Nous nous glorifions aussi dans les tribulations

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Rom. 5, 3-5)

Il n’est pas étonnant que l’apôtre n’avait pas honte de l’évangile ; car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit (Rom. 1, 16). Justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu ; nous avons obtenu et nous avons accès par la foi dans cette faveur dans laquelle nous sommes placés et nous nous tenons ; et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Cela couvre expressément, avec une bénédiction incontestablement divine et totalement imméritée de notre part, tout le passé, le présent et l’avenir, pour tout croyant.

L’Esprit peut-Il ajouter davantage ? C’est exactement ce que fait le passage devant nous. Dieu répond de tout cela, en Christ seul ; et Son amour, à travers Celui qui est mort et ressuscité, trouve sa joie à nous bénir pour Sa propre gloire. Il se plaît à bénir l’homme, et Il peut se permettre de le bénir justement et selon tout Son cœur, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus.

Comment traitez-vous un tel Dieu et un tel Sauveur ? Sa bonté vous pousse-t-elle à la repentance [Rom. 2, 4] ? Ou, selon votre dureté et votre cœur sans repentance, amassez-vous pour vous-même la colère dans le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu [Rom. 2, 5] ? Après le péché de l’homme, qui s’est élevé à son paroxysme contre Son Fils, envoyé et venu en amour, Dieu a répondu à ce péché suprême par Sa propre grâce, si surabondante que, au lieu de juger tout le monde coupable qui avait crucifié Jésus, Il a réconcilié tous ceux qui croient par la mort de Son Fils, quoiqu’ils aient été jusqu’ici Ses ennemis évidents et déclarés. Et pourquoi pas vous ? Est-ce peu de chose à vos yeux que, bien qu’Il vous déclare « perdu » en vous-même, Il veut vous sauver par la grâce par le moyen de la foi (Éph. 2, 8) ? Oh ! écoutez la parole de la réconciliation [2 Cor. 5, 19] ; car c’est ainsi qu’Il appelle l’évangile (en contraste avec la loi, quelque sainte, juste et bonne qu’elle soit en elle-même, qui doit condamner l’impie). Il a commandé à Ses ambassadeurs de supplier pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu [2 Cor. 5, 20]. L’homme ne peut, par lui-même, se rendre propre pour Sa présence dans la lumière ; mais Dieu a fait Christ, qui n’a pas connu le péché, être péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu [2 Cor. 5, 21]. Ne négligez pas plus longtemps un si grand salut. Prenez garde que, dans ce cas, le pire vous attende.

Le Saint Esprit n’a jamais déclaré, jamais écrit, une parole qui sanctionne le doute, mais seulement celle qui produit la foi en Dieu et en Son Christ. Que personne ne se glorifie dans les hommes. Car toutes choses sont à vous (si vous croyez), soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu (1 Cor. 3, 21-23).

C’est donc non seulement dans Ses conseils qui vont jusqu’à la gloire par la rédemption, qu’Il bénit et que nous nous glorifions, mais aussi dans Ses voies à travers le désert de ce monde. Quelquefois, le croyant ne sait plus que faire : les difficultés sont si épaisses ! Nous ne savons pas prier comme nous le devrions, mais l’Esprit Lui-même fait des intercessions avec des soupirs inexprimables ; et Celui qui sonde les cœurs sait quelle est la pensée de l’Esprit, car Il intercède pour les saints, selon Dieu ; mais nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu [Rom. 8, 26-28].

Ainsi, dans notre passage, l’apôtre, après avoir dit que « nous nous réjouissons dans l’espérance de la gloire de Dieu », ajoute : « Et non seulement cela, mais aussi nous nous glorifions dans les tribulations », et il explique clairement comment cela se peut : « Sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance ; et l’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ». C’est le chemin de l’épreuve dans lequel nous sommes conduits quand nous ne sommes plus esclaves en Égypte, le jugement de Dieu ayant été arrêté par le sang de l’Agneau.

Devons-nous donc murmurer parce que, tandis que Christ est en haut, nous ne voyons pas encore que toutes choses Lui soient assujetties ? Il est couronné de gloire ; mais Satan est encore le dieu et le prince du monde, d’où l’inimitié envers tous ceux qui ont la foi, d’autant plus grande en proportion de leur fidélité.

En Romains 5, 3-5, le vrai chemin de Dieu est tracé brièvement dans la discipline de l’âme, pleine de profit pour tous ceux qui sont exercés par elle. Tout cela suppose et suit notre justification par la foi. Il peut y avoir, comme il y en eut autrefois, une dérobade devant la volonté de Dieu ; mais Il sait comment agir avec Ses enfants, quand ils sont réfractaires ; et comme autrefois, ainsi maintenant Il discipline celui qu’Il aime, et fouette tout fils qu’Il agrée [Héb. 12, 6]. Mais la discipline n’est pas le seul but de Dieu. Il nous éprouve, comme Il le fit avec Abraham ; et bienheureux l’homme qui endure la tentation ; car, quand il aura été manifesté fidèle, il recevra la couronne de vie, qu’Il a promise à ceux qui l’aiment [Jacq. 1, 12].

L’apôtre Pierre dit de même, que vous vous réjouissez en un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps, tout en étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses tentations, si cela est nécessaire, afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt, soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ [1 Pier. 1, 5-7]. Mais dans notre passage, l’apôtre insiste sur le fruit actuel pour l’âme. « Nous nous glorifions aussi dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience » (ou l’endurance), etc. Ce résultat est entravé si nous remettons en question notre justification, et ainsi, notre paix est perturbée. Mais en commençant notre voyage de pèlerin avec l’assurance de la foi, nous interprétons les tribulations à la lumière de la rédemption, et nous nous confions en Celui qui justifie l’impie (Rom. 4, 5), ayant ressuscité Jésus notre Seigneur d’entre les morts, Lui qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification. Notre acceptation de la tribulation de Sa main entraîne l’endurance ou la patience, de notre part.

Ensuite, « la patience [produit] l’expérience ». Ce n’est pas encore l’expérience de ce qui est intérieur, qui est formellement et pleinement discuté dans une partie ultérieure de cette épître, de Romains 5, 12 à Romains 8 inclus. Ici, l’endurance produit ce qu’est Dieu tout le long de la route ; ce que nous manquons justement quand nous laissons cours à l’impatience. Et cette « expérience » produit « l’espérance ». Dans la tranquillité de l’esprit et la preuve de ce que Dieu est pour nous, que le monde et les épreuves actuelles s’opposent à nous comme ils le peuvent, nous apprenons à avoir nos yeux en haut de manière habituelle. De là vient que l’espérance de la gloire de Dieu, qui a été acceptée comme une vérité, devient plus influente, consolante et encourageante, en pratique. Elle ne nous rend pas non plus honteux, quel que soit son éclat céleste, pour la raison bénie que l’amour de Dieu a été et est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Nous pouvons affirmer hardiment qu’il n’y a pas de plus grande puissance pour jouir de Lui que celle-ci, que notre Dieu plein de grâce puisse donner au croyant. Notre cher Seigneur, dans les jours de Sa chair, avait reçu l’Esprit, et cela, sans le sang. Étant le Saint de Dieu, Il n’avait pas besoin de sacrifice, puisqu’Il n’avait pas de péché. L’Esprit de Dieu descendant et demeurant sur Lui était le signe et le témoin de Sa perfection personnelle, alors qu’Il marchait ici-bas, Lui, le Fils de l’homme, que Dieu le Père a scellé. Nous recevons le Saint Esprit parce qu’en Christ, nous avons la rédemption ; comme, dans le type de l’Ancien Testament, l’huile suivait le sang sur les fils d’Aaron, déjà lavés dans l’eau, le souverain sacrificateur seul étant oint sans du sang (Lév. 8, 12) ; après cela, lui et eux ensemble (v. 23, 24, 30). C’était une belle ombre, quoique bien entendu pas l’image même. Christ est la vérité. Si l’amour de Dieu, en dépit de notre condition imparfaite, a été ainsi versé dans nos cœurs en vertu de la rédemption, comment pourrions-nous être surpris de ce que, une fois ressuscités ou changés à la venue de Christ, nous partagions avec Lui la gloire éternelle de Dieu ? Même cette espérance ne nous rend pas honteux, à cause de Son amour qui imprègne le cœur.