La femme guérie et renvoyée en paix

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 9 ; Marc 5 ; Luc 8
W. Kelly

[Bible Treasury 20 p. 230-231]
[Paroles d’évangile 4.7]

Nous avons ici l’image vivante d’une âme frappée de façon incurable pour l’homme, tout effort étant inutile, tout médicament et tout médecin étant en vain, ses ressources dépensées, elle-même ne s’étant en rien améliorée, mais ayant plutôt empiré.

Mais la foi vient de ce qu’on entend ; et, ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par-derrière, et toucha Son vêtement, ou, comme Matthieu et Luc le disent, le bord de celui-ci. La foi est toujours sûre quant au Sauveur ; elle peut n’avoir qu’une faible connaissance d’elle-même comme de Lui, mais elle ne doute pas de Celui en qui se trouve la vertu. Il reste beaucoup à apprendre et à corriger, mais elle va droit à son but. Car elle disait : Si seulement je touche Ses vêtements, je serai guérie. Et la foi ne manque pas de recevoir sa réponse par grâce. Immédiatement, son flux de sang fut tari ; et elle connut dans son corps qu’elle était guérie de son fléau.

Mais le Seigneur connaissait bien mieux tout son cas, et ne voulait pas une demi-bénédiction pour elle. Elle ne mettait pas en doute Sa puissance ; elle semble l’avoir reliée, dans sa pensée, avec Sa personne et ce qui l’entourait physiquement. Elle doit apprendre que Son âme agissait avec Sa puissance, que Son esprit et Son cœur étaient engagés dans la bénédiction. Ce n’était pas un charme, comme le paganisme le fait en pensée ; ce n’était pas non plus dépendant de Sa présence physique, comme les Juifs étaient susceptibles de le conclure. Lui, qui avait daigné devenir le serviteur de l’amour divin, dans un monde où régnait le péché et où s’était opérée une ruine complète, voulait lui montrer la tendresse de Dieu.

En touchant furtivement le bord de Son vêtement, elle aurait, si l’affaire en était restée là, toujours eu le sentiment que c’était une chose sournoise et furtive. Elle ne connaissait pas encore Dieu, quoique se prévalant de l’énergie de guérison du Messie. Le Seigneur ne pouvait pas, dans Sa grâce, consentir à une miséricorde si partielle. Il a le droit, et Il aime, de bénir pleinement tous ceux qu’Il bénit ; et « je ne mettrai point dehors », dit-Il ailleurs, « celui qui vient à moi ». Il est devenu si pleinement un serviteur, qu’Il était là uniquement pour faire la volonté du Père, non la sienne. Quiconque venait, Il le recevait. Et Il donnait une pleine bénédiction, du premier au dernier ; Il n’en perdrait aucun mais les ressusciterait au dernier jour.

Ainsi, encore aujourd’hui, Il ne pardonne pas seulement la transgression, couvre le péché et n’impute pas l’iniquité, mais Il ôte la fraude de l’esprit. C’est ce dont avait besoin la femme guérie ; c’est ce que donnait le Seigneur. Aussi, percevant immédiatement en Lui-même la puissance qui était sortie de Lui, Il se tourna vers la foule et dit : Qui a touché mes vêtements ? Les disciples, comme si souvent, ne Le comprirent pas ; et Pierre, avec les autres, parlaient des foules qui Le touchaient en se pressant. Mais le Seigneur seul connaissait d’une manière plus élevée, que quelqu’un en particulier L’avait touché ; et Il regardait alentour pour voir qui avait fait cela. Ce n’est pas qu’Il ne pouvait pas la nommer, mais Il voulait lui donner l’opportunité de confesser la vérité. Combien peu elle connaissait la grâce qui Le remplissait ! Car, effrayée et tremblante, consciente de ce qui s’était produit en elle, elle vint et se jeta devant Lui, et Lui déclara toute la vérité. Combien peu elle savait que telle était la condition d’une meilleure bénédiction pour elle ! Et Il lui dit : « Fille, ta foi t’a guérie ; va en paix, et sois guérie de ton fléau ». Quel transport pour son esprit encore confus et craintif ! Quel réconfort solide et permanent pour elle, que d’être ainsi dans Sa présence, et d’avoir tout disposé devant Lui, et de Le connaître mieux que la simple confirmation de ce qu’elle avait obtenu, avec un message de paix immanquable pour tout ce qui devait arriver !

Tel est le Seigneur pour chaque besoin amené devant Lui ; tel Il est, par-dessus tout, pour ce plus profond besoin, qui ne demandait pas seulement de la puissance, mais la propitiation par Ses souffrances au plus haut degré, la mort de la croix. Jésus Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement. De même qu’Il ne change pas, au milieu des variations de l’homme et de ses doctrines diverses et étranges, ainsi en est-il de Sa puissance et de Son amour. Mais, pour être pleinement bénis, nous devons Le rencontrer face à face, et apprendre de Ses propres lèvres la grâce qui nous est accordée. C’était une immense grâce que d’avoir arrêté le mal et endigué la mort vivante ; mais combien davantage d’entendre Sa voix bannissant toute crainte et la renvoyant en paix, tandis que nous traversons un monde de luttes, et en dépit d’une nature tombée qui tend toujours aux plaisirs qui font la guerre à nos membres !

Il peut y avoir bien des foules autour du Seigneur. Il ne s’occupe pas d’elles, mais Il passe au travers. Le toucher de la foi, quelque mal informé ou faible qu’il soit, L’arrête sur-le-champ. Mais une bénédiction, quoique immédiate et riche, ne suffit pas à Le satisfaire. Celui qui bénit veut être connu, afin que la foi puisse avoir une bénédiction, avec bonne mesure, pressée et secouée, et qui déborde : c’est ainsi que Dieu donne, non pas l’homme. Si c’est pour Sa gloire que tout doit être au clair et confessé, c’est aussi la condition de la paix par la foi. Quand on garde le silence, les os dépérissent tout en rugissant tout le jour, et la main du Seigneur s’appesantit nuit et jour, de sorte que la vigueur se change en une sécheresse d’été. Mais la paix est connue, quand on reconnaît son péché devant Lui ; ce qui est impossible tant que son iniquité est cachée. « J’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché ». Il en était ainsi, il en est ainsi, et il doit en être ainsi, tant que la grâce amène des pécheurs à Dieu. La nature est entièrement dans le faux en craignant que le Seigneur soit jaloux de bénir, et des plus pleinement, et pour jamais. Il n’est pas question des mérites que nous avons, mais des péchés et de la mort et de la colère, tels que nous sommes naturellement. C’est Sa grâce qui sauve ; et Sa grâce veut nous faire connaître qu’Il rend le salut assuré de tout Son cœur.