La femme

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Gen. 2)

Aliéné de Dieu comme il l’est, rien n’est si étranger à l’homme tombé que la vérité. Et il n’y a pas lieu de s’en étonner. Elle amène devant lui le vrai Dieu, et lui rappelle son éloignement de Dieu. Il est sous le mensonge de Satan, et s’oppose naturellement à la vérité, qu’il est incliné à traiter au mieux comme un mythe, philosophique ou religieux. Mais c’est la vérité révélée par la Parole de Dieu, que le Père des lumières a engendré de Sa propre volonté, pour qu’ils soient une sorte de prémices de Ses créatures [Jacq. 1, 18]. Sa Parole est la vérité [Jean 17, 17] ; et selon cette Parole, Christ est le grand objet personnel de la foi, qui met à l’épreuve toute âme qui entend l’évangile. Il est né pour ceci, et c’est pour ceci qu’Il est venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute Sa voix [Jean 18, 37], et suit Celui qui donne au croyant la vie éternelle. « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5, 12). Si quelqu’un reconnaît sa ruine et sa culpabilité devant Dieu, comment ne recevrait-il pas le Sauveur dans son cœur ?

Mais, ne reconnaissant ni son propre besoin ni la grâce de Dieu en Christ, il heurte contre la Parole, étant désobéissant [1 Pier. 2, 8], et il juge l’Écriture, au lieu d’être jugé par elle, comme le sont tous les croyants. Un tel oppose Genèse 2 à Genèse 1, parce qu’à cause de l’incrédulité, il ne voit Dieu en aucun des deux, et ne veux pas apprendre la vérité dans l’un comme dans l’autre, tous deux nécessaires pour nous donner une vue complète.

Au-delà de la controverse, Genèse 1, 26-28 présente en des termes nobles la création de l’homme, le chef de Ses œuvres ici-bas. Ici seulement prit-Il conseil de Lui-même ; car c’est l’homme seul qu’Il s’est proposé de faire à Son image, d’après Sa ressemblance, lui assignant la domination sur tout le reste des créatures terrestres vivantes. Mais quelle que puisse être l’expression d’une dignité particulière, c’est simplement la place de l’humanité dans la création, distinguée de façon notable, et sans conteste la plus élevée, mais cependant la plus élevée des créatures terrestres, « mâle et femelle » comme le reste de la nature animée. C’est pourquoi nous lisons ici qu’il est parlé simplement de Élohim, Dieu le Créateur. Il ne pouvait convenablement en être autrement.

Genèse 2 considère la scène du point de vue de la relation morale, qui introduit le nom de Celui qui gouverne la terre tel qu’il fut révélé à Israël en tant que nation, et de là, dans tout l’ensemble de l’Ancien Testament, l’Éternel, mais l’Éternel ici soigneusement identifié avec le Créateur, Jéhovah Élohim, l’Éternel Dieu. Car il n’y en a pas d’autre. C’est de l’ignorance que d’expliquer les différents noms de Dieu, ici ou ailleurs, comme toute différence de termes, de style, etc., en imaginant des écrivains distincts, alors que tout est démontré être dû à un changement de point de vue, et à la simple mais profonde et exquise précision de la pensée et du langage dans l’Écriture sainte. Ce n’est pas un récit concurrent fait par une autre main, mais le même écrivain guidé par l’Esprit inspiré pour établir la position morale de l’homme ; le jardin d’Éden comme la scène de son soin et, au milieu de l’abondance, l’interdiction qui pèse sur lui sous peine de mort ; les animaux assujettis, ainsi que les oiseaux, qui lui sont amenés et qu’il nomme en tant que leur seigneur ; enfin, une compagne, en contraste avec toute autre formation, prise de lui dans la sage bonté de Celui à qui nous avons affaire.

Tout cela est en accord avec la présentation de la relation, qui commence avec Jéhovah Élohim (l’Éternel Dieu) en Genèse 2, 4, non pas seulement le Créateur, mais le gouverneur moral. C’est pourquoi c’est ici, et non pas en Genèse 1, que l’on trouve le jardin de délices planté par l’Éternel Dieu, l’endroit de la mise à l’épreuve de l’obéissance de l’homme. Ici seulement, au milieu du jardin, nous entendons parler des deux arbres : l’un, celui du don souverain de la vie selon la nature ; l’autre, celui de la responsabilité. C’est seulement ici qu’il nous est parlé de l’homme formé de la poussière du sol d’un côté, et de l’autre par l’Éternel Dieu soufflant dans ses narines la respiration de vie. Adam était ainsi « fils de Dieu » (Luc 3, 38), une âme vivante, non pas par une puissance créatrice uniquement comme les autres créatures, mais le seul en qui l’Éternel Dieu souffla dans ses narines. Ce n’est pas que l’effet en est perdu pour la race ; car, comme Paul le cite aux Athéniens [Act. 17, 28], nous aussi sommes Sa race, comme aucune autre créature terrestre ne l’est. C’est pourquoi l’âme est immortelle, pour le bien ou pour le mal ; si elle est sauvée, elle sera pour toujours avec Christ ; si elle est perdue, c’est pour un châtiment éternel, parce qu’elle L’aura refusé et que les hommes sont morts dans leurs péchés. Telle était la relation de l’homme avec l’Éternel Dieu ; et l’épreuve de l’obéissance s’ensuit donc là.

Dans un contraste remarqué avec sa relation avec tout animal des champs et tout oiseau des cieux, à qui leur maître donna des noms selon l’autorité divine, aucune compagne n’apparut jusqu’à ce que l’Éternel Dieu fasse tomber un profond sommeil sur l’homme. Alors, Il prit une de ses côtes, et en forma une femme, et l’amena à l’homme (v. 21, 22). Et l’homme, en dépit de son profond sommeil, la reconnut immédiatement comme os de ses os et chair de sa chair. « Celle-ci sera appelée femme (ou homme femelle), parce qu’elle a été prise de l’homme ». C’est la plus forte déclaration possible de sa relation particulière avec lui-même, et comme telle, parfaitement appropriée au chapitre 2, tout comme elle aurait été hors de propos au chapitre 1. Combien il est triste que des hommes savants, se professant théologiens, soient ainsi incapables de discerner la pensée de Dieu dans l’Écriture, et si prêts à plonger dans les ténèbres à la suite de quelque feu follet du rationalisme, à leur propre perte et au détriment de tous ceux qui les suivent !

L’apôtre Paul, en 1 Corinthiens 11, 8-9, résume brièvement la vérité à cet égard, comme ayant l’autorité de Dieu : « Car l’homme ne procède pas de la femme, mais la femme de l’homme ; car aussi l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l’homme ». Ceux qui se hasardent à discuter le fait devront un jour apprendre ce qu’il en coûte de faire Dieu menteur. C’est le fondement de la sainteté du mariage, une femme pour un homme : tel était, depuis le commencement, l’ordre de Celui qui l’a faite de l’homme, comme ce fut le cas, pour être ainsi une seule chair, ce qui, hélas ! a été trop vite oublié par les hommes en général, et même par Israël. Mais c’était indélébilement écrit pour instruire les fidèles et faire honte aux rebelles.

Et n’est-ce rien pour nos âmes que le même apôtre, en Éphésiens 5, 25-33, fasse référence à cet oracle de Dieu ? Oui, le premier homme, Adam, préfigure le second homme et le dernier Adam, sur qui est tombé un sommeil plus profond, afin qu’une Ève céleste puisse être formée, à savoir l’Assemblée pour laquelle Christ s’est livré Lui-même dans Son amour, afin qu’Il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole, afin qu’Il se la présente à Lui-même glorieuse, n’ayant ni tache ni ride ni rien de semblable. Sans aucun doute, ce mystère est grand, mais il n’en est pas moins vrai et béni. C’est une grâce infinie, et rendue possible seulement par la mort de Christ, par laquelle un pauvre pécheur est réconcilié par la foi en Dieu.

Oh, ne méprisez pas cette parole vivante et permanente ! Ne méprisez pas la grâce de Dieu qui vous envoie Sa bonne nouvelle en Christ et dans Son sang qui purifie de tout péché ! Elle est pour vous, afin que, croyant au nom du Fils de Dieu, « vous sachiez que vous avez la vie éternelle » [1 Jean 5, 13].