La semence de la femme

(Traduit de l’anglais)
Genèse 3, 14 et 15
W. Kelly

[Bible Treasury 20 p. 127-128]
[Paroles d’évangile 3 p. 12]

L’Éternel Dieu a interrogé l’homme et la femme ; mais pas le serpent, un rebelle connu depuis longtemps. Sur lui, le jugement est prononcé sommairement, mais de façon gouvernementale, en accord avec l’Ancien Testament, plutôt qu’en vue de l’éternité, ce qui était réservé pour Christ et le Nouveau Testament. « Parce que tu as fait cela, tu es maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie ; et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon » (v. 14, 15).

Que peut-il y avoir de plus frappant ou de plus instructif ? C’est en jugeant l’ennemi qu’est faite la révélation de la grâce, non pas dans ce qui est dit ensuite à la femme (v. 16) ou à Adam (v. 17-19). C’était non seulement juste, mais pour la gloire divine en Christ. Qu’est-ce qui pouvait moralement garantir une promesse à l’homme ou à la femme tombé ? Leur transgression, qui venait juste d’être perpétrée, réclamait le jugement, et l’Éternel Dieu ne manqua pas de le prononcer. Il n’hésite pas à reprendre le péché et à justifier Sa majesté. Les deux côtés sont évidents ici dans Ses propres paroles au commencement ; bien plus, et de manière parfaite, en la consommation des siècles, quand Christ aura été manifesté pour abolir le péché par Son sacrifice. Jamais avant cela, le péché n’avait été jugé convenablement, jamais avant cela Dieu n’avait été glorifié de manière absolue à l’égard du péché. Et le salut qui en résulte pour celui qui croit est selon la perfection de l’œuvre expiatoire de Christ et la glorification de Dieu qui en est résulté (Jean 13, 31 ; 17, 4-5, 26).

Toutes les prétentions de l’homme pécheur sont ainsi balayées et anéanties. Aucune place n’est laissée pour le rêve de l’amélioration de l’homme. Ce n’est pas ainsi que Dieu est justifié ou que le péché est jugé ou que le pécheur est sauvé. Il n’y a aucune restauration du premier homme, mais la révélation du second ; aucune promesse pour le chef tombé, mais l’assurance du dernier Adam, un esprit vivifiant, la semence de la femme, pour briser Satan. En Lui et en Sa croix se rencontrent, comme nulle part ailleurs, la vérité et l’amour, la justice et la grâce, l’homme obéissant et soumis au plus haut degré, saint quoique souffrant, et souffrant non seulement pour la justice et la vérité aussi bien que pour l’amour, au-delà de tout ce qui avait jamais été, mais souffrant pour les péchés — Lui seul, quand l’homme et Satan avaient fait de leur pire, souffrant pour le péché de la part de Dieu, Son Dieu. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?… Mais tu es saint, toi qui habites au milieu des louanges d’Israël » (Ps. 22, 1, 3).

Dieu Lui a répondu, non seulement en recevant Son esprit remis entre les mains de Son Père, mais par la résurrection d’entre les morts et en Le faisant asseoir à Sa droite dans le ciel. Nous y répondons aussi, dans notre mesure, en croyant en Son nom et en confessant que c’était pour le péché, oui, pour nos péchés, que Lui qui portait le péché sur le bois, a été ainsi abandonné de Dieu, afin que le péché soit jugé, et que nous qui croyons soyons complètement lavés, et que la bonne nouvelle de la repentance et de la rémission des péchés soit prêchée en Son nom à toutes les nations, en commençant à Jérusalem, la ville la plus coupable, dans le monde entier, de Sa crucifixion.

Sans aucun doute, la bénédiction de la grâce divine était pour Adam ou quiconque de sa race, bien que pécheurs, s’ils croyaient ; mais le plus grand soin fut apporté à ce que personne ne puisse dire en vérité que c’était une promesse faite à Adam. Sur le terrain du premier homme, il y avait le péché, la ruine et la mort. La perte de l’innocence est irréparable. Il n’y a pas de retour possible à ce qui a été perdu, pas plus que de fondement pour une espérance que l’homme tombé fasse mieux que l’homme innocent.

C’est dans ce jugement sur le serpent que l’Éternel Dieu indiqua la seule espérance et la pleine assurance de la victoire sur l’ennemi. C’est entièrement et exclusivement dans la semence de la femme. Christ est le vainqueur de Satan, Christ est le Sauveur de l’homme. Ce n’est pas encore le moment convenable pour Le faire connaître comme le Fils de Dieu, comme Dieu, oui, comme l’Éternel. Nous trouvons tout cela, et bien plus, dans le cours de la révélation de l’Ancien Testament ; et tout est bien plus clairement révélé dans le Nouveau Testament, chaque aspect de Sa gloire exactement comme il fallait et convenait.

Ici, nous pouvons facilement voir Sa profonde grâce, Sa sagesse, Sa sainteté ; pourtant, la simple vérité est que le défenseur de Dieu, le vengeur de l’homme et le destructeur de Satan, serait la semence de la femme, et non de l’homme, avec une caractéristique singulière qui distinguait le Seigneur Jésus de tout autre être né d’une femme. L’homme responsable était entièrement laissé de côté. La faible femme, qui avait au commencement prêté l’oreille au méchant et entraîné son mari après elle dans la transgression, devait être relevée dans la pure et riche bonté de Dieu. Car, dans l’homme et par l’homme, il était selon Son conseil d’introduire une gloire nouvelle, véritable et permanente pour Son nom, et ainsi seulement de sauver ceux qui étaient perdus et de défaire Satan.

Il y a en effet une œuvre vraie et essentielle dans la conscience, le cœur et les voies de toute âme qui croit à salut. Sans la sainteté, nul ne peut voir le Seigneur. Mais, moralement parlant, le commencement de toute bonté pour un pécheur est un sentiment divinement donné et la confession de sa méchanceté ; et il est clair que ceci seul ne peut donner la paix, mais seulement le désespoir. Il est donc appelé, dans l’évangile, à regarder hors de lui-même, entièrement à Jésus, la semence de la femme, et à se reposer sur l’œuvre qu’Il a opérée pour nous, en souffrant pour les péchés sur la croix. C’est ce que l’Écriture a indiqué tout du long, comme le Nouveau Testament l’exprime avec les plus complètes plénitude et précision. Même ici, nous le trouvons dans le brisement de Son talon : une image prise de l’habitude du serpent, pour mettre en évidence la gravité de la blessure infligée à la semence de la femme, tout en laissant place au contraste avec la propre tête brisée du serpent sous le vainqueur ressuscité. Le type ici n’était qu’une ombre, comme de fait partout ailleurs, et ne pouvait, dans ce cas-là, annoncer pleinement que la délivrance du coupable nécessitait la mort du Sauveur. Mais même ce manque fut comblé par l’indication qui est faite des peaux avec lesquelles l’Éternel Dieu revêtit immédiatement Adam et Ève. C’était une couverture, non de la simple nature comme les feuilles de figuier, auxquelles ils avaient eu recours en premier lieu. Le vêtement divin du coupable est basé sur la mort, dont l’application à Christ est facile et des plus compréhensible.

Tel est donc l’objet de la foi présenté dans l’Écriture. On croit Dieu quand on croit en Christ, la semence de la femme. La gloire de Sa personne est si profonde, que seul le Père Le connaît pleinement. L’esprit de l’homme, présumant de sonder cette profondeur, s’égare vers une hétérodoxie ou l’autre, en particulier sur le côté humain, mais aussi sur le côté divin. La seule sûreté est de croire le témoignage de Dieu concernant Celui qui est le Fils de Dieu et la semence de la femme. C’est le mystère de la piété, non seulement de la vérité, mais de la piété : « Celui qui a été manifesté en chair ». C’est l’abandon de soi, du premier homme, la confession de notre mal, pour trouver le salut de Dieu dans la semence de la femme et dans le Fils, non pas seulement incarné, mais dans le corps de Sa chair par la mort. C’est ainsi seulement que Dieu nous a réconciliés, nous qui croyons, autrefois dans une aliénation établie et ennemis quant à nos entendements dans les mauvaises œuvres, mais maintenant enfants et fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus.