se repose sur Son œuvre de purification des péchés par la mort de Christ, vient de Son Esprit, et opère par l’amour et reçoit sa fin, le salut de l’âme (1 Pier. 1). C’est par la foi au Christ Jésus que tous, et chacun, sont fils de Dieu (Gal. 3). Maintenant, nous devons être dans la relation de fils, avant d’être vraiment capables de marcher comme tels. Jusqu’à ce que nous soyons des enfants de Dieu, nous nous trompons simplement nous-mêmes en prétendant à une marche qui ne relève que de la foi. La relation est une grâce de Sa part, et ainsi pour nous elle est par la foi, non par le mérite de l’homme, mais en dépit de tout démérite. Nos devoirs, comme fils, commencent quand nous sommes fils et que nous le savons : sinon, ils sont entravés par des questions et des craintes. Son propre amour en Christ répond à toute question et chasse toute crainte.