Les talents

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 25, 14 à 30
W. Kelly

[Bible Treasury N1 p. 179-181]
[Paroles d’évangile 6.4]

C’est la troisième des paraboles dans la grande prophétie de notre Seigneur, qui sont distinctement chrétiennes, en comparaison avec la section juive (chap. 24, 3-44) et avec celle des Gentils qui conclut le tout (chap. 25, 31-46). Toutes trois considèrent un Seigneur absent, qui doit revenir, et que les siens doivent attendre. La première incarne le professant dans l’image d’un esclave établi sur la maison, soit prudent, soit méchant. La deuxième est une similitude du royaume des cieux dans des vierges, cinq folles et cinq prudentes, qui sortirent à la rencontre de l’Époux. Toutes s’endormirent, mais furent réveillées au milieu de la nuit. Mais seules celles qui avaient de l’huile dans leurs vaisseaux, l’Esprit habitant intérieurement, étaient là pour Le rencontrer, et entrer avec Lui à la fête des noces. Cela s’applique, non pas au résidu à venir, qui n’est pas oint jusqu’à ce que Christ apparaisse, mais aux chrétiens pleinement, qui sont maintenant devant eux. La troisième n’est pas une telle similitude, n’étant en rien l’état général, mais elle se rapporte néanmoins aux chrétiens seulement, comme s’appliquant certainement aux esclaves à qui, alors que le Seigneur s’en allait au loin (c’est-à-dire au ciel), Il a confié pendant ce temps de Ses propres biens.

« Car [c’est] comme un homme qui, s’en allant hors du pays, appela ses propres esclaves et leur remit ses biens. Et à l’un, il donna cinq talents ; à un autre, deux ; à un autre, un ; à chacun selon sa propre capacité ; et aussitôt il s’en alla hors du pays. Or celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla et les fit valoir, et acquit cinq autres talents. De même aussi, celui qui avait [reçu] les deux, en gagna, lui aussi, deux autres. Mais celui qui en avait reçu un, s’en alla et creusa dans la terre, et cacha l’argent de son maître. Et longtemps après, le maître de ces esclaves vient et règle compte avec eux. Et celui qui avait reçu les cinq talents vint et apporta cinq autres talents, disant : Maître, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’ai gagné cinq autres talents par-dessus. Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître. Et celui qui avait [reçu] les deux talents vint aussi et dit : Maître, tu m’as remis deux talents ; voici, j’ai gagné deux autres talents par-dessus. Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître. Et celui qui avait reçu un talent vint aussi et dit : Maître, je te connaissais, que tu es un homme dur, moissonnant où tu n’as pas semé et recueillant où tu n’as pas répandu ; et, craignant, je m’en suis allé et j’ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi. Et son maître, répondant, lui dit : Méchant et paresseux esclave, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je recueille où je n’ai pas répandu, — tu aurais donc dû placer mon argent chez les banquiers, et, quand je serais venu, j’aurais reçu ce qui est à moi avec l’intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-[le] à celui qui a les dix talents ; car à chacun qui a il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. Et jetez l’esclave inutile dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents » (v. 14-30).

Il est clair que la substance de ce que le Seigneur a donné à Ses serviteurs pour travailler pendant Son absence, signifie des dons d’une nature spirituelle. Car Il a accordé à chacun selon sa propre capacité. Ils sont distingués de la capacité de chacun, qui était naturelle, et lui sont appropriée. Ils ne sont pas simplement « une capacité sanctifiée », ou « un apprentissage théologique », mais un don que le Seigneur a adapté à la capacité de chacun comme en en étant le vase. Avec Ses biens, ils devaient trafiquer, « chacun l’employant les uns pour les autres, comme bons dispensateur de la grâce variée de Dieu. Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu ; si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui est la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen » (1 Pier. 4, 10-11). La réception d’un don était la base pour l’exercer dans la dépendance de Celui qui le donnait, et pour Sa gloire.

Par conséquent, là où cette fidélité opérait, l’un gagne cinq talents, un autre deux : telle est l’image dans la parabole. Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu ; et c’est tout aussi vrai pour le service, et pour la marche, que ce l’est aussi pour le salut. Mais Dieu a placé Christ partout devant nous : aucune autorité de la créature ne peut devenir l’objet en quoi que ce soit, sous peine de Le déshonorer, et pour nous de péché et de peine. La confiance dans la grâce du Maître était la source qui animait les vrais ouvriers. Ils s’inclinaient devant Sa souveraineté qui leur confiait selon qu’Il le jugeait bon ; et eux, en retour, entreraient dans Sa joie. La parabole semblable des mines en Luc 19 montre la responsabilité individuelle, tous démarrant avec la même somme, et chacun étant récompensé selon les résultats du travail. Les deux aspects sont vrais et importants ; mais ils sont distincts l’un de l’autre.

Dans les deux cas, le troisième serviteur a lésé le Seigneur. Il Le considérait selon son propre cœur dur et méchant. Il ne croyait pas à Sa grâce, et ainsi, ne recherchait pas Son plaisir ou Sa gloire. Une crainte égoïste telle que la sienne exclut l’amour. Il n’y avait aucune réponse à la confiance du Maître. De par son propre exposé, il était inexcusable d’avoir caché le talent dans la terre. « Méchant et paresseux esclave, tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers, et, quand je serais venu, j’aurais reçu ce qui est à moi avec l’intérêt ». Céder à la peur, c’était se méfier de son Seigneur ; et c’est une chose fatale. C’est de l’incrédulité envers Sa bonté. Ce serviteur n’avait aucun sentiment de la grâce. Une mauvaise conscience non purifiée le conduisait à imputer au Seigneur ce qui Le reniait et Le présentait de façon erronée complètement, Lui qui est plein de grâce et de vérité. Et sa fin fut selon son cœur et ses œuvres. Le mal qu’il avait faussement attribué au Maître, et qui était en réalité le sien, trouve sa place dans les ténèbres de dehors. Cela le rendait totalement inutile pour Dieu. Il doit être jeté là où seront les pleurs et les grincements de dents. La joie de son Maître n’était rien, pour lui.

Qu’en est-il de vous, mon lecteur ? Vous êtes-vous incliné devant la Parole de Dieu qui vous déclare pécheur, impie et sans force ? Si c’est le cas, vous devez avoir besoin d’un Sauveur puissant et plein de grâce. Et Dieu, qui a compassion de vous, a envoyé Son Fils bien-aimé, dans Son amour — Il L’a envoyé pour mourir pour vous, oui, pour vos péchés. Ne supposez pas penser Le servir avant que vous ayez été amené à Dieu sans tache ni souillure. Rien d’autre que le sang de Jésus Son Fils ne peut vous purifier ainsi : Son sang purifie de tout péché. Sa Parole l’atteste, afin que vous sachiez, par la foi, que vous avez été rendu plus blanc que la neige. Douter de cela, c’est déshonorer et le Père et le Fils ; comme c’est aussi vous dresser contre le Saint Esprit qui est ici pour glorifier le Sauveur. Ceux qui vous invitent à vous méfier de Dieu dans une telle miséricorde, sont Ses ennemis. Ceux qui maudissent la proclamation de cette vérité prononcent une malédiction qui retombera sur eux-mêmes, quand le Seigneur les jugera.