Nous-mêmes nous L’avons entendu

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Jean 4, 42)

Il n’y a pas de salut sans révélation de Dieu à l’âme, et celle-ci se trouve en Christ, Son Fils. Le garant en est la Parole de Dieu, et maintenant la Parole écrite (ou l’Écriture) sur laquelle repose toute l’autorité de ce qui est prêché ou dit. C’est ce que le Saint Esprit apporte à l’âme, en puissance vivifiante, non seulement convainquant la conscience, mais gagnant le cœur à Dieu par la foi en la rédemption qui est dans le Christ Jésus.

Dieu emploie, en grâce, non pas un ange, mais un pécheur né de nouveau, pour apporter la vérité à d’autres, comme nous le voyons ici en Samarie. « Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme qui avait rendu témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». C’était une véritable œuvre de Dieu, et par la manière de faire ordinaire de la grâce, par la Parole ayant affaire avec la conscience. Il n’y eut pas de miracle, pas plus que de paroles persuasives de sagesse humaine, mais en démonstration de l’Esprit [1 Cor. 2, 4], afin que leur foi soit établie sur la puissance de Dieu.

Et le Seigneur Jésus agissait dans cette grâce, que les apôtres n’apprirent, dans leur mesure, que bien des années après, quand la propitiation fut faite et que l’Esprit fut envoyé ici-bas. Car quand les Samaritains vinrent à Lui, ils Le supplièrent de demeurer avec eux, et Il demeura là deux jours. « Et beaucoup plus de gens crurent à cause de sa parole ; et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ton dire que nous croyons ; car nous-mêmes nous l’avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde ».

C’était le fait simple et béni pour ces Samaritains, belle préfiguration du fondement véritable et immuable de la foi pour tous ceux qui entendraient et croiraient l’évangile une fois que le Seigneur ne serait plus personnellement sur la terre. N’importe qui ou n’importe quoi peut arrêter des âmes par la vérité révélée ; un homme, une femme, un enfant ; un sermon, une conversation, un livre ou un tract. Mais quel que soit le moyen, l’âme croit Dieu ; et sans croire Dieu, il n’y a pas de véritable foi, pas d’autorité ou de grâce divines sur le cœur et la conscience.

De là vient que les Samaritains, frappés par le témoignage de la femme convertie, rendent justement témoignage à la parole du Seigneur Lui-même. En L’entendant, ils connaissaient et ils croyaient l’amour que Dieu a pour nous. Ayant reçu Son témoignage, ils avaient mis leur sceau que Dieu est vrai [Jean 3, 33]. Et comme ils croyaient ainsi Dieu dans la pleine révélation de Lui-même en Christ, nous pouvons assurément dire d’eux ce que l’Écriture atteste d’Abraham quand il crut Dieu dans une mesure de lumière bien moindre, que cela lui fut compté à justice [Gen. 15, 6]. Car la foi vivante amène toujours l’âme devant Dieu, là où il y a Sa lumière pour se juger soi-même. Mais Dieu révélé dans l’homme, cet homme qui est Son Fils unique, fait venir Son amour tout près du cœur, dans une réalité qui dépasse toute pensée, et s’élève au-dessus de tout péché, ayant prouvé (comme nous pouvons l’ajouter) dans Sa mort que nous pouvons posséder une rémission connue des péchés par Son sang, et ainsi une conscience purifiée des œuvres mortes pour servir le Dieu vivant [Héb. 9, 14].

En bref, c’est une vérité universelle que les brebis entendent la voix du Berger, et qu’elles Le suivent, car elles connaissent Sa voix [Jean 10, 4]. Ce dont ces Samaritains jouissaient comme un fait littéral, n’est pas moins vrai de tous ceux qui croient l’évangile. Et Christ est venu afin qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance [Jean 10, 10] ; ou, comme l’écrivait Son serviteur, Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité [2 Cor. 5, 15]. Ainsi, toutes choses sont de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui-même par Jésus Christ et qui nous a donné le service de la réconciliation [2 Cor. 5, 18], dont l’esprit se montre clairement pour la Samaritaine ; comme son contraire se manifeste dans ceux qui se placent, eux-mêmes ou d’autres hommes, entre Dieu et l’âme, reniant Sa grâce et usurpant Son droit.

Le Seigneur Jésus était justement Celui qui faisait l’œuvre de Dieu ; car tandis que d’un côté Il était Dieu, de même de l’autre côté Il était homme, en une seule personne, venu ici-bas pour proclamer Dieu et révéler le Père, pour porter les péchés en Son propre corps sur le bois [1 Pier. 2, 24] et ainsi permettre au croyant de s’approcher de Dieu sans crainte et assuré de Son amour parfait. « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté », disait prophétiquement de Jésus le psalmiste (Ps. 40). Plus de mille ans après David, l’auteur inspiré, un autre également inspiré écrivit pour l’exposer : « C’est par cette volonté que nous avons été (et sommes) sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Héb. 10).

Christ seul révèle Dieu comme lumière et amour. Par Lui seul la bonté et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont entre-baisées [Ps. 85, 10]. Tous les autres systèmes, tous Ses adversaires, ne sont que des voleurs et des larrons que les brebis n’écoutent pas. Mais Sa parole est aussi divine que Son œuvre. Comme le disait l’une d’elles : « Tu as les paroles de la vie éternelle » [Jean 6, 68], ainsi Il le disait Lui-même : « les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie » [Jean 6, 63]. Quand Il est allé en haut, le Saint Esprit fut envoyé ici-bas pour demeurer éternellement avec ceux qui croient, pour glorifier le Fils qui glorifiait Dieu le Père, et pour les conduire dans toute la vérité [Jean 16, 13]. De sorte qu’il n’y a pas d’excuse valable pour l’incrédulité, au motif que Jésus est parti. Il vous est avantageux, disait le Seigneur, que je m’en aille ; car si je ne m’en vais, le Consolateur (l’Avocat) ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai [Jean 16, 7]. Ainsi l’Esprit prend toujours pleinement les choses de Jésus et nous les annonce [Jean 16, 14], Il nous enseigne toutes choses [Jean 14, 26], en plus de rappeler tout ce que Lui avait dit, Il rend témoignage de Christ bien au-delà de ce que les apôtres ont vu ou entendu, quoiqu’ils aient été avec Lui depuis le commencement. Car l’Esprit a été envoyé du ciel où Christ est désormais exalté, comme Il avait en effet beaucoup de choses à leur dire, qu’ils ne pouvaient pas entendre jusqu’à ce qu’Il soit glorifié.

Combien il est alors béni que, quand nous entendons les paroles des apôtres, c’est encore Christ qui parle en eux ! Si quelqu’un ne croit pas, c’est parce qu’il n’est pas de Ses brebis, et le test en est qu’elles écoutent Sa voix. Mais Il ajoute : « Je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10, 27-30).