Réconciliés avec Dieu

La réconciliation avec Dieu est un des riches résultats de l’évangile. Elle est aussi simple que sûre. Dans la nature des choses, Dieu seul peut en être le juge infaillible. Il lui rend témoignage, en conséquent, comme étant un fait spirituel dû à la mort de Christ, et vrai de tout croyant. La culpabilité et l’inimitié étaient entièrement en nous, tels que nous étions par nature. Dans Son amour, Dieu est intervenu en notre faveur quand nous gisions dans nos péchés, méchants, impuissants et sans espoir. Il est intervenu dans Son Fils qui est mort pour nous afin que nous soyons justifiés en vertu de Son sang ; car Il L’a envoyé pour être la propitiation pour nos péchés. Aucun autre moyen ne pouvait Le glorifier ou nous justifier. C’est là seulement que l’amour se concilie avec la justice ; mais c’est l’amour de Dieu et la justice de Dieu, car en nous, impies et pécheurs, il n’y avait ni l’un ni l’autre. C’est pourquoi c’est pour Sa gloire, et selon Sa grâce, et par là non par les œuvres, mais par la foi, afin que nulle chair ne se glorifie, mais que « celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » [2 Cor. 10, 17]. Ainsi parlent à la fois l’Ancien Testament et le Nouveau.

Que peut-il y avoir de plus clair que le témoignage des Écritures ? « Car si, étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par (ou, au moyen de) la mort de son Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Rom. 5, 10). Le Saint Esprit présente l’efficace de la mort de Christ sans ambiguïté, afin que le croyant puisse abandonner ses craintes et traiter ses doutes comme provenant de l’ennemi. L’amour de Dieu est la source de la bénédiction ; la mort de Christ la garantit non seulement comme étant par la grâce, mais aussi selon la justice. C’est ainsi seulement que Dieu est juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus [Rom. 3, 26]. C’est ainsi qu’il est répondu saintement à l’aliénation. L’amour divin a mis les péchés sur la tête de la seule victime appropriée ; sur Lui, et non sur le pécheur, notre péché a été jugé par Dieu sans réserve ; et Il a envoyé au près et au loin la bonne nouvelle de cette œuvre puissante, afin qu’au nom de Christ, tous ceux qui croient en Lui reçoivent la rémission des péchés (Act. 10, 43).

Seulement, avec la rémission, il y a beaucoup plus. Comme nous le lisons ici, le croyant est « réconcilié avec Dieu ». Non pas que Dieu était aliéné ; car Il a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique [Jean 3, 16]. Mais Il détestait le péché, et ne pouvait que le juger. C’est pourquoi le Fils de l’homme dut être élevé. « Christ mourut pour nous », afin que nous, et non pas nos péchés, soyons épargnés ; afin que nos péchés, et non pas nous, soient ôtés de devant Dieu ; afin que nous soyons réconciliés avec Dieu, et que l’expiation pour nos péchés soit faite. Christ a effectué ces deux choses pour tout croyant ; oui, Il a opéré une œuvre d’une telle valeur, infinie et glorifiant Dieu, que Dieu peut en justice envoyer un message de réconciliation dans le monde entier et à toute la création. Et sur quelle base merveilleuse ! Celui qui n’a pas connu le péché a été fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui (2 Cor. 5, 21).

Sans aucun doute, quand une âme se repent et croit à l’évangile, il y a un changement moral bien marqué. La foi connaît Dieu et Celui qu’Il a envoyé, comme jamais auparavant, et par le Saint Esprit, elle crie : Abba, Père ; alors que la repentance signifie un véritable jugement de soi-même sous le regard de Dieu. Mais la réconciliation va plus loin, et est l’établissement d’une nouvelle relation connue de faveur et de proximité avec Dieu, selon le propos de Sa grâce et par la rédemption qui est dans le Christ Jésus. Maintenant que Christ est venu et que la volonté de Dieu a été accomplie, tout ce qui élevait une barrière et provoquait la chair est ôté par notre mort avec Christ ; et nous appartenons à Celui qui est ressuscité, afin que nous portions du fruit pour Dieu et servions en nouveauté d’esprit, non en vieillesse de lettre [Rom. 7, 4, 6].

Quand Christ apparaîtra et que la révélation des fils de Dieu aura lieu, la création (qui, comme nous le dit l’apôtre, soupire ensemble et est en travail [Rom. 8, 22]) sera délivrée. Elle est maintenant dans la servitude de la corruption, comme partageant les conséquences de la chute d’Adam, sa tête. Mais le second homme, tout comme Il délivre maintenant ceux qui croient en Lui, délivrera bientôt la création aussi dans la liberté de la gloire que nous aurons alors. Avant qu’Il vienne en puissance et en gloire, c’est notre part de jouir déjà de la liberté de la grâce, alors que la création ne le peut pas. Dans ce jour, Dieu réconciliera toutes choses avec Lui-même par Christ (ayant fait la paix par le sang de Sa croix), les choses qui sont sur la terre et les choses qui sont dans les cieux. Mais il est de toute importance de savoir que, quoi que nous ayons pu être dans un passé triste et mauvais, Dieu nous a maintenant réconciliés dans le corps de la chair de Christ par la mort (Col. 1, 21-22). Impossible de faire davantage pour nos âmes maintenant que ce qu’Il a déjà fait en Christ, en supposant toujours que nous croyons en Lui et que nous demeurions dans la foi, fondés et fermes [Col. 1, 23].

Croyez-vous maintenant, cher lecteur ? Est-ce votre assurance paisible et établie, de jour en jour, que d’être ainsi « réconcilié avec Dieu » ? Ce ne pourrait être la part de quiconque, sans l’œuvre parfaite et agréée de Christ ; en vertu de laquelle, comme nous le dit Hébreux 10, 10, nous avons été sanctifiés une fois pour toutes. Bien plus, par cette seule offrande, Il a rendu parfait à perpétuité (c’est-à-dire sans interruption) celui qui est sanctifié (v. 14). C’est Dieu qui nous a réconciliés avec Lui-même par Jésus Christ (2 Cor. 5, 18). C’est donc aussi complet que convenable pour Sa personne et Son œuvre. Croire que Dieu est ainsi bon pour vous maintenant dans Son Fils, a un puissant effet sur l’homme intérieur, sur ses affections et ses pensées, aussi bien que sur sa marche et ses paroles extérieures, sur toute la vie. Mais la réconciliation est l’œuvre de Dieu en nous plaçant, nous qui croyons, dans une relation juste avec Lui, nos péchés étant pardonnés, nous-mêmes étant justifiés et nous tenant dans Sa faveur comme Ses enfants bien-aimés. Sans la mort de Christ pour nous, il était impossible pour l’homme pécheur d’être ainsi béni. Mais si, par grâce, je crois en Lui, tout est à moi, comme le déclare la Parole de Dieu. Si alors votre âme se repose sur Lui, sur le témoignage que Dieu a rendu à Lui et à Son œuvre, soyez assuré que vous êtes réconcilié avec Dieu. Ce que Dieu révèle, nous le recevons sans en douter, au nom de Christ.