Christ place devant les disciples les conséquences de l’incrédulité juive. La lumière du témoignage de Dieu brille seulement plus fort. Il est le Fils de l’homme tout autant que le Messie, et Son rejet par l’ancien peuple de Dieu ne fait qu’ouvrir la porte de la grâce, par Sa mort, à toutes les nations de l’humanité. Ici, Il met en garde non seulement contre le mal des sadducéens, mais aussi contre celui des pharisiens : leur levain était l’hypocrisie. Mais, comme Dieu est lumière, tout ce qui est couvert sera révélé.
Tel est Christ et le christianisme. Le voile est déchiré, et le sang de Christ amène le croyant à Dieu, qui seul doit être craint, et non pas l’homme. Et le Fils de l’homme en est la pierre de touche. Celui qui Le confesse devant les hommes, le Fils le confessera aussi devant les anges. Car désormais, il ne s’agit pas de la terre, mais de l’enfer (la géhenne) et du ciel, des choses éternelles, non pas de celles qui se voient et qui sont temporelles. Et le témoignage du Saint Esprit est définitif : celui qui Le blasphème ne sera pas pardonné. Le Saint Esprit daigne enseigner le croyant ; peu importe l’urgence, il ne doit pas s’inquiéter : le Saint Esprit suffit (v. 1-12).
Une autre racine de mal est maintenant entièrement mise à nu — la cupidité. « Maître (dit quelqu’un), dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. Mais il lui dit : Homme, qui est-ce qui m’a établi sur vous pour être votre juge et pour faire vos partages ? ». C’est ce que le Seigneur sera, de la manière la plus glorieuse, quand Il viendra dans Son royaume. Ce n’était donc pas un souhait déraisonnable pour quelqu’un qui, s’il Le reconnaissait comme le Messie, n’avait aucun sentiment du changement que Son rejet amenait. Il n’appartenait en aucune façon au Messie rejeté de partager les héritages terrestres. « Et il leur dit : Voyez, et gardez-vous de toute avarice ; car encore que quelqu’un soit riche, sa vie n’est pas dans ses biens. Et il leur dit une parabole, disant : Les champs d’un homme riche avaient beaucoup rapporté ; et il raisonnait en lui-même, disant : Que ferai-je, car je n’ai pas où je puisse assembler mes fruits ? Et il dit : Voici ce que je ferai : j’abattrai mes greniers et j’en bâtirai de plus grands, et j’y assemblerai tous mes produits et mes biens ; et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère. Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? [Il en est] ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui [n’est] pas riche quant à Dieu » (v. 13-21).
Ces maux ne sont-ils pas actuellement répandus dans la chrétienté ? Tous deux n’abondent-ils pas dans ce que nous avons tendance à considérer comme les pays de la terre les plus favorisés ? Qui peut nier qu’ils prédominent avec l’approbation commune parmi la race anglo-saxonne ? Où sont-ils plus effrontés qu’en Angleterre et en Amérique ? Qu’est-ce qu’une présentation correcte de la chair, sinon l’hypocrisie, non seulement dans des établissements ici ou là, mais tout aussi réellement dans les compagnies dissidentes ? Où l’influence de l’argent ne domine-t-elle pas ? Où parle-t-on tant du « mammon de l’injustice », où le recherche-t-on si avidement, et, pour autant qu’il est accordé, s’en vante-t-on si manifestement ? L’argent est traité, même par les hommes pieux, comme le nerf de l’évangile ; tout comme le monde le considère comme le nerf de la guerre. Le système tout entier des sociétés religieuses repose sur les piliers de l’or et de l’argent. Il n’y a jamais eu un affront si profond, si ouvert et si général, fait au Saint Esprit ; jamais un effort chrétien n’a reposé sur un fondement si avili. Jamais les âmes ne furent plus clairement encouragées à gagner insatiablement de l’argent, afin qu’elles puissent donner plus libéralement. Dans ce jour de poursuite de l’or et du gain, les chrétiens ne sont-ils pas aussi assidus et prompts à amasser les richesses que les fils de ce siècle ? Et s’ils le dépensent pour eux et leur famille, qui leur reproche leur mondanité, s’ils font de grands dons pour la chapelle et pour les sociétés, pour les Bibles, pour les traités, et pour les missions, sans en citer davantage ?
Ici, le Seigneur présente l’image d’une réalité de tous les jours. La cupidité n’implique pas la malhonnêteté, et n’est pas même une chose dure ou blessante, n’étant rien de plus que le désir d’avoir davantage : la source même de l’effort moderne, le motif de s’améliorer, qui s’impose à tous, du mécanicien au millionnaire. Ainsi, la créature devient l’objet, et non pas Dieu ; et par conséquent, la cupidité est déclarée être de l’idolâtrie. C’est l’homme regardant en bas, non pas en haut, dans la dépendance de Dieu. L’homme riche n’était pas satisfait, mais hautain, et il ne se confiait pas en Dieu, mais dans la certitude de ce qui était des plus incertains. Il n’était pas riche en bonnes œuvres, ni libéral dans ses distributions, ni reconnaissant pour l’abondance qu’il avait, ni disposé à la partager. Il aspirait à de plus grandes choses et ne faisait des plans pour rien d’autre que son propre confort et sa propre jouissance, comme s’il avait un bail pour toujours. Dieu ne comptait pour rien, dans ses pensées, mais Il les lisait toutes. Quand l’homme riche exhorta son âme à se réjouir de tous les nombreux biens mis en réserve pour beaucoup d’années, la convocation vint : « Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ».
Ô mon lecteur, riche ou pauvre, est-ce là votre folie ? Car elle peut être en espérance, bien plus souvent qu’en possession ; et on ne se moque pas de Dieu. Beaucoup de riches périssent dans leur bien-être égoïste ; beaucoup de ceux qui aimeraient être riches tombent dans la tentation et dans un piège, dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui les plongent dans la destruction et la ruine. Oh ! regardez à Celui qui, étant riche, est devenu pauvre par amour pour nous, afin que par Sa pauvreté nous fussions enrichis. Nous recevrons les richesses immuables de la gloire, étant transformés à Sa ressemblance, et nous les utiliserons convenablement. Il vous offre maintenant les richesses de Sa grâce dans Sa rédemption. Ne les méprisez pas, ni Lui-même ; car c’est braver et courir à la perdition. Confessez votre véritable position comme pécheur perdu devant Dieu, afin qu’Il donne maintenant le salut à votre âme par la foi en Christ, et bientôt, le salut de votre corps à Sa venue.