« Nous avons ce trésor »

2 Corinthiens 4 et 5
Traduit de l’anglais
W. Kelly

Qu’elle est merveilleuse, la liberté que le Saint Esprit donne dans l’âme ! Non pas que nous n’ayons pas de lutte — nous en avons ; mais nous avons à la soutenir dans la puissance du Saint Esprit. Nous possédons ce trésor, et nous y trouvons notre plaisir. Nous ne savons pas seulement que nous sommes sauvés, mais nous en jouissons. C’était le désir de l’apôtre, d’être en pleine possession de ce qu’il connaissait maintenant par la foi, sans avoir encore été pleinement introduit dans sa possession. Il avait le trésor, mais non pas en gloire. C’est pourquoi il dit : « nous gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel ». Il ne gémissait pas à cause de la fatigue du chemin, des épreuves ou des difficultés qui s’y trouvaient ; mais il avait tellement conscience de la bénédiction du trésor, qu’il gémissait de le posséder sans entraves dans la présence de Dieu.

Il est bon d’avoir de la joie maintenant, mais il y a toujours une tendance à se confier dans la chair. La source de toute cette liberté, de toute cette joie et de toute cette bénédiction, est que nous avons vu Christ. Nous L’avons vu en gloire. L’œil de la foi s’est reposé sur Lui. Nous ne pouvons pas avoir cette joie sans la certitude de la rédemption accomplie, laquelle nous avons dans l’homme Christ Jésus, accepté dans la gloire.

Les souffrances de Christ touchent les affections, mais ne donnent pas cette joie. Un attachement se forme pour Dieu, et il n’irait pas à un autre ; mais ce n’est pas là tout ce qu’Il nous donne. Nous devons être capables de dire : « J’ai obtenu la rédemption — tout mon péché est passé — tout ce qui était contre moi est ôté par Celui qui est mort, et a été reçu dans la gloire », afin d’avoir cette joie et de désirer la gloire comme résultat. C’est tout le contraire de la vie de la chair. Là où se termine la vie de la chair, la vie de l’Esprit commence, et en pratique, nous avons la puissance dans la vie de l’Esprit en proportion que la chair est morte. Christ devant l’âme est la clé de ces chapitres et de ceux qui précèdent.

En 2 Corinthiens 1, il dit : « nous avons en nous-mêmes la sentence de mort » — aucune confiance dans la vie naturelle. Tout ce qui était du premier Adam est passé, est mort, et c’est pourquoi rien ne peut atteindre le socle de sa confiance « en Dieu qui ressuscite les morts ». Cette confiance écarte clairement la crainte des choses qui nous entourent. Si quelqu’un est mort à la loi et mort à Satan, quelle puissance a ce dernier sur un homme mort ? Le principe de la puissance est que nous sommes morts. La foi agit sur cette base.

2 Corinthiens 4. « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais le christ Jésus comme Seigneur ; car c’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ ». Puis il dit : « Nous avons ce trésor dans des vases de terre ». Quel trésor ? Christ. Paul avait vu Celui qui a ôté le péché — qui est sa justice — qui est dans la gloire. Il Le voit, et il dit : « voilà ce que je veux ». En Le voyant, je vois Celui qui a la puissance de la vie, qui est passé par la mort et l’a vaincue. Je l’ai Lui — Christ. C’est là le trésor. Je l’ai dans un vase de terre ; mais je l’ai. Jean dit : « la vie a été manifestée ; et nous avons vu, et nous déclarons, et nous vous annonçons la vie éternelle » [1 Jean 1, 2], etc. Voilà Christ, cette vie éternelle. Je Le possède dans cette gloire connue de la foi. J’aurai cette vie, le plein résultat de la rédemption éternelle en gloire. Abraham crut que Dieu était capable de le faire ; mais nous croyons que le Père a ressuscité Christ d’entre les morts. C’est fait, et Sa présence là dans la gloire est la preuve que tout est accompli.

Que nous nous tenions là dans la présence de Dieu est le fruit de l’œuvre accomplie. « Il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » [Héb. 9, 26]. Il m’a amené à Dieu. M’a-t-Il amené dans mes péchés ? Non. Je ne devrais pas du tout y être, si je n’étais pas purifié. « Il a été fait péché pour nous » [2 Cor. 5, 21]. « Il a été manifesté pour l’abolition du péché par son sacrifice ». Voilà le lieu de repos pour l’âme. Alors, dans ce chapitre, Lui (Christ) est présenté comme la puissance de la vie. J’ai le trésor dans « un vase de terre ». C’est un vase qui gêne, car il est de terre ; mais la foi qui voit le trésor nous a mis en possession de la vie. Si j’ai la vie, c’est parce que j’ai Christ. « Celui qui a le Fils a la vie » [1 Jean 5, 12]. « En lui était la vie » [Jean 1, 4]. « Il est notre vie », et « quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors nous aussi, nous serons manifestés avec lui en gloire » [Col. 3, 4].

Un autre point de vue de cela est Christ, la vie ici-bas. Quand je regarde à Lui ici-bas, je peux dire : « Voilà ma vie ». Si je regarde à moi-même, je vois la vie mêlée avec bien des choses qui ne devraient pas être ; mais quand je regarde à Jésus, quelle obéissance ! quelle patience ! quelle grâce ! Et je dis : Voilà ma vie ! Je peux bénir Dieu de m’avoir donné une telle vie. Il était parfait en toute chose. Quel repos cela donne à l’esprit, d’être capable de dire en considérant toute cette perfection en Lui : « C’est à moi » !

Mais maintenant, quand je pense à la puissance, je dois regarder pour cela en haut à Christ en gloire. Si cette tente terrestre était dissoute, « nous avons un édifice de la part de Dieu », etc. L’essence du caractère de la vie est Christ dans la gloire. En Romains 1, Il est déclaré être « Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts ». Le principe de la puissance a été vu dans Sa résurrection d’entre les morts. Nous avons en Lui un droit à dire continuellement : Nous sommes morts. C’est pourquoi nous avons : « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus notre Seigneur » [Rom. 6, 11]. Quand nous en venons à vivre pratiquement de cette manière, c’est toujours « portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus ». Nous ne pouvons manifester en pratique cette vie de Christ, sinon en nous tenant nous-mêmes pour morts. Si je marche par la foi, je porte dans mon corps la mort du Seigneur Jésus. Si je marche par la vue, Christ n’est pas mon objet, ou ma puissance. « Nous sommes livrés à la mort » (2 Cor. 4, 11). Quelquefois, il est nécessaire que nous passions par les épreuves, pour briser la chair, qui ne peut vivre par la foi. Paul dut passer par l’épreuve, mais à travers elle, il considérait le trésor par la foi. « Ce que je vis dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu » [Gal. 2, 20]. C’est la pleine révélation de Christ, connu de la foi, et la certitude que quand je Le verrai, je Lui serai semblable. Il est maintenant ma justice, et quand je Le verrai dans la gloire, je serai comme Lui — et c’est cela après quoi je gémis, et que je désire ardemment.

Son amour ne rafraîchit-il pas mon esprit actuellement ? — Son amour ne restaure-t-il pas mon âme (plus heureuse que de ne pas en avoir besoin) ? Il n’y a ni nuage, ni crainte du jugement, mais la certitude d’être revêtu, et c’est pourquoi il y a le désir ardent d’être revêtu de la maison qui est du ciel. Il désirait tellement cela, qu’il ne pensait pas même à mourir — « non pas que nous désirions d’être dépouillés », etc.

Quel est le secret de cela ? Il n’avait pas seulement vu la vie en Christ, mais Christ Lui-même, et il voyait que cette vie pouvait faire que « ce qui est mortel soit absorbé par la vie ». Il avait foi en cette puissance de vie en Christ qui pouvait effectuer cela — la mort s’éloignerait et ne serait plus. Croyez-vous en cette puissance de vie ? Aussi longtemps qu’il y aura une âme à recueillir, Sa patience continuera, mais la puissance existe. Alors l’apôtre poursuit en parlant de mourir. Que peut faire la mort ? Si je meurs avant que Christ vienne, je suis dans Sa présence. Je sortirai seulement de ce corps mortel pour être avec Lui. « Nous avons donc toujours confiance », etc.

« C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables ». « Car il faut que nous soyons tous manifestés (ou apparaissions) devant le tribunal du Christ ».

Comment devons-nous tous être manifestés ? Tous rendront compte pour eux-mêmes (les saints quand ils seront pris pour être avec le Seigneur, les méchants à la fin du millénium). Les saints rendront compte pour eux-mêmes dans la gloire. Qu’y aura-t-il à juger dans le saint ? Il est identifié avec le principe même qui jugera, s’il est la justice de Dieu. Qu’y a-t-il là à juger ? La conscience n’est pas du tout perturbée par cela, pour le croyant, car elle est purifiée ; mais cela éveille quelque chose. « Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les hommes ». Il n’y a pas seulement la justice, mais l’amour. Il voit la terreur du jugement. La vue de la justice qui juge est le motif pour lequel il prêche aux autres. Cela met en œuvre l’amour, et puis il ajoute une autre chose : « Nous sommes manifestés à Dieu », non pas nous serons. Je me tiens maintenant en présence de la gloire, et tout ce qui ne convient pas à cette gloire, est jugé maintenant. Cela agit sur la conscience par le jugement de soi-même. Nous avons besoin de cette lumière, mais nous devons avoir une confiance parfaite en Dieu, car il ne peut y avoir d’heureuse mise en œuvre des affections, s’il n’y a pas cette confiance. Nous ne pouvons pas avoir communion avec une personne, si nous pensons qu’elle va nous condamner ; mais « notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » [1 Jean 1, 3]. Nous ne pouvons pas avoir confiance, si nous n’avons pas une conscience parfaite (Héb. 9 et 10). C’est ce que nous avons par Christ notre justice, Il a obtenu une rédemption éternelle pour nous. Ce pour quoi il y a un mémorial actuel dans la présence de Dieu, c’est que mes péchés sont ôtés par ce seul parfait sacrifice. J’ai une justice parfaite, et si infinie, que je ne peux jamais en sortir.

Christ est le centre de tout pour le cœur.

Quand je pense au poids éternel de gloire en mesure surabondante, cela peut sembler trop pour moi ; mais quand je vois l’Agneau là, comme en étant la lumière, cela met en jeu mes affections. C’est l’Agneau qui a été mis à mort pour moi — l’Agneau qui a ôté mes péchés.

Il y a une grâce nécessaire pour nous chaque jour, pour traverser le désert, mais non pas pour nous élever à la justice, comme si nous ne l’avions pas, mais pour marcher selon elle. Christ prend connaissance de nos besoins. Ainsi, il y a deux parties dans Sa bénédiction présente pour nous ; Lui-même, l’objet de nos affections, et Sa provision constante pour nos besoins quotidiens. Nous avons la justice, et nous en attendons l’espérance, la glorieuse espérance qui convient à la justice de Dieu. Nous nous réjouissons dans l’espérance de la gloire de Dieu [Rom. 5, 2].