Le dernier roi du Nord

Daniel 11
Traduit de l’anglais
W. Kelly

Comme on le sait, une grande incertitude règne, même chez les croyants, quant aux derniers versets de ce chapitre et à leur véritable application. Il peut être bon de montrer suffisamment de preuves, à tout esprit ouvert, pour le convaincre que la vérité est ici si clairement révélée, que le doute est inexcusable. Et c’est des plus souhaitables, parce que, tant qu’il y a hésitation, il ne peut y avoir la simple force de la foi, non seulement en croyant cette écriture, mais en en saisissant bien d’autres qui lui sont reliées.

Remarquons donc bien clairement que, quoique les rois du nord et du midi occupent le chapitre depuis le verset 5 (Séleucos Nicator et Ptolémée Sôter avec leurs successeurs), cela se termine au verset 32, après quoi nous n’entendons plus parler d’Antiochos Épiphane ; duquel bien plus a été dit que de tout autre, à cause de ses efforts délibérés et désespérés pour déraciner la loi de Dieu du pays et helléniser les Juifs, allant jusqu’à introduire l’idolâtrie grecque dans le temple lui-même. La résistance des Macchabées s’est poursuivie après cela, et les diverses fortunes des Juifs dans les versets 33-35, qui évidemment indiquent non seulement une continuation du criblage et de l’épreuve, mais montrent « jusqu’au temps de la fin ». Cela ne nécessite aucune discussion ; c’est affirmé sans conteste par le prophète. La grande division se trouve donc ici ; et nous sommes conduits à regarder depuis ce jour des « exploits » des Macchabées, suivi par une période d’instruction et de chute d’un côté, et de purification de l’autre, pendant bien des jours, sans une parole concernant les rois du nord ou du midi ; mais au-delà, il y a un « temps déterminé », laissé tout à fait indéfini, quand « le temps de la fin » sera venu.

Alors, soudainement, nous entendons parler de quelqu’un de complètement distinct de l’une ou l’autre lignée de ces rois. Ce n’est plus les Lagides ni les Séleucides, mais un monarque qui devient l’objet de l’attaque des futurs rois du midi aussi bien que du nord, simultanément ou presque. Il sera, sans aucun doute, un roi dans « le pays » d’Israël, entre les royaumes du nord (la Syrie et l’Asie mineure) et du midi (l’Égypte). Les versets 36-40 sont tout entiers dévolus à ce dirigeant prétentieux, seul le dernier d’entre eux introduisant le roi du midi heurtant contre lui, et le roi du nord fondant sur lui (c’est-à-dire, le méchant roi en Palestine) comme une tempête.

Il est primordial d’observer que depuis ce verset 40, ce n’est plus le roi dans le pays qui est décrit, mais son adversaire du nord. Certains des pères ont fait une erreur ici, comme beaucoup de commentateurs modernes, qui prennent les versets 41-45 finaux comme parlant du roi juif dans ce jour à venir ; alors qu’ils sont manifestement un récit du roi du nord et de son affreuse fin.

Tout d’abord, c’est dans la lecture même du passage que ce roi du nord est la personne dont il est parlé en dernier, dans la plus grande partie du verset 40 ; et c’est pourquoi, grammaticalement, « il » est celui qui se poursuit tout au long des versets suivants, comme le grand acteur qui, finalement, aboutit à une fin abrupte. Ensuite, il est dit qu’il « viendra dans le pays de beauté » (la Judée), comme dans beaucoup d’autres. Cela ne s’applique pas convenablement au roi qui était chez lui et régnait là, mais à un ennemi de l’extérieur. En troisième lieu, ce ne peut pas être « le roi du midi », en voyant que le verset 42 nous informe en termes clairs que « le pays d’Égypte n’échappera pas », et de nouveau que « il aura sous sa puissance les trésors d’or et d’argent, et toutes les choses désirables de l’Égypte », et, comme un effet sérieux de sa victoire, que « les Libyens et les Éthiopiens suivront ses pas ». En quatrième lieu, ce qui l’arrête et le fait revenir de ses victoires dans le midi est « des nouvelles de l’orient et du nord ». Ce sont manifestement de mauvaises rumeurs venant de ses territoires, qui le troubleront. « Et il sortira en grande fureur pour exterminer et détruire entièrement beaucoup de gens. Et il plantera les tentes de son palais entre la mer et la montagne de sainte beauté » (v. 44, 45). Là, nous le voyons de retour, furieux au plus haut degré et déterminé à détruire les Juifs. Car la montagne de sainte beauté n’est rien d’autre que ce qui distinguait Jérusalem et son temple, comme les mers d’autre part sont la Méditerranée et la mer Morte, ou mer Salée. « Et il viendra à sa fin, et il n’y aura personne pour le secourir ». Comparez Daniel 8, 23-25.

D’après d’autres passages, comme Ésaïe 11, 4 ; 2 Thessaloniciens 2, 8 ; Apocalypse 19, 20, nous savons que le faux prophète, roi dans le pays, l’Antichrist, doit périr avec son allié occidental la Bête (ou l’empereur romain ranimé et apostat), quand le Seigneur brillera au jour de Son apparition ; tandis que le dernier roi du nord vient ensuite vers une catastrophe non moins terrible, quand Il prend Sa place avec Son peuple à Jérusalem et combat contre ce puissant ravageur à la tête de ces nations qu’il contraint à suivre sa bannière. C’est d’eux que parle Zacharie 14, dont la première attaque a été partiellement réussie, avant qu’il ne se presse vers le sud, et de leur destruction complète quand il reviendra avec fureur, ne sachant pas que Jérusalem est alors Jéhovah-Shamma [Éz. 48, 35]