La semence laissée croître

(Traduit de l’anglais)
Marc 4, 26 à 29
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 197-198]
[Paroles d’évangile 6.5]

C’est une parabole propre à l’évangile de Marc, et donc caractéristique du dessein divin. Elle est sans aucune analogie avec celle du levain en Matthieu 13, qu’une femme prit et cacha dans trois mesures de farine jusqu’à ce que le tout fût levé. Le service de Christ est ici présenté au début et à la fin, indiquant quant au royaume de Dieu le fait inattendu qu’Il semble laisser les choses suivre leur cours entre Son action au début et celle à la fin.

« Il dit aussi : Ainsi est le royaume de Dieu : c’est comme si un homme jetait de la semence sur la terre, et dormait et se levait de nuit et de jour, et que la semence germât et crût sans qu’il sache comment. La terre produit spontanément du fruit, premièrement l’herbe, ensuite l’épi, et puis le plein froment dans l’épi ; et quand le fruit est produit, on y met aussitôt la faucille, parce que la moisson est arrivée » (v. 26-29).

Matthieu fournit un aperçu complet, dans ses sept paraboles, des diverses phases du royaume des cieux, et en particulier en vue du rejet du Messie par les Juifs et de sa forme spéciale, « les mystères du royaume », tandis que le Roi rejeté est en haut, avant qu’Il ne revienne comme le Fils de l’homme glorifié en possession de l’héritage universel.

Marc fut conduit à s’attarder sur le semeur, comme l’expression la plus complète du ministère personnel du Sauveur, contrecarré dans sa plus grande partie, mais accomplissant le propos de la grâce dans ceux qui ont des oreilles pour entendre. Alors il rapporte, comme Luc, le solennel avertissement qui suit. La lampe ne devait pas être mise sous « le boisseau » ou sous « le lit », mais mise sur son pied. Le témoignage de Dieu expose le véritable caractère des choses, et met à l’épreuve le témoin lui-même ; lequel, s’il le fait sien, en reçoit davantage, et sinon, perd ce qu’il a. Si la lampe devait briller ouvertement, la vérité devait être appréciée personnellement.

Puis Marc seul ajoute la belle comparaison de la relation du Seigneur avec l’œuvre qu’Il a mentionnée. Il voulait préparer Ses serviteurs pour l’épreuve de la foi qui les attendait en Son absence. Il les met soigneusement en garde contre la difficulté qui a souvent été exprimée, et quelquefois évitée par faiblesse. Car ceux qui Le connaissent rejettent la pensée indigne qu’Il abandonne absolument tout soin envers Son œuvre ici-bas, et encore plus, que Celui qui connaît toutes choses ne sait pas ce qu’il en est de ce à quoi Il a travaillé. Notre Seigneur prend la peine de dire que le royaume est « comme si » ; non pas qu’Il ne veille pas et ne travaille pas diligemment, pas plus que le cultivateur ne fait rien de plus que semer et moissonner, sans intérêt ou services intermédiaires. Ces opérations sont pleinement révélées dans d’autres passages, ce que la parabole ne contredit assurément en rien.

Le but était, tout en affirmant que Son travail personnel est d’inaugurer le royaume de Dieu, et d’en recueillir les fruits à la fin du siècle, d’insister avec force sur la manière d’après laquelle il serait laissé tandis qu’Il était en haut ; mais cela, avec la plus complète confiance que ce qu’Il a semé aboutira à un résultat juste et attendu. Nous n’avons donc ici aucune pensée de semence détruite par la puissance de l’ennemi, ni de manquement à cause de la chair, ni d’influence étouffante du monde, pas plus que d’ivraie introduite dans le champ à l’insu de tous, et gâtant la récolte. Tout se passe bien, quoique le grand Serviteur soit caché en Dieu : tout « comme si un homme (après avoir semé) dormait et se levait de nuit et de jour, et que la semence germât et crût sans qu’il sache comment ».

Le messager de l’Éternel a été envoyé devant la face du Messie pour préparer Son chemin ; mais il fut emprisonné et mis à mort. Le Messie vint Lui-même, proclamant l’évangile du royaume de Dieu, et disant que le temps était accompli, et que le royaume s’était approché. La croix, et non le trône, était devant Lui ; et Il commence à appeler des serviteurs et à faire d’eux des pêcheurs d’hommes. Car bien que les esprits immondes Lui obéissent, et que les maladies disparaissent à Son toucher, alors même, les hommes réputés et les conducteurs L’accusaient de blasphémer, parce qu’Il pardonnait les péchés comme Dieu seul peut le faire. Lui donc, sachant tout ce qu’Il devait subir, pourvoit aux progrès de l’œuvre de Dieu dans Son rejet jusqu’à la mort, et montre comment rien ne pouvait empêcher son accomplissement.

Ainsi, même en Ésaïe 49, 3 à 6, nous trouvons l’Éternel qui dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en qui je me glorifierai. Et moi j’ai dit : J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain ; toutefois mon jugement est par-devers l’Éternel, et mon œuvre par-devers mon Dieu. Et maintenant, dit l’Éternel, qui m’a formé dès le ventre pour lui être serviteur afin de lui ramener Jacob… ; quoique Israël ne soit pas rassemblé, je serai glorifié aux yeux de l’Éternel, et mon Dieu sera ma force… Et il me dit : C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre ».

De la même manière ici aussi, rien ne pourra détruire le dessein de grâce de Dieu en Christ ; et Son humiliation d’un côté, et Son rejet de l’autre, lui donne seulement son éclat et sa force. « De celui qui mange est sorti le manger, et du fort est sortie la douceur ». La frustration apparente pour un moment est assurée du résultat à la fin, et glorifie Dieu et Christ tout du long. Il semble comme si Celui qui a commencé et qui achèvera n’avait rien de plus à faire que l’homme qui, ayant semé sa semence, dort et se lève, et pourtant la semence germe et croît sans qu’il sache comment. Dieu a arrangé ainsi cette création de sorte que d’elle-même, la terre porte du fruit dans le cas supposé, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le plein froment dans l’épi. Et il en est ainsi spirituellement, sans intervention visible de Son serviteur juste en haut.

Mais quand le fruit est présenté, Il envoie immédiatement la faucille pour le moissonner, car la moisson est arrivée. C’est le contraste entre Ses deux venues, dans Son action personnelle, avec la progression invisible de ce qu’Il a semé et qu’Il recueillera. Les siens peuvent compter sur cela sans hésitation. L’œuvre de Dieu, de laquelle Christ est l’artisan, ne peut manquer en rien pour Le glorifier.

Avez-vous, cher lecteur, une part assurée et une portion dans cette œuvre ? Êtes-vous satisfait de la chair et de sa gloire, quoique Dieu déclare que tout cela n’est que semblable à l’herbe ? Oh, recevez Sa Parole vivante et permanente, afin que vous soyez né de nouveau, si vous ne l’avez pas déjà fait. C’est la parole qui vous est prêchée dans l’évangile. Le Seigneur Jésus a semé ce qui produisait du fruit ; et cela se poursuit encore. C’est par la foi, afin que ce soit par la grâce. Combien cela devrait être bienvenu pour celui qui se sait être un indigne pécheur perdu ! La Parole vous révèle Christ comme le don de Dieu ; et des fruits s’ensuivent quand vous Le recevez, et la vie en Lui. En dehors de Lui, vous ne pouvez rien faire. Que la grâce vous accorde, alors que vous vous reconnaissez impie et sans puissance sans Christ, de Le recevoir d’après la parole de Dieu, afin que vous puissiez aller votre chemin en vous réjouissant !