Nous nous réjouissons aussi en Dieu

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Rom. 5, 11)

La grâce de Dieu brille ici à son plus haut degré, pour ce qui concerne cette épître ; et nous qui croyons sommes destinés à en jouir complètement. Cela n’est jamais possible, jamais compris, jusqu’à ce que nous soyons convaincus, par l’enseignement divin, que toute notre bénédiction est en Christ et dans Sa rédemption. Justifiés par la foi en Lui et en Son œuvre, nous avons la paix avec Dieu. Cela nous fortifie pour nous juger nous-mêmes et haïr nos péchés bien plus profondément que quand, initialement convaincus de notre culpabilité, nous avons crié à Dieu et rejeté nos âmes sur le sacrifice de Christ. Aucune âme n’a de paix solide avec Dieu jusqu’à ce qu’elle croie en Celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, Lui qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification [Rom. 4, 25].

La foi est maintenant comptée au croyant à justice, non seulement comme à Abraham autrefois, mais d’une façon encore plus bénie. Car, comme le montre l’apôtre, lui crut dans l’espérance de ce que Dieu allait faire ; le croyant croit ce que Dieu a fait pour lui en Christ. Abraham se confiait dans la promesse ; nous, sous l’évangile, en avons l’accomplissement. L’œuvre de la grâce de Dieu pour la rémission de nos péchés et la purification de notre conscience est faite une fois et pour toujours. Elle ne peut être annulée, et rien ne peut lui être ajouté. Il y a des ressources de grâce pour répondre aux autres besoins ; mais, en recevant Celui qui est mort pour nous et est ressuscité, nous recevons la réconciliation[1]. Nous savons que l’amour de Dieu était envers nous, lorsque nous étions encore pécheurs. C’est alors que Christ est mort pour nous, et non pas quand nous avions une petite force et devenions pieux. Car quand nous étions encore sans force, au temps convenable, Christ est mort pour des impies [Rom. 5, 6].

Telle est l’infaillible Parole de Dieu : quelle bonne nouvelle pour les hommes ! Quelle méchanceté, de mépriser Son message ! Quelle bénédiction de le croire ! Car le péché faisait du mal à Son amour et à Sa vérité ; et Christ a justifié les deux, alors qu’Il souffrait une fois pour les péchés afin qu’Il nous amenât à Dieu [1 Pier. 3, 18] ; et la foi reçoit la faveur par la parole de Dieu pour le salut de l’âme. Celui qui commence ainsi continue en conséquence. Par Christ aussi, nous avons aussi accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous sommes, et nous nous réjouissons dans l’espérance de la gloire de Dieu, au lieu d’être alarmés et de reculer vers la perdition.

Mais ce n’est pas tout. Nous nous réjouissons ou nous glorifions aussi dans les tribulations. C’est la promesse faite au chrétien, au lieu de la prospérité terrestre promise au Juif s’il était fidèle. Mais la grâce fait tourner les tribulations au bien actuel du chrétien, en brisant sa volonté, et en lui enseignant ce qu’est le Dieu qui l’a trouvé et que lui a trouvé. Car la tribulation produit la patience ; et la patience, l’expérience ; et l’expérience, l’espérance ; et l’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est alors mieux connu, étant répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné. Son amour qui s’est alors dépensé pour nous, à quelque prix que ce soit pour Christ et pour Lui, quand nous étions haïssables pour tous, sauf pour Dieu, cet amour ne peut certainement pas être moindre quand nous avons la repentance envers Lui et la foi en notre Seigneur Jésus Christ. Son amour est l’assurance pour notre foi que, étant maintenant justifiés par le sang de Christ, nous serons sauvés de la colère par le Sauveur. Car si, quand nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils, beaucoup plutôt, étant réconciliés, serons-nous sauvés par Sa vie.

Il y a même encore plus que cette assurance consolante pour l’avenir. « Et non seulement cela, mais aussi nous nous réjouissons (ou nous glorifions, le même mot que dans les versets 2, 3) en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la propitiation » (ou plutôt « la réconciliation », en référence au verset 10). Ce n’est pas maintenant l’amour de Dieu, mais le Dieu d’amour ; et Il est Celui dont nous nous glorifions, et plus du tout Celui que nous craignons, comme autrefois. Nous pouvons nous glorifier en Lui, non pas seulement en ce qu’Il nous a donné en Christ ou nous donnera au jour où tout sera en accord avec Sa puissance et Sa bonté. Car comme nous avons maintenant reçu la réconciliation, Son amour parfait chasse toute crainte [1 Jean 4, 18], et nous savons ce qu’Il est pour nous en Christ ; oui, les peines mêmes de notre chemin nous amènent à mieux connaître Son amour, aussi bien que Sa Parole qui est ainsi vérifiée à notre égard, non seulement dans notre Sauveur, mais dans l’expérience de tous les jours. Car le Saint Esprit ne fait pas défaut ici-bas, tandis que Christ est en haut.

En effet, c’est la vie éternelle, que le chrétien connaisse le Père, le seul vrai Dieu, et Jésus Christ qu’Il a envoyé [Jean 17, 3]. Et il Le connaît comme étant amour aussi bien que lumière, le Père de Christ et notre Père, le Dieu de Christ et notre Dieu. En recevant Christ, nous avons renoncé aux choses honteuses qui se font en secret, ne marchant point avec ruse et ne falsifiant point la parole de Dieu [2 Cor. 4, 2]. Il n’y avait pas de véritable délivrance de telles voies tortueuses, en dehors de Christ ; mais maintenant que le Fils de Dieu est venu, Celui qui délivre de la colère qui vient, Il nous a aussi donné une intelligence afin que nous Le connaissions, Lui qui est le véritable ; et nous sommes en Lui qui est le véritable, savoir dans Son Fils Jésus Christ [1 Jean 5, 20]. Nous L’aimons parce qu’Il nous a aimés le premier [1 Jean 4, 19] ; et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas ne connait pas Dieu, car Dieu est amour [1 Jean 4, 7-8]. Et il a été manifesté envers nous en ceci, que Dieu a envoyé Son Fils unique afin que nous vivions par Lui, et plus encore, que Lui meure pour nous comme propitiation pour nos péchés.

Mais il est impossible de connaître ainsi Dieu et Son amour sans se glorifier en Lui. Le cœur est nettoyé de ses idoles ; il sert le Dieu vivant et vrai. Mais il y a bien plus que cela. Car le cœur est élevé en haut par la vérité de Christ et de l’amour de Dieu manifesté envers nous dans Son œuvre, de la bénédiction vers Celui qui bénit, qui nous a placés dans une faveur parfaite et immuable. Sa discipline même est dès lors l’effet et la preuve de Son amour envers Ses enfants, comme nous le lisons en Hébreux 12. C’est pourquoi nous nous glorifions en Dieu, déjà maintenant dans le monde, comme étant le fruit de « la réconciliation ». C’est pour cela que le Seigneur nous a enseigné, dans la parabole, que le père a estimé bon de faire la fête et de se réjouir parce que le fils prodigue perdu avait été trouvé ; non pas seulement le pécheur sauvé, mais le Dieu qui l’a sauvé. Pouvons-nous alors nous glorifier en Lui ? Nous sommes par là faits de vrais adorateurs, et nous L’adorons en esprit et en vérité. C’est ainsi que nous nous réjouissons en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation.