Christ, le grain de blé

(Traduit de l’anglais)
Jean 12, 24
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 308-309]
[Paroles d’évangile 8.12]

Une vérité très caractéristique dans l’évangile selon Jean est que le Fils de Dieu est venu, la Parole faite chair, qui est la vie éternelle et qui la donne au croyant. Mais nous n’avons nulle part un témoignage plus complet à l’efficacité de Sa mort. Son œuvre est pour nous aussi nécessaire et aussi bénie en elle-même et dans ses effets, que Sa personne : la gloire de Dieu est concernée de près dans les deux cas (Jean 1, 29 ; 3, 14, 16 ; 6, 51-58 ; 8, 28 ; 10, 9-11, 15-18 ; 11, 51-52 ; 12, 32).

À cet endroit de l’évangile, un témoignage Lui est rendu sous trois aspects : tout d’abord, comme déterminé Fils de Dieu en puissance par la résurrection, en Jean 11 ; ensuite, comme Messie, Roi d’Israël, Fils de David et Seigneur de David, en Jean 12, 12 à 16 ; et enfin, comme Fils de l’homme avec des droits sur toute chair, quoique (comme nous le voyons dans notre passage) sur le point de mourir pour que d’autres partagent Sa bénédiction et Sa gloire. Considérons ce dernier point en particulier de façon un peu plus complète.

Le Fils de Dieu était dans le monde qu’Il avait fait ; pourtant, le monde, se vantant de sa connaissance, ne L’a pas connu, Lui la plus élevée, la meilleure et la plus importante de toutes les connaissances. Il vint chez soi, car Il était aussi le Messie, « le Roi des Juifs né dans le monde » ; et cependant, les siens, quoique n’étant pas aussi ignorants, étaient encore plus coupables que le monde, et ne Le reçurent pas. C’est pourquoi, quand certains Grecs, d’entre ceux qui étaient venus pour adorer à la fête de Pâque, firent connaître, par le moyen des disciples, leur désir de voir Jésus, Il répondit, disant : « L’heure est venue pour que le fils de l’homme soit glorifié. En vérité, en vérité, je vous dis : À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Toute la perspective de Son humiliation jusqu’à la mort et de ses résultats bénis, s’ouvre devant Lui et reçoit son expression appropriée, dans ces merveilleuses paroles.

L’avez-vous donc entendu par la foi ? N’êtes-vous pas concerné de près, et profondément ? Le rejet du Fils, qui est aussi le Messie, conduit, dans une grâce merveilleuse, à l’accomplissement et à la révélation des conseils de Dieu. Les Juifs et le monde en général étaient en vérité des ennemis méchants, ouvertement manifestés tels. Les paroles qu’Il leur adressait, les laissait sans excuse pour leur péché ; Son œuvre parmi eux, comme nul autre n’en avait opérée, rendait les autres péchés comme rien en comparaison : car, en l’état actuel des choses, ils avaient et vu et haï et Lui et Son Père. Les Juifs, par la main des Gentils impies, avaient-ils crucifié et mis à mort le Seigneur de gloire ? C’était par la grâce de Dieu qu’Il goûta la mort pour tous. C’était le plus grand mal de l’homme confronté à l’amour de Dieu, qui a triomphé du péché et de Satan en opérant la rédemption par Son sang. Puis, en étant ressuscité d’entre les morts, Lui seul est maintenant le second homme et le dernier Adam, par qui tous ceux qui croient sont justifiés. Là-dessus, quand les Juifs refusèrent l’évangile de Lui-même mort et ressuscité, la parole du salut fut envoyée aux nations, ou Gentils. Elle est là maintenant pour vous. Il vint pour faire la volonté de Dieu dans Sa mort comme la parfaite offrande et le parfait sacrifice, qui englobe et même surpasse tous les autres. Et là encore, c’est la volonté de Dieu que la bonne nouvelle de la rémission des péchés et de la vie éternelle vous parvienne. « Écoutez, et votre âme vivra ». Dieu n’a-t-Il pas dit, regardant déjà autrefois en avant vers Lui : « Ho ! quiconque a soif, venez aux eaux » ? Soyez réconcilié avec Dieu.

Là où l’homme voyait dans la croix la honte, et la honte la plus grande, le Sauveur voyait la gloire. Si c’était une gloire morale, la gloire céleste est ce qui lui répond : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé ». « L’heure est venue pour que le fils de l’homme soit glorifié ». C’est ce que nous lisons au psaume 8. Si le Messie rejeté des psaumes 2 et 8 est descendu dans la mort (comp. Héb. 1 et 2), Il est aussi le Fils de l’homme, couronné de gloire et d’honneur en haut, quoique nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses Lui soient assujetties. Mais par la foi, nous Le voyons dans le ciel, gage qu’il en sera ainsi. Cela aura lieu quand, à Sa venue, Il ressuscitera ceux qui Lui appartiennent pour régner avec Lui, comme le déclare 1 Corinthiens 15. Et cela est en accord avec ce que Lui-même déclare ici : « À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Pour que les victimes du péché puissent être délivrées, le péché lui-même jugé, Satan vaincu pour l’éternité, Dieu Lui-même glorifié dans l’homme, et Son amour libre de bénir parfaitement, Lui, le vrai grain de blé, tomba en terre et mourut. Sans cette mort expiatoire, la gloire n’aurait été que pour Lui seul. Mais désormais, quel « fruit » abondant ! Ceux qui sont siens sont lavés plus blancs que la neige par Son sang ; ils vivent de Sa vie ; ils sont enfants de Dieu, et ne périront jamais. Ils sont scellés par l’Esprit. Par Christ, ils ont accès au Père par un seul Esprit ; et s’ils sont enfants, ils sont alors héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ.

Les Grecs, comme tous les Gentils de fait, étaient séparés de Christ, n’ayant pas d’espérance, et étant sans Dieu dans le monde ; et il serait bientôt démontré que les Juifs, en dépit de leurs grands privilèges, n’étaient pas meilleurs, mais plus coupables et donc pires : tous identiquement des enfants de colère. Ni la grâce vivante ni la toute-puissance en Jésus ne pouvaient répondre à ce besoin désespéré. Rien de moins que la mort expiatoire ne pouvait suffire. Sans la mort, Il demeurait seul ; mais en mourant, Il porte beaucoup de fruit en résurrection. Et combien l’Écriture regorge de témoignages à cette vérité !

Oh, n’est-ce pas une grande chose que de faire partie de Ses nombreux fruits ? Quel aveuglement, quel misère et quel péché, que de mépriser Celui qui seul fait le bien ! Que sera-ce que de prendre conscience de l’affreux mal de l’incrédulité, quand ce sera trop tard !