Le lever du maître de maison

(Traduit de l’anglais)
Luc 13, 25 à 30
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 371-372]
[Paroles d’évangile 7.4]

Croyez-vous ces paroles claires du Sauveur ? Mon cher lecteur, croyez-vous que le temps est court, que le Seigneur est proche, et que le changement solennel de la grâce vers le jugement est imminent ? Le passage devant nous n’est qu’un des nombreux avertissements de ce type. Le jour de la grâce se terminera avec le « déclin », l’apostasie. Quand alors le Maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, combien sera-t-il effroyable de rester dehors et de frapper en vain ! Vous est-il jamais venu à l’esprit que ce pourrait être votre cas ? Ne l’éludez pas.

L’appel a été provoqué par la question : Ceux qui doivent être sauvés sont-ils en petit nombre ? Les prophètes avaient laissé entrevoir un tel résidu, dans des termes qui sondaient aussi bien qu’ils répugnaient au sentiment juif. Les paroles du Seigneur ont affaire directement avec la conscience. « Luttez pour entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas ». Les hommes sont assez enclins à faire ou à souffrir beaucoup pour le salut. Ils accueillent volontiers un moyen qui autorise leurs efforts, si ce n’est leurs mérites. Mais « Il vous faut être nés de nouveau » est détestable, à moins qu’ils ne soient capables de le faire reposer sur une ordonnance, qui opère sans amener l’âme en présence de Dieu. C’est là ce que les hommes craignent naturellement et repoussent. Ils refusent de faire face à Dieu au sujet de leurs péchés. Tout sauf la repentance qui va avec croire en Celui qui a envoyé Jésus. Car Il traite l’homme, moral ou non, comme perdu de la même façon, et insiste sur le fait que le salut ne se trouve en nul autre qu’en Celui que l’homme a méprisé et crucifié. « Car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés ». C’est donc par la grâce, par la foi ; et ce n’est pas de nous ; c’est le don de Dieu ; non pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie. C’est pourquoi il faut lutter sérieusement pour entrer par la porte étroite, en étant engendré par la parole de la vérité. Entrer par un autre chemin, quelque attrayant qu’il soit, est vain et désastreux.

Là-dessus, le Seigneur laisse entrevoir la certitude qu’à un moment que l’on n’attend pas, le Maître de la maison arrêtera l’appel de l’évangile. « Dès que le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous ! et que, répondant, il vous dira : Je ne vous connais pas ni ne sais d’où vous êtes ; alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues. Et il dira : Je vous dis, je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité. Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, mais vous, jetés dehors. Et il en viendra d’orient et d’occident, et du nord et du midi ; et ils s’assiéront dans le royaume de Dieu. Et voici, il y a des derniers qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers » (v. 25-30).

C’est le rejet de Christ qui met les âmes à l’épreuve ; Christ dans l’humiliation est la pierre d’achoppement. Il en était ainsi alors pour les Juifs ; il en est ainsi au fond maintenant pour d’autres. Pourtant, c’est ainsi qu’Il a à la fois glorifié Dieu et fait la propitiation pour nos péchés. Christ crucifié est pour les Juifs occasion de chute, et pour les Gentils folie ; mais à ceux qui sont appelés, et Juifs et Grecs, Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Il ne peut pas y avoir d’évangile de grâce sans justice. Pourtant, l’Écriture est claire sur le fait qu’elle ne se trouve pas dans le pécheur à qui l’évangile est prêché. Car « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ». C’est pourquoi l’évangile est la justice de Dieu, non pas celle de l’homme ; et son fondement est la rédemption qui est en Christ. Et Sa justice est envers tous, afin qu’ils entendent la bonne nouvelle, et sur tous ceux qui croient, afin qu’ils sachent qu’ils sont justifiés par la foi.

Mais ce n’est pas là toute la vérité. Lui, le Seigneur Jésus — Il apparaîtra en gloire pour juger la terre habitée. En ce jour, c’est en vain que les hommes diront : Seigneur, ouvre-nous. Celui qui appelle actuellement en amour, condamnera alors les coupables. Il dira : Je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes. Car s’ils avaient entendu la parole avec foi, ils auraient reçu, non seulement le pardon et la paix, mais la vie en Christ. Et Sa vie est la seule et sûre source du fruit de la justice qui est par Lui à la gloire et à la louange de Dieu. Les hommes qui ne reçoivent pas Christ en vie éternelle, ne sont que des « ouvriers d’iniquité », les baptisés tout autant que les circoncis, les mahométans aussi bien que les païens. Les privilèges passés sont invoqués en vain. « Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues ». Les opportunités négligées, les grâces méprisées, ne font qu’aggraver la culpabilité. Il leur répondra : « Je vous dis, je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité ». Pour les méchants, Gentils, Juifs ou de la chrétienté, il n’y a pas de paix : d’autant moins à ceux qui ont le plus entendu.

Il y aura en effet des pleurs et des grincements de dents, quand les Juifs incrédules verront leurs pères et leurs prophètes dont ils se vantaient, dans le royaume, mais eux, jetés dehors. Mais il y a un grand sujet de joie pour les Gentils méprisés. Car le Seigneur ajoute : « Et il en viendra d’orient et d’occident, et du nord et du midi ; et ils s’assiéront dans le royaume de Dieu. Et voici, il y a des derniers qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers ». Dites-vous : Quelle vérité terrible pour Israël incrédule, quelle vérité bénie pour les Gentils qui croient ? Qu’en sera-t-il de vous qui avez entendu l’évangile, et avez négligé un si grand salut ? Quelle possibilité d’espoir pourra-t-il y avoir en ce jour ? Mais il y a une bénédiction par la foi, maintenant et pour toujours.