Tout au long de ce chapitre, le Seigneur retire Ses disciples, maintenant que Son rejet a eu lieu et que Son départ approche, de leurs pensées et de leurs voies comme Juifs. C’est toujours une bonne chose, car cela établit le croyant dans le christianisme, auquel la nature et le monde résistent. Mais alors, il était absolument indispensable et de la plus haute valeur, qu’ils soient sevrés des anciens éléments faibles et misérables, pour apprendre, jouir et vivre la chose nouvelle. Ce n’est pas la puissance du Messie présent et gouvernant ici-bas, mais la Parole et l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi les choses invisibles et éternelles sont révélées ; c’est pourquoi la confession de la vérité, de Celui qui est rejeté, est impérative, car Dieu seul doit être craint, et le danger est le blasphème contre le Saint Esprit. Le Seigneur plein de grâce encourage seulement la foi qui Le reconnaît par les choses mêmes qui terrifient l’incrédulité. La justice terrestre n’est pas ce dont Il s’occupe maintenant ; et les soucis terrestres ne devraient pas non plus être leur part. Quelle était la part de l’homme riche qui oubliait son âme ?
Les disciples sont appelés à se confier en Celui qui nourrit les corbeaux, et revêt les lis et l’herbe, d’une gloire qui surpasse celle de Salomon. Pourquoi donc seraient-ils en souci comme les nations du monde ? Leur Père connaît leurs besoins corporels, et ajoute ces choses à ceux qui recherchent Son royaume. De plus, Il voudrait qu’ils aient bon courage ; car n’était-ce pas Son plaisir de leur donner le royaume ? C’est pourquoi, loin d’être cupides, ils sont appelés à être des rois maintenant, en étant supérieurs à l’argent. Le monde n’était plus l’objet de leur quête, mais l’utilisation de ce qui lui appartient dans un amour désintéressé. C’est se faire pour eux-mêmes un trésor infaillible dans les cieux, là où aussi devait être leur cœur. Et ainsi, en pratique, ils deviennent célestes. « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ; et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître, à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira. Et s’il vient à la seconde veille, et s’il vient à la troisième, et qu’il les trouve ainsi, bienheureux sont ces esclaves-là » (v. 35-38).
Ici donc, sans la moindre question, le Seigneur établit l’attitude du chrétien. Est-elle la vôtre ? Lui-même est la pierre de touche, au-delà de tout le reste. Il ne convient pas à la foi d’être en souci quant aux choses qui périssent. Il est bon d’être joyeux, connaissant Son amour et Son dessein de gloire pour le petit troupeau, éprouvé et exposé comme il l’est maintenant. Mais être comme des hommes qui attendent leur maître est un test encore plus positif et décisif. Cela présuppose la foi opérant par l’amour d’une manière personnelle. Leur trésor est dans les cieux, où Il se trouve. Ils L’aiment, parce qu’Il les a aimés le premier. Ils ne L’oublient pas pendant Son absence ; ils ne sont pas simplement occupés de leur travail, car en effet leurs reins étaient ceints et leurs lampes étaient allumées, mais eux-mêmes attendaient leur Seigneur. Ils ne discutaient pas non plus de dates, ni n’étaient à l’affût de changements politiques, ni encore n’avaient les yeux fixés sur des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Le chrétien guette Christ. Lui, Sa vie, Sa justice, Son Sauveur, Son Seigneur, s’en est allé avec la promesse de venir pour le prendre à Lui, sans savoir dans combien de temps. Et Il a envoyé Son dernier message depuis, qu’Il vient bientôt.
C’est pourquoi nous ne devrions pas douter, mais attendre, satisfaits de Sa Parole qui est la vérité, et de Lui, le témoin fidèle et véritable. Quelque long que cela semble, Il ne tarde pas en ce qui concerne Sa promesse, comme quelques-uns estiment qu’il y a du retardement, « mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance ». Comme Lui attend, ainsi devrait-il en être de nous ; et ainsi, nous gardons la parole de Sa patience, mais nous assurons nos cœurs dans cette espérance brillante. N’en est-Il pas digne ? L’espérance ne vaut-elle pas la peine d’attendre ? Et n’est-ce pas une profonde consolation que pendant ce temps, beaucoup entendent Sa voix, croient en Son nom, et L’attendent avec nous ?
Ô mon lecteur, s’il n’en est pas ainsi de vous, où en êtes-vous, et pour quoi ? Vous savez bien si vous attendez ou non le Seigneur Jésus ; oui, d’autres, même dans le monde, peuvent dans une juste mesure juger si c’est votre attitude habituelle. Le Seigneur ne reconnaît aucun autre objet d’espérance dans les siens. C’est aussi la responsabilité principale de Ses esclaves. Soyez assuré que les autres devoirs seront accomplis de bien meilleure façon, du fait que cela a constamment la première place. Lisez tout le Nouveau Testament et voyez si cette espérance n’est pas liée avec chaque joie et chaque peine, avec la marche et le travail et l’adoration du chrétien, qui a trouvé en Lui l’objet de la foi alors qu’il était un pécheur perdu, et qui maintenant, comme un saint, n’en a pas d’autre comme son espérance. Si vous croyez en Lui, ne manquez pas de L’avoir comme votre espérance, mais jugez vous-même en toute chose ce qui entrave votre attente de Lui chaque jour.
Si vous n’avez pas la foi en Lui, combien votre état est triste ! Peut-être êtes-vous si séduit par l’esprit de ce siècle, toujours plus infidèle, que vous reniez Sa gloire comme Fils de Dieu et Son humiliation comme Fils de l’homme. Peut-être niez-vous Sa résurrection, si ce n’est Sa mort, la mort même de la croix. Vous niez tout cela à votre propre péril ; et votre péril, c’est le châtiment éternel. Car c’est une folie de supposer que, si le Fils de Dieu est venu pour être la propitiation pour nos péchés, Dieu n’a pas donné une preuve adéquate pour rendre l’humanité responsable de Le recevoir, et en vérité, fatalement, coupable de Le rejeter. Rejeter une personne divine, qui a daigné, dans Son amour infini, mourir afin de nous sauver du jugement, vous et moi, par la foi, ne peut pas être une chose secondaire. C’est la vérité dont Dieu rend maintenant témoignage à tous dans l’évangile, qui apporte la preuve en elle-même de Son saint amour, comme aucun livre prétendument sacré ne le fait de façon comparable. Cela a été démontré pour la paix et la joie et le salut de millions de coupables et d’incrédules tels que vous. Pourquoi donc être si négligent, si insensé, si méchant, en combattant encore plus contre Dieu, et en faisant tourner Son message de miséricorde, par votre refus, en une sentence de condamnation juste et éternelle ? En recevant le Seigneur Jésus par la foi, vous avez droit au salut, par la grâce de Dieu, et vous pouvez alors accueillir Sa venue avec amour et délices et triomphe. Vous pouvez alors vous joindre à ceux qui L’attendent, afin que, quand Il heurtera, vous Lui ouvriez aussitôt.