Les cultivateurs coupables

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 21, 33 à 44
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 104-105]
[Paroles d’évangile 5.11]

La parabole devant nous est moralement historique. Elle présente brièvement, mais de façon complète, les voies de Dieu envers Son ancien peuple jusqu’à leur ruine dans le rejet de Christ, et non pas seulement morale, mais aussi nationale. Le Seigneur ajoute même d’après les Écritures Sa propre exaltation en conséquence, et leur mise de côté pendant ce temps, Lui-même dans l’humiliation étant la pierre d’achoppement de l’incrédule, mais étant aussi prêt à revenir en puissance comme l’exécuteur du jugement dans ce monde.

« Écoutez une autre parabole : Il y avait un maître de maison, qui planta une vigne, et l’environna d’une clôture, et y creusa un pressoir, et y bâtit une tour ; et il la loua à des cultivateurs et s’en alla hors du pays. Et lorsque la saison des fruits approcha, il envoya ses esclaves aux cultivateurs pour recevoir ses fruits. Et les cultivateurs, ayant pris ses esclaves, battirent l’un, tuèrent l’autre, et en lapidèrent un autre. Il envoya encore d’autres esclaves en plus grand nombre que les premiers, et ils leur firent de même. Et enfin, il envoya auprès d’eux son fils, disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais les cultivateurs, voyant le fils, dirent entre eux : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et possédons son héritage. Et l’ayant pris, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces cultivateurs-là ? Ils lui disent : Il fera périr misérablement ces méchants, et louera sa vigne à d’autres cultivateurs qui lui remettront les fruits en leur saison » (v. 33-41).

Il est clair que le Seigneur prend ici le terrain, non seulement de la relation et de la conscience comme dans la parabole précédente des deux enfants, mais de la responsabilité de rendre du fruit à Dieu qui a fait tout ce qui était possible pour Son peuple à cette fin. Le prophète Ésaïe avait fait un appel similaire dans son chapitre 5. Ici, le Seigneur ajoute bien davantage, mais sur le même terrain, et avec un résultat similaire, seulement encore plus clairement proclamé. Car ce n’est pas seulement que la vigne, au lieu des raisins, produise des raisins sauvages. Ici, le résultat fut une inimitié croissante manifestée envers le maître de la vigne. Dans les deux récits, qu’est-ce qui pouvait être fait en faveur de la vigne qu’Il n’ait pas fait ? Le prophète annonçait que l’Éternel allait laisser sa vigne en friche ; et il en a été ainsi, comme le prouve l’état des Juifs. Le Seigneur montre la patience qui pendant des siècles, a attendu de la part de ceux qui étaient actifs parmi les Juifs, pour voir s’ils porteraient du fruit pour l’Éternel. Mais Ses esclaves, les prophètes, qu’Il avait envoyés pour rappeler Son peuple à son devoir, n’ont rencontré rien d’autre que le mépris, les mauvais traitements, et la mort. Il en envoya d’autres de façon croissante, tandis que le mal croissait ; mais ils agirent de la même manière outrageante.

En fin de compte, Il envoya Son Fils. Le Seigneur parlait de Lui-même. Mais la dignité de Sa personne et la proximité intime de Sa relation avec l’Éternel fournit l’occasion aux chefs religieux parmi les Juifs de démontrer leur mépris et leur haine mortelle à la fois du Père et du Fils, comme le dit le Seigneur en Jean 15. Le mal pouvait-il encore aller plus loin ? D’autres péchés, tout honteux et ingrats qu’ils soient, n’étaient tenus pour rien, en comparaison. « Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils n’ont pas de prétexte pour leur péché. Celui qui me hait, hait aussi mon Père. Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père ». Et ils avaient été pleinement avertis. Car ils accomplissaient simplement ce qui se trouvait dans leur loi : « Ils m’ont haï sans cause ». Ce n’était pas seulement une injustice absolue, mais une inimitié mortelle envers l’Éternel et envers Son Oint, envers le Fils, leur propre Messie.

Et le Seigneur, à l’approche de ce résultat fatal de leur éloignement rebelle de Dieu, leur pose Lui-même la question : « Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces cultivateurs-là ? ». Et ils ne purent que répondre : « Il fera périr misérablement ces méchants, et louera sa vigne à d’autres cultivateurs qui lui remettront les fruits en leur saison ». De telle sorte que ceux qui sont coupables reconnaissent dans leur conscience leur juste punition pour le rejet positif de Celui qui était si bon et si fidèle, et de leurs propres obligations envers Lui, oui, de l’apostasie exécutée dans le sang.

N’est-ce rien pour vous, lecteur, qui avez les privilèges encore plus grands de la chrétienté ? Endurcissez-vous votre cœur contre la vérité, et reculez-vous devant le Dieu qui s’est approché si près de vous en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, n’imputant pas aux hommes leurs fautes, et ayant mis dans Ses serviteurs la parole de la réconciliation ? Prenez garde alors d’un sort non pas meilleur, mais pire que celui qui est tombé et qui doit tomber sur les Juifs. « N’avez-vous jamais lu dans les écritures : La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin ; celle-ci est de par le Seigneur, et est merveilleuse devant nos yeux ? C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits. Et celui qui tombera sur cette pierre sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera » (v. 42-44). Tel est le danger de broncher maintenant ; tel sera le jugement exécuté par le Seigneur sur les hommes vivants quand Il apparaîtra en gloire. Et le temps se hâte. Veillez donc, de peur que ne vienne sur vous ce dont il a été parlé dans les prophètes : « Voyez, contempteurs, et étonnez-vous, et soyez anéantis ; car moi, je fais une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croiriez point, si quelqu’un vous la racontait ».