L’aveugle et muet

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 12, 22 à 30
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 357-358]
[Paroles d’évangile 9.3]

Quelquefois, des démoniaques rencontrent le Seigneur, comme en Matthieu 8, 28 ; d’autres fois, comme ici et en Matthieu 9, 32, on Lui en amène un. Cela ne fait aucune différence, pour la puissance de grâce du Sauveur : Il chasse les démons. Dans le cas précédent, il était muet ; ici, c’en est un qui est aveugle et muet, qui est guéri de la même façon.

« Alors il lui fut amené un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit ; de sorte que l’[homme] aveugle et muet parlait et voyait. Et toutes les foules étaient hors d’elles et disaient : Celui-ci serait-il le fils de David ? Mais les pharisiens, ayant entendu cela, dirent : Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons. Et Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert ; et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne subsistera pas. Et si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ? Et si c’est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si moi je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous. Ou comment quelqu’un pourra-t-il entrer dans la maison de l’[homme] fort et piller ses biens, si premièrement il n’a lié l’[homme] fort ? et alors il pillera sa maison. Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi ; et celui qui n’assemble pas avec moi, disperse » (v. 22-30).

Au point d’aggravation où en était la maladie, elle ne faisait que fournir une occasion plus complète au Seigneur Jésus. Le rejet croissant par Israël, et en particulier par ses chefs, rendait plus clair qui Il était, et ce que eux étaient. Il est difficile, au premier abord, d’apprendre que le peuple de Dieu sur la terre pouvait être des esclaves de Satan, spirituellement aussi aveugles et muets que le démoniaque amené au Seigneur. Mais Celui qui avait guéri l’homme dans des circonstances aussi désespérées, est d’autant plus disposé — et Il en est capable — à délivrer d’une captivité encore plus grande et pire, du fait du péché et de la puissance de Satan.

« Toutes les foules » étaient hors d’elles et disaient timidement : Celui-ci ne serait-Il pas le fils de David ? Mais les pharisiens répétaient encore plus fortement la calomnie mortelle qu’ils avaient proférée auparavant (Matt. 9, 34) : « Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons ». Ce n’était pas seulement de l’incrédulité, mais sa forme encore plus sombre, quand la puissance bienfaitrice de Dieu ne pouvait être mise en question, et était imputée au méchant comme étant sa source. Tel est le lot inévitable de ceux qui jouissent d’une réputation religieuse orthodoxe et juste, sans une foi vivante. S’ils rencontrent Christ, comme ici, il doivent soit se soumettre au témoignage rendu à Sa personne, soit attribuer la puissance de l’Esprit de Dieu qu’Il exerçait, à l’ennemi suprême. Plus on connaissait les choses divines, plus on péchait de façon fatale contre la vérité, en s’enhardissant dans l’incrédulité ; car elle prend alors la forme de blasphème contre le Saint Esprit, qui ne sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir.

Ici, le Seigneur déclare la pensée de Dieu. Connaissant de façon consciente leurs pensées, Il expose leur absurdité mauvaise. Que ce soit pour un royaume, une ville ou une maison, être divisé contre soi-même, c’est la ruine. Si donc Satan chasse Satan, comme ils le disaient, il est divisé contre lui-même : comment donc son royaume subsistera-t-il ? Mais comme aucun Juif ne doutait un instant qu’il subsisterait jusqu’à ce que le Messie vienne en puissance et en gloire pour le juger et le détruire, une telle déclaration se réfute elle-même, comme étant incohérente et fausse, sans défense possible. Le Seigneur n’anticipait pas ce jour glorieux, mais rendait alors témoignage qu’Il était Celui destiné à être le vainqueur de Satan, par cet exemple des puissances du siècle à venir. Quand Il viendra, Satan sera jeté dans l’abîme, comme il le sera dans l’étang de feu et de soufre, à la fin. Mais Jésus montre qu’Il lui est toujours opposé et supérieur, même si ce n’était alors que dans le temps du témoignage.

De plus, le Seigneur fait appel à la preuve du pouvoir de Dieu en Israël, en opposition avec Satan ; car Il ne s’est jamais laissé sans témoignage. Par quelle puissance eux agissaient-ils ? « Si c’est par [la puissance de] Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils par qui [quelle puissance] les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges ». Leur folie était aussi évidente que leur malice. Devenaient-ils désormais, et de façon définitive, les ennemis de Dieu ? « Mais si moi je chasse les démons par [la puissance de] l’Esprit de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous. Ou comment quelqu’un pourra-t-il entrer dans la maison de l’homme fort et piller ses biens, si premièrement il n’a lié l’homme fort ? et alors il pillera sa maison ».

Ainsi, tout dépend de notre relation avec Christ. « Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi ; et celui qui n’assemble pas avec moi, disperse ». Jésus est le standard. Si je ne suis pas avec Lui comme objet et centre de Dieu pour moi, je suis contre Lui. Il n’est pas seulement le Messie, mais Dieu et l’Éternel, quoiqu’un homme. Un tel ne pouvait pas être ici-bas sans mettre à l’épreuve tous ceux qui Le voyaient ou L’entendaient. Si je Le reçois, c’est le salut, car Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus ; et en tant que sauvé par grâce, je suis tenu de Le servir d’autant plus, comme Son esclave volontaire quoique Son affranchi. Mais Il est tout autant le centre pour tous ceux qu’on cherche à assembler. Si nous ne sommes pas avec Lui dans notre service, nous manquons du centre divin. Nous pouvons être zélés et affairés ; mais le résultat est seulement de « disperser », à l’estimation de Dieu, qui doit assurément être la nôtre en tant que croyants.

Qu’en est-il donc de votre âme, cher lecteur ? Êtes-vous avec Christ ? Avez-vous entendu Sa voix, et Le suivez-vous ? Vous êtes bienheureux si vous L’avez reçu ainsi. C’est la vie éternelle, comme Il le déclare.

Veillez donc à L’avoir comme votre centre, le centre divin, non seulement pour votre âme, mais pour votre travail. Il l’est de la part de Dieu, aussi bien pour assembler que pour sauver. Il n’y a pas d’autre nom que le sien qui soit révélé de la part de Dieu pour ces deux buts, qui en effet se rencontrent en Lui.