Le figuier stérile

(Traduit de l’anglais)
Luc 13, 6 à 9
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 339-340]
[Paroles d’évangile 7.2]

Les hommes sont enclins à s’attarder sur les événements bouleversants, et à mesurer la culpabilité des victimes en conséquence. Il en était ainsi quand le Seigneur avertissait de la crise concernant le peuple juif, que Sa présence ne pouvait que provoquer. Car Il était là en témoignage à la vérité et dans l’humiliation de la grâce, pas encore dans la puissance et la gloire du royaume ; Il était là pour que la foi Le reçoive, mais aussi pour que l’incrédulité Le rejette ou Le méprise. Si la réjection jusqu’à la mort était devant Lui, eux étaient sur le chemin de Dieu agissant sûrement en jugement. Ce fut alors que quelques-uns Lui rapportèrent la fin tragique des Galiléens dont Pilate mêla le sang avec leurs sacrifices. Mais notre Seigneur, dans Sa réponse, corrige leurs propres pensées quant à une culpabilité exceptionnelle liée à ce cas, et les avertit solennellement que, à moins qu’ils ne se repentent, ils périraient tous pareillement. Plus encore, Il fait référence aux dix-huit hommes, non pas tués par un Romain insensible et brutal, mais sur qui la tour de Siloé tomba. Pourtant, étaient-ils davantage débiteurs que tous les hommes dans Jérusalem ? Au contraire, Il répète : « À moins que vous ne vous repentiez, vous périrez tous pareillement ». C’est la voix de Dieu à destination de l’homme pécheur, dans le désordre actuel de ce monde. L’homme n’est pas un juge compétent de sa scène embrouillée ; mais il est interpellé d’une voix forte par de tels événements, pour se juger lui-même devant Dieu, en bref, pour se repentir. Et le Seigneur donne la force divine de l’appel : « à moins que vous ne vous repentiez, vous périrez tous pareillement ».

Ô mon lecteur, à moins que vous ne vous repentiez, une chose pire que celle qui est arrivée à ceux qui étaient alors occupés à des peines passagères, est imminente pour vous. Combien souvent leur sang fut-il mêlé ensuite avec leurs sacrifices par leurs propres zélateurs exaspérés ! Pire, bien pire, vous attend, que quand les ruines brûlantes du temple consumèrent des foules, qui se confiaient vainement dans le sanctuaire au lieu de se repentir de leurs péchés. Car qu’est un jugement providentiel quelconque, comparé avec le jugement éternel de Dieu ? Et qu’est-ce qui est plus inévitable pour l’homme ? « Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement ». Combien c’est indiciblement épouvantable pour ceux qui ne se repentent pas ! Car cela signifie sûrement rien de moins que la destruction éternelle.

Le Seigneur ajoute aussi une parabole pour renforcer cette vérité. « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne ; et il vint y chercher du fruit, et il n’en trouva point. Et il dit au vigneron : Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve point : coupe-le ; pourquoi aussi occupe-t-il inutilement la terre ? Et répondant, il lui dit : Maître, laisse-le cette année aussi, jusqu’à ce que je l’aie déchaussé et que j’y aie mis du fumier ; et peut-être portera-t-il du fruit : sinon, après, tu le couperas » (v. 6-9).

Peut-on douter que le Seigneur a en vue la nation élue plantée, non pas de façon négligente, mais dans Sa vigne, avec tous les avantages du site et des soins ? Mais il ne s’y trouvait aucun fruit. Il y avait un témoignage plus que suffisant de cela. Pendant trois ans, du fruit avait été attendu de lui, mais il n’y en avait eu aucun. Il était pire qu’inutile. Il était une nuisance. Coupe-le, dit le propriétaire. Mais Celui qui se souciait des droits de Dieu et appelait les coupables à se repentir, ressentait aussi de la compassion pour l’homme, et insistait pour sa défense : « Laisse-le cette année aussi ». De nouvelles mesures finales devaient être prises. « Peut-être portera-t-il du fruit ; sinon, après, tu le couperas ».

Hélas ! nous connaissons le résultat. Il n’est pas étonnant que le Seigneur laisse un blanc. Que n’avait-Il pas fait ? Que n’avait-Il pas souffert ? Même sur la croix, Il cria : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Mais comme ils ne portaient pas de fruit — rien que des feuilles, ainsi, dans leur orgueil, ils ne seraient pas pardonnés, rejetant toute preuve de leur besoin et de leur culpabilité. C’est pourquoi ils ont perdu, non seulement leur place comme nation, mais leur état religieux. Le figuier est desséché. C’était le peuple sous la loi ; il n’y aurait jamais plus de fruit de lui. Grâces à Dieu, il y aura une génération à venir ; et celle-ci croira en Lui. Cette génération-ci, non pas l’actuelle, se repentira. Cette génération-ci, non pas l’actuelle, dira : Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur. Son sang les lavera de leurs péchés, au lieu d’être, comme maintenant, une malédiction sur eux et leurs enfants. Et Il écrira Sa loi dans leurs esprits, tout comme Il les mettra sur leurs cœurs, ne se souvenant plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités. Car c’est la nouvelle alliance de la grâce de Dieu, non des œuvres de l’homme, sinon pour montrer qu’elles sont sans valeur et mauvaises.

Pendant ce temps, Dieu vous envoie Sa bonne nouvelle, aux Gentils aussi bien qu’aux Juifs ; et maintenant même, principalement aux Gentils, car c’est le jour de la grâce. Il ordonne maintenant aux hommes que tous, en tout lieu, se repentent. Oh ! écoutez l’appel et reconnaissez-vous perdu, afin que vous receviez le Sauveur. C’est ce qu’Il est pour tous ceux qui se repentent, jusqu’à l’achèvement. Qu’en serait-il de vous, s’Il devait venir juger la terre habitable en justice ? Comment pourriez-vous vous tenir devant le Juge ? C’est maintenant qu’Il vous appelle à vous repentir. Il attend pour user de grâce envers vous, dans toute votre ruine, et pour vous sauver de vos péchés. Il peut se le permettre, et Il aime à le faire, car Son sang purifie de tout péché.