L’eau transformée en vin

(Traduit de l’anglais)
Jean 2, 1 à 11
W. Kelly

[Bible Treasury 20 p. 294-295]
[Paroles d’évangile 4.11]

C’était le commencement des miracles, ou « signes » comme ils sont appelés dans le quatrième évangile, opéré à Cana de Galilée. Par lui, le « Seigneur Jésus manifesta sa gloire », une gloire réellement divine. L’occasion était une fête de mariage, à laquelle Il avait été invité avec Ses disciples, et Sa mère était aussi là. Combien est instructive la grâce qui illumine ainsi, avec l’amour et la sainteté d’en haut, une institution de Dieu qui a commencé dans le paradis de l’homme, mais susceptible de sombrer, avec la chute de l’homme, dans la légèreté et la licence ! La loi n’a pas permis de la rétablir ; le Seigneur seul la revendiquait selon la pensée de Dieu qui avait été exprimée avant la loi (Gen. 2 ; Matt. 19).

La position du Seigneur est une chose difficile, pour ceux qui idolâtrent Marie. Il est écrit, pour notre profit éternel, que quand le vin manqua, Sa mère Lui dit : Ils n’ont pas de vin ; et qu’Il répondit : « Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme ? Mon heure n’est pas encore venue » (v. 3, 4). Assurément, si quelqu’un conclut à un manque de respect dans ces paroles, il est dans l’erreur ; mais tels sont ceux qui ne veulent pas apprendre que le Fils de Dieu s’oppose solennellement à ce qu’on Lui dicte quoi que ce soit, là où il est question de la gloire divine. Il était envoyé pour faire la volonté de Dieu Son Père, et non pour plaire à Sa mère, comme ici dans son aimable sollicitude pour une famille avec laquelle elle était de façon évidente intime, et à un moment qui mettait ses sentiments à l’épreuve. Christ avait déjà, comme jeune garçon de douze ans, rendu témoignage à Joseph et Marie, après leur anxiété, de la conscience qu’Il avait de Sa filiation au plus haut degré ; maintenant, alors qu’Il commençait Son ministère public, Il reprend Marie, qui restait désormais seule, comme cela semble évident. Même Sa mère ne doit pas interférer avec la glorification de Son Père, par un vœu de sa part, même avec une intention aimable.

Et Marie le comprit, disant aux serviteurs : Faites tout ce qu’Il vous dira. Elle était encore l’humble servante du Seigneur, même si d’autres, de façon blasphématoire, la faisaient reine des cieux et réclamaient faussement pour elle l’honneur dû au Fils éternel. Lui, et non pas elle, est Celui qui doit être écouté prioritairement ; comme la voix du Père l’a proclamé sur la sainte montagne : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le ». Il n’y a pas de pensée de la nature déchue plus indigne que de douter de Sa grâce, Lui en qui habite toute la plénitude, ou d’imaginer que Lui, le seul médiateur, a besoin de son intercession pour stimuler ou fortifier Son amour. Il est Lui-même plein de grâce et de vérité ; et Il est aussi capable de sauver jusqu’à l’achèvement (entièrement) ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, Le voyant toujours vivant pour intercéder pour eux. Au contraire, elle était incapable, soit de sauver, soit d’intercéder pour les autres, et avait elle-même besoin de prier, car elle était un pécheur comme les autres, pour être sauvée par la foi. C’est ce que nous trouvons dans la dernière mention que l’Écriture nous donne d’elle en Actes 1, 14 : « Tous ceux-ci [les apôtres] persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec [plusieurs] femmes, et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères ». Quel contraste avec le développement ecclésiastique peu de temps après ! Combien vite les hommes se sont détournés de celui qui les appelait dans la grâce de Christ, vers un évangile différent, qui n’en est pas un autre, mais une perversion !

Selon l’Écriture, entendre Sa parole et croire en Celui qui L’a envoyé, c’est avoir la vie éternelle et ne pas venir en jugement, étant passé de la mort à la vie. Et cette vie est une vie d’obéissance et d’amour, comme 1 Jean 5 le montre avec soin. « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie ». Celui qui n’est pas soumis au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. L’obéissance pratique découle de la soumission à Sa personne, et prouve la réalité de la soumission de cœur de la foi.

L’heure de Christ n’était pas encore venue pour descendre plus bas que tout pour glorifier Dieu ; encore moins pour être élevé avec toutes choses assujetties sous Lui. Il était là pour rendre un témoignage tel qu’il plaise à Son Père, en toute dépendance. Et un témoignage digne de cela s’ensuivit. Car comme six vaisseaux de pierre contenant de l’eau se trouvaient là, selon l’usage de la purification des Juifs, chacun contenant deux ou trois mesures (probablement le bath juif), Il dit : Emplissez d’eau les vaisseaux. Et cela fut fait jusqu’à ras bord ; après quoi Il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au maître d’hôtel. Ainsi les serviteurs et le maître d’hôtel devinrent les témoins irréfutables de l’œuvre opérée par Christ ; comme le fit l’époux, qui sur l’instant reçut le mérite d’avoir inversé l’ordre de l’homme et, au lieu de fournir ce qui est le moins bon quand les hommes ont bien bu le bon vin, de l’avoir gardé jusqu’à la fin.

Mais non ! c’était Christ qui faisait ainsi briller la grâce ; non le premier homme, mais le second, et cela, en manifestant Sa gloire, quoique sans jamais quitter le caractère de serviteur qu’Il avait pris, refusant toujours d’autoriser le miel de l’humanité dans l’offrande, pas davantage que le levain. S’Il avait démontré être omniscient à Nathanaël, Il est ici omnipotent. C’est la véritable transsubstantiation de la Parole de Dieu. L’eau était devenue du vin, et du bon vin, comme tous pouvaient le sentir et le goûter, et s’incliner devant la manifestation de Sa gloire. Le rejeter est à la propre honte et à la ruine des hommes, qui obstinément, ne veulent pas avoir Dieu ou Son Fils, sous aucune condition, même quand la gloire divine voile sa splendeur avec la chair et, dans une humble grâce, s’adapte à notre propre besoin avec une puissance incontestable. Tel est le Seigneur Jésus. Il parle encore à toute âme, par l’évangile. Oh ! ne refusez pas Celui qui parle des cieux.

« La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, c’est-à-dire la parole de la foi, laquelle nous prêchons », dit l’apôtre ; « savoir que, si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé ». Être sauvé de la perdition par la foi n’est pas un miracle ressenti extérieurement ; mais c’est une merveille plus grande que l’eau changée en vin. C’est la merveille de la grâce, quoique en justice divine par la rédemption. Et c’est une merveille que Dieu montre jour après jour en tous ceux qui croient, pour l’honneur de Son Fils. Oh ! ne refusez pas Celui qui parle, et qui est près de vous sur la terre, le Fils de l’homme maintenant dans la gloire, qui est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu, Jésus le même hier, et aujourd’hui, et éternellement. Bienheureux sont tous ceux qui mettent leur confiance en Lui.