La seine

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 13, 47 à 50
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 37-39]
[Paroles d’évangile 5.7]

La dernière similitude du chapitre est le pendant de la première ; car comme celle-ci est la bonne semence semée dans le monde, là où la moisson est gâchée par l’ivraie de l’ennemi, ainsi celle-là est le traitement judiciaire des mauvais poissons après que les bons ont été rassemblés dans les vaisseaux avant la consommation du siècle.

« Encore, le royaume des cieux est semblable à une seine jetée dans la mer et rassemblant des poissons de toute sorte ; et quand elle fut pleine, ils la tirèrent sur le rivage, et s’asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux, et jetèrent dehors les mauvais. Il en sera de même à la consommation du siècle : les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, et les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents » (v. 47-50).

Ici de nouveau, nous avons ce qui était destiné, non à la foule, mais à ceux qui avaient des oreilles pour entendre. Le Seigneur parle aux disciples seulement, dans la maison. C’est pour l’esprit spirituel.

Nous pouvons remarquer, ici comme ailleurs, combien la vérité était soigneusement communiquée, de manière à ne pas altérer l’espérance chrétienne. Les Juifs avaient eu des temps et des saisons établis et distingués, pour les empêcher d’être trompés par le cri : « Le temps est proche ». Maintenant que le Christ a été rejeté par les Juifs et les Gentils, la tribulation sans égale doit avoir lieu avant les temps de rafraîchissement de devant la face du Seigneur et de Son Christ. Mais pour le chrétien, il est de toute importance de ne pas confondre son espérance propre avec la prophétie, mais d’attendre le Seigneur pour qu’Il nous reçoive à Lui, précisément comme le faisaient les premiers saints. Quels que soient les événements révélés — et ils sont nombreux, variés et considérables, avant le jour du Seigneur — Sa venue demeure immédiatement devant le cœur, sans qu’aucun événement prédit doive se produire.

En fait, nous savons désormais que bien des siècles se sont succédés ; mais d’après les paraboles, ici et ailleurs, nous n’avons jamais trouvé un intervalle tel qu’il puisse empêcher d’attendre constamment Christ. Nous n’aurions pu glaner dans ce qui est écrit autre chose que le fait que les pêcheurs, qui au début ont jeté la seine dans la mer, laquelle après un moment s’est remplie de toutes sortes de poissons, étaient les mêmes que ceux qui la tirèrent sur le rivage et s’assirent pour assembler les bons dans les vaisseaux et jeter dehors ceux qui ne valaient rien. Celui qui connaissait la fin depuis le commencement avait toutes choses devant Lui, mais Il les dévoilait avec une sagesse évidemment divine. Il n’y avait pas d’erreur ; seule la précipitation ou la volonté malade de l’incrédulité peut parler ainsi. Si nous sommes enseignés de Dieu, nous attendons maintenant le Seigneur Jésus, comme le faisaient les apôtres. Notre espérance, tout comme notre foi, sont les mêmes. Tout tient à Sa parole, qui ne peut pas plus manquer que Son amour. Et ceux qui se sont endormis n’ont en rien perdu leur espérance ; car il demeure toujours vrai que les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurerons à la venue du Seigneur, nous ne précéderons aucunement ceux qui se sont endormis, mais ensemble avec eux, nous serons ravis dans les nuées pour rencontrer le Seigneur en l’air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur (1 Thess. 4).

La parabole signale en premier lieu les pêcheurs achevant leur travail de remplir la seine de toutes sortes de poissons, et de la tirer sur le rivage ; ensuite, s’asseyant et triant les bons poissons dans les vaisseaux, alors qu’ils jettent dehors ceux impropres à la nourriture. C’était l’œuvre de discrimination délicate des pêcheurs ; et d’autant plus frappante que dans la première similitude, il fut interdit aux serviteurs de rassembler l’ivraie. Avoir affaire avec les méchants est, dans les deux paraboles, réservé aux anges. Ils doivent, comme l’interprétation se poursuit en le disant (non pas expliquant seulement, mais ajoutant), sortir et retrancher les méchants du milieu des justes. C’est une autre vérité, qui ne doit pas être confondue avec le travail des pêcheurs de rassembler les bons dans les vaisseaux. Toutes deux sont vraies, mais elles diffèrent dans leur nature et dans leurs objets. Nous, les serviteurs ou les pêcheurs, avons affaire avec les bons ; les anges exécuteront le jugement sur les méchants. Le chrétien est appelé à une œuvre de grâce. Il en était ainsi même parmi les Juifs autrefois. « Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche », disait l’Éternel à Jérémie : non pas ce qui est vil de ce qui est précieux, mais ce qui est précieux de ce qui est vil.

Qu’en est-il de vous, cher lecteur ? Être dans la seine n’est pas une sécurité. Êtes-vous à Christ ? Il accueille Lui-même ceux qui sont anxieux, agités, misérables et désespérés. « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos ». Il déclare même : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ». Et Il daigne en donner le motif le plus humble et plein de grâce : « Car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé ». Et la volonté de Celui qui a envoyé Jésus est, « que quiconque discerne le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6, 37-40).

Que voulez-vous de plus que ces paroles, pour gagner vos cœurs, si vous croyez le Seigneur ? L’honorer Lui, c’est honorer le Père, qui refuse d’être honoré autrement. Et ce n’est pas étonnant ; car c’est à Lui que Son Dieu et Père est redevable de Sa glorification morale, dans un monde qui s’était éloigné de Lui, et Lui avait fait du tort, non seulement parmi les Gentils, vains et aveugles et orgueilleux, mais dans Son propre peuple, encore plus coupable et orgueilleux. Alors et maintenant, c’était ce que le Seigneur revendiquait Lui-même, non seulement en s’anéantissant et en devenant un homme, mais en s’abaissant Lui-même, une fois homme, et en étant obéissant jusqu’à la mort — la mort même de la croix. C’est là aussi que Dieu a fait Celui qui n’avait pas connu le péché, être fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui. Alors, ce fut Lui-même qui porta nos péchés en Son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice.

Ne craignez donc pas de recevoir le Seigneur Jésus d’après la Parole de Dieu, comme votre quittance pour tout ce que vous avez fait et tout ce que vous êtes, et comme votre nouveau départ ; car Lui qui est mort est ressuscité, Celui qui donne une vie en Lui, qui vous parle de victoire, et qui est le gage de la sainteté. Ne craignez pas ; croyez seulement.