La fête des noces

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 22, 1 à 14
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 117-119]
[Paroles d’évangile 5.12]

La parabole des cultivateurs coupables, à la fin de Matthieu 21, montre le résultat de l’épreuve de l’homme faite par Dieu sur le terrain de Ses propres exigences et de leur responsabilité à porter du fruit pour Lui. C’est simplement la question soulevée avec les Juifs et réglée par la réjection de leur Messie, le Fils, qui doit encore être vengée quand Il reviendra.

Dans la parabole par laquelle commence Matthieu 22, le Seigneur traite un tout autre cas. Il s’agit donc, ce que le chapitre précédent ne montrait nulle part, une similitude du royaume des cieux ; et dans celle-ci, Dieu est manifesté dans les voies de Sa grâce, et non pas l’homme sous Ses justes exigences. Dieu ne réclame plus de fruit de la part de l’homme, quoiqu’Il veuille produire du fruit — et Il le fait — en ceux qui reçoivent Sa grâce en Christ. Mais dans l’évangile, il n’est pas question de demander du fruit à l’homme. Dieu est représenté comme faisant des noces pour Son Fils, dans Sa majesté souveraine. Cela implique un changement complet dans Ses voies : non pas Dieu exigeant des hommes ce qui Lui est dû, mais Sa propre grâce les bénissant en l’honneur de Son Fils. « Il est plus heureux de donner que de recevoir » ; et ce n’est pas la loi, mais l’évangile, qui le justifie pour Dieu, qui a donné Son unique Fils bien-aimé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle.

« Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit des noces pour son fils, et envoya ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces ; et ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d’autres esclaves, disant : Dites aux conviés : Voici, j’ai apprêté mon dîner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout [est] prêt : venez aux noces. Mais eux, n’[en] ayant pas tenu compte, s’en allèrent, l’un à son champ, et un autre à son trafic ; et les autres, s’étant saisis de ses esclaves, les outragèrent et [les] tuèrent. Et le roi, l’ayant entendu, en fut irrité ; et ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville. Alors il dit à ses esclaves : Les noces sont prêtes, mais les conviés n’en étaient pas dignes ; allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces. Et ces esclaves-là, étant sortis, s’en allèrent par les chemins, et assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons ; et la salle des noces fut remplie de gens qui étaient à table. Et le roi, étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n’était pas vêtu d’une robe de noces. Et il lui dit : Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces ? Et il eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus » (v. 2-14).

Ici aussi, nous avons un déploiement historique, non du passé sous la loi, mais des œuvres de Dieu en grâce. Nous commençons par l’évangile du royaume avant la mort de notre Seigneur, au verset 3. Ensuite, au verset 4, l’évangile se répand sur la base de Son œuvre accomplie. Seulement alors trouve-t-on le message pressant que « tout est prêt » ; et alors aussi, l’hostilité rebelle se transforme en insultes et en sang versé ; comme aussi, au temps convenable, la rétribution viendra sur ces meurtriers et sur leur ville (v. 5-7).

Mais la grâce doit régner et opérer son œuvre merveilleuse, quels que soient les obstacles. Par conséquent, l’offense des Juifs est le salut des nations, et la perte de l’un est la richesse des autres. Les Juifs n’avaient fait que remplir leur coupe de malheur, et la colère vint sur eux au plus haut degré, pour ce qui concerne l’évangile ; et ce salut de Dieu a été envoyé aux nations, qui aussi écouteront, comme l’ajoute l’apôtre. C’est ce qui suit de façon lumineuse dans notre parabole (v. 8-10).

Toutefois, on ne se moque pas de Dieu, sous l’évangile encore moins que sous la loi ; et le mépris de Sa grâce entraîne une punition encore plus douloureuse que la violation de Sa loi. L’acceptation du témoignage de Dieu par la foi est et a toujours été le virage de l’âme de la mort vers la vie, des ténèbres vers la lumière, du pouvoir de Satan vers Dieu et Son royaume. Et Son témoignage a toujours été pour Christ, qu’elle qu’en ait été la mesure autrefois, et qu’elle qu’en soit la plénitude maintenant. Un effort désespéré sous la loi fut utilisé pour conduire à Christ ceux qui n’étaient pas gagnés par la promesse. La grâce et la vérité vinrent comme un fait, par Jésus Christ, qui est à la fois la vie et la justice pour le croyant, comme Il est l’image du Dieu invisible et L’a révélé. Christ est tout et en tous. C’est pourquoi cela devient le plus sûr des tests, puisque c’est la plénitude de la grâce.

Mais le roi, quand il entra pour voir les invités, en vit un qui n’avait pas de robe de noces. C’était concluant. Le roi fournissait tout, dans Sa bonté royale ; mais là se trouvait un homme qui préférait ses propres vêtements. Il n’était question de rien d’autre. La robe de l’homme pouvait être splendide ou sordide ; mais ce n’était pas la robe de noces. C’était donc un outrage direct à la grâce qui seule pouvait fournir, et le faisait, ce qui était en accord avec la majesté et la magnificence du roi. Rien ne pouvait justifier un tel mépris gratuit de l’honneur et de la bonté du roi ; rien ne pouvait excuser la préférence de l’homme pour ce qui venait de lui, en particulier dans une occasion ayant pour but d’honorer expressément le fils du roi. L’homme fut sans réponse devant l’accusation. Les ténèbres de dehors devaient être sa part : seront les pleurs et les grincements de dents.

Ce n’est pas un jugement providentiel comme celui qui est tombé sur la ville des meurtriers ; c’est un jugement personnel et absolu, loin pour toujours de Celui qui est amour et lumière, de Celui dont la grâce a été si complètement méprisée. Pour faire encore plus d’impression à cet égard, il est parlé d’un seul individu, quoique la morale à la fin nous prépare à son application aux individus partout. « Car il y a beaucoup d’appelés (c’est-à-dire, par l’évangile), mais peu d’élus ». Le résultat de cela est qu’il n’y a qu’un « petit troupeau » ; non pas parce que la grâce n’était pas suffisante pour eux tous, mais parce qu’il y a abus de la grâce et que Christ se trouve en si peu, quoiqu’Il soit tout en ceux qui Le possèdent.

Avez-vous donc reçu Christ, mon lecteur, Jésus le Seigneur ? Si c’est le cas, « marchez en lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés [dans la parole écrite de Dieu], abondant en elle avec des actions de grâces ». Veillez à avoir dépouillé le vieil homme avec ses actions, et à avoir revêtu le nouveau, qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé, où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est tout et en tous. Souvenez-vous qu’il n’est pas possible de revêtir Christ en haut, si vous ne L’avez pas revêtu ici-bas. Ici, nous avons la joie et le devoir de confesser Christ ; comme ce seront les siens de nous confesser devant Son Père et devant les anges.

Si l’on fait du baptême la robe de noces, c’est seulement une erreur moins destructrice que d’en faire l’incarnation du Seigneur. Dans un cas, les baptisés dans la chrétienté seraient tous des élus, si les termes ne se contredisaient pas ; dans l’autre, toute l’humanité le serait. La parabole s’oppose en réalité à ces deux rêves, et a pour but de montrer qu’aucune simple profession ne peut sauver, et que seule la réception de la grâce de Dieu en Christ subsistera en ce jour.