Cette parabole est la réponse du Seigneur à la question du docteur de la loi : « Et qui est mon prochain ? ». Une conscience mal à l’aise lève des difficultés ; le cœur qui est animé par l’amour répond immédiatement, parce qu’il n’en trouve aucune. Toute peine ou tout besoin y fait appel, et jamais en vain. La chair sous la loi, étant occupée d’elle-même, n’a ni place ni temps pour les autres.
« Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et tomba entre les mains des voleurs, qui aussi, l’ayant dépouillé et l’ayant couvert de blessures, s’en allèrent, le laissant à demi mort. Or, par aventure, un sacrificateur descendait par ce chemin-là, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; et pareillement aussi un lévite, étant arrivé en cet endroit-là, s’en vint, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion, et s’approcha et banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin ; et l’ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l’hôtellerie et eut soin de lui. Et le lendemain, s’en allant, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs ? Et il dit : C’est celui qui a usé de miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi fais de même » (v. 30-37).
La grâce et la vérité en Christ ont tout changé. Ce n’était pas seulement de la terre au ciel qu’elles agissent maintenant sur les âmes qui croient, mais l’amour qui s’élevait au-dessus de nous-mêmes, imitant Dieu, comme l’apôtre le déclare, comme de bien-aimés enfants, Christ Lui-même étant le motif et la puissance tout autant que le modèle.
La triste part de l’homme est illustrée en celui qui descendit de l’endroit du privilège et de la fierté religieux, vers celui de la malédiction, et qui tomba entre les mains des voleurs qui lui prirent tout et le battirent, le laissant à demi mort. La sacrificature terrestre et le ministère terrestre ont complètement manqué. Seul le méprisé put être utile ; et nul n’était plus méprisé ou haï qu’un Samaritain, sauf Celui qui surpassait toute comparaison. Lui, dans sa course d’amour, loin de passer outre et de faire taire ses sentiments de compassion les plus intimes, s’est approché et a bandé les plaies, y versant la grâce apaisante et purifiante, descendant de sa monture pour y placer le blessé désormais réconforté, et prenant soin de lui. Sans aucun doute, c’est l’esquisse convenable de la grâce pratique faite par le Seigneur pour aider le docteur de la loi ; mais c’est une ombre de Son propre chemin journalier, et loin en effet d’épuiser, ou même de décrire, ce qui était le plus profond dans Son œuvre.
Son amour n’est pas non plus satisfait par la bienveillance attentionnée pour le présent ; Il se charge lui-même du futur dans les termes les plus frappants, parce que l’image est familière. Combien est complet et transcendant l’amour qui n’est pas retenu par les liens de la chair ou les obligations d’un devoir terrestre, mais qui coule d’une source divine et éternelle de l’intérieur, et ne trouve que des objets dans le besoin sans réponse, aucune personne trop repoussante, aucun besoin dépassant les ressources de la grâce. « Et le lendemain, s’en allant, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai ». Oui, ses provisions, alors qu’Il est absent, sont suffisantes, quoi que l’incrédulité puisse en penser, tout comme de Lui-même ; et quand Il revient, quel remboursement là où on Lui a fait confiance ! Quelles pertes, là où Il est méprisé ! Même le docteur de la loi ne pouvait que ressentir l’appel, et reconnaître la supériorité de cette miséricorde que le Seigneur a dépeinte et donnée en exemple. S’il a jamais agi d’une manière semblable, ce doit avoir été par la foi qui avait reçu le Sauveur et réalisé la vérité et l’amour de Dieu en Lui.
Dieu Lui-même agit maintenant dans un amour semblable, quoique manifesté d’une manière infiniment plus profonde en donnant Son propre Fils pour compatir, sauver et bénir l’impuissant et l’impie. Ce n’est pas une question d’exigence, mais de ruine dans l’homme et de grâce en Lui : seule l’œuvre de Christ le rend juste en Dieu, et nous justes en Christ. Telle est l’efficace de Sa mort sur la croix.
Comment cela vous affecte-t-il, cher lecteur ? Cela vous trouve comme un pécheur perdu et rebelle. Vous avez été réellement tel, qui que vous soyez et quoi que vous ayez semblé être pour vous-mêmes ou pour les autres. Vous pouvez avoir cherché et produit un voile religieux ; mais il n’a pas plus de valeur, aux yeux de Dieu, que la toile que tisse l’araignée. Leurs toiles, dit le prophète, ne deviendront pas des vêtements, et ils ne se couvriront point de leurs œuvres ; leurs œuvres sont des œuvres d’iniquité, et des actes de violence sont dans leurs mains. Car nul n’est plus fier ou plus implacable que l’homme naturel sous un voile de religion. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix, et il n’y a pas de rectitude dans leurs voies ; ils ont perverti leurs sentiers ; quiconque y marche ne connaît pas la paix.
Tout dépend, pour son efficace, de Christ seul. C’est Lui qui apporte Dieu à l’homme et l’homme à Dieu ; mais c’est en vain, pour moi ou pour vous ou pour quiconque entend l’évangile, à moins que nous ne croyions en Lui. C’est se soumettre à la justice de Dieu, qui est toujours trouvé dans Sa grâce par celui qui reconnaît vraiment ses péchés dans la foi en Christ. Oh, mon compagnon pécheur, ose confesser pleinement ce que tu as fait et ce que tu es, aux pieds de Jésus, qui ne rejette jamais celui qui vient en se confiant à l’appel de Dieu. C’est en cela que Dieu trouve Son plaisir ; c’est Le justifier et honorer Son Fils déshonoré, Celui qui est digne de tout honneur, en face de chaque ennemi, et de tous vos péchés et de votre incrédulité. Ne laissez pas tomber cet appel à votre âme. Vous ne pouvez pas prétendre ne pas avoir besoin du Sauveur ; ou que vous plaisez maintenant à Dieu, qui vous ordonne de croire en Lui. Tournez-vous donc vers Lui immédiatement, et confessez votre culpabilité et votre méchanceté, mais ne doutez pas de Sa grâce. Ne détournez pas les yeux jusqu’à ce que vous vous reposiez sur Lui et sur Son sang précieux qui purifie de tout péché.