Les dix vierges

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 25, 1 à 13
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 166-167]
[Paroles d’évangile 6.3]

Ici de nouveau, nous avons une mystérieuse similitude du royaume des cieux, tandis que Christ, rejeté mais glorifié, est caché en haut. Seulement, comme la parabole regarde spécialement en avant vers le futur, quand la différence entre ceux qui sont enseignés de Dieu et les simples professants sera manifestée, l’expression est « Alors le royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges », etc. « Alors » fait référence à l’exécution du jugement sur l’esclave méchant qui incarnait la responsabilité collective de la chrétienté, tandis que notre parabole expose plutôt le secret de la sagesse ou de son manque, individuellement.

« Alors le royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l’époux. Et cinq d’entre elles étaient prudentes, et cinq folles. Celles qui étaient folles, en prenant leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles ; mais les prudentes prirent de l’huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes. Or, comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Mais au milieu de la nuit il se fit un cri : Voici l’époux ; sortez à sa rencontre. Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux prudentes : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Mais les prudentes répondirent, disant : Non, de peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt vers ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous-mêmes. Or, comme elles s’en allaient pour en acheter, l’époux vint ; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces ; et la porte fut fermée. Ensuite viennent aussi les autres vierges, disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Mais lui, répondant, dit : En vérité, je vous dis : je ne vous connais pas. Veillez donc ; car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (v. 1-13).

Les dix vierges représentent d’une manière vivante la profession chrétienne. Toutes prirent leurs torches et sortirent à la rencontre de l’Époux qui revenait. Mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il n’est pas des siens. L’onction du Saint Esprit est indispensable. La possession de Celui-ci, symbolisée par l’huile, dépend de ce qu’on a la foi en Christ et en Son œuvre. Les vierges folles ne connurent jamais leur ruine ; elles se contentaient des ordonnances et des rites, et de l’attention qu’elles leur portaient. Elles étaient étrangères au fait d’être né de nouveau, de recevoir la rémission des péchés par le sang de Christ, d’être scellé de l’Esprit : Juifs ou païens peuvent désirer ces choses ; mais elles avaient tous les privilèges dans leur religion, la religion chrétienne, et n’avaient aucune raison de s’alarmer : tel était leur aveuglement.

Hélas ! comme avec Israël, ainsi en est-il avec la chrétienté : l’oubli de l’œuvre de Dieu et l’éloignement de Lui étaient complets. Pendant l’attente de l’époux, elles s’assoupirent et s’endormirent. La véritable attitude du chrétien était perdue ; l’espérance bénie n’en animait plus aucune. Elles cessèrent d’aller à la rencontre de l’Époux, et se détournèrent ici ou là pour dormir. Prudentes ou folles, toutes s’étaient éloignées de la véritable espérance.

Mais Dieu est fidèle et, quand tout est le plus sombre, Il réveille les dormeurs. Au milieu de la nuit se produit un cri : Voici l’époux ! Toutes se réveillent, et alors même les folles s’inquiètent, car elles perçoivent que les prudentes ont une puissance qu’elles n’ont pas. Les torches peuvent brûler brillamment pendant un moment ; mais sans huile, elles s’éteignent rapidement. Mais le croyant a l’Esprit seulement pour lui-même ; et nul ne peut recevoir cette onction sinon par la grâce de Dieu dans la foi de l’évangile. En conséquent, l’appel des folles aux prudentes est vain. Elles doivent aller à Celui qui vend aux conditions de la grâce, sans argent et sans prix. Les pécheurs doivent avoir affaire avec Dieu. La créature ne peut pas aider. Le pécheur doit faire face à ses péchés devant Celui qui adresse celui qui est perdu au Sauveur. Ceux qui sont religieux d’après la chair, haïssent la grâce et reculent devant la présence de Dieu. Ils peuvent bien être zélés ; ils sont prêts à faire « de grandes choses » s’ils y sont invités ; mais se tenir devant Lui comme rien que des coupables, et être sauvés par la grâce divine comme le pire des pécheurs par un Sauveur mort et ressuscité, est repoussant pour le vieil homme. Elles peuvent bien s’en aller pour en acheter ; mais c’est tout ce que nous apprenons ici de ceux qui se trompent eux-mêmes.

Pendant ce temps, l’époux vint ; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui à la fête des noces. Et la porte fut fermée.

Oh, l’horreur de découvrir trop tard la vérité ! En vain alors crient-elles : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! À de tels qui actuellement, refusent un avertissement et une invitation semblables, Sa parole sera alors : En vérité, en vérité, je vous dis : je ne vous connais pas.

Mon lecteur, comment la venue du Sauveur vous trouvera-t-elle ? Ceux qui attendent et désirent réellement le Sauveur ont déjà entendu Sa voix et ont trouvé en Lui la rédemption, le pardon de leurs péchés, par Son sang. En conséquent, ils sont scellés du Saint Esprit de Dieu pour le jour de la rédemption. Ils savent qui ils ont cru, comme le bon Berger connaît ceux qui écoutent Sa voix et Le suivent. Ne vous fiez pas à quelque institution, pas même si elle est de Christ, ou à quelque observation venant de vous, ou à quelque classe d’homme, tout honorés qu’ils soient, pour rendre votre âme propre pour la présence de Dieu. Rien sinon le sang de Jésus Son Fils ne purifie de tout péché ; mais ce sang le fait parfaitement, même maintenant sur la terre, pour chaque croyant. Et à moins que vous ne croyiez en Lui et dans l’efficace de Son sacrifice pour votre cas mauvais, ne vous flattez pas qu’Il vous recevra à Lui ou vous présentera à Son Père.

Mais si vous êtes né de nouveau et vous reposez sur la rédemption qui est en Christ, vous avez le Saint Esprit habitant en vous et vous fortifiant pour rendre un vrai témoignage à Celui qui est en haut et sur le point de revenir. « C’est lui qui est venu par l’eau et par le sang, Jésus le Christ, non seulement dans la puissance de l’eau, mais dans la puissance de l’eau et du sang ; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, car l’Esprit est la vérité ». Votre espérance sera aussi réelle que votre foi, et Christ sera l’objet des deux. Vous ne douterez pas de Son amour, mais désirerez Sa venue pour vous recevoir à Lui, ayant de l’huile dans votre vaisseau, et sérieux pour appeler ceux qui ont soif, ou quiconque veut, à boire gratuitement de l’eau de la vie.