L’hôte

(Traduit de l’anglais)
Luc 14, 12 à 14
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 22-23]
[Paroles d’évangile 7.6]

Le Fils de Dieu était la vraie lumière qui, venant dans le monde, éclaire tout homme. Ce n’est pas que tous sont éclairés par Lui, mais qu’Il place chacun dans la lumière. Ainsi ici, Il met à nu aussi bien le convié que l’hôte. Grand et petit, Juif ou Gentil, pharisien ou sadducéen, sacrificateur ou philosophe, étaient loin de Dieu ; selon ce qui est écrit : Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; il n’y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux. Si la loi parlait ainsi d’Israël, comme elle le faisait, de quelle façon plus évidente cela s’appliquait-il aux païens, avec leurs abominations religieuses et leurs atteintes épouvantables à la morale ; afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu.

L’homme recherche ce qui le concerne et sa propre volonté ; il n’y a pas de chose qui plaise davantage à l’homme naturel que de s’exalter lui-même. Le Seigneur Jésus place devant nous, du début à la fin, un état d’esprit totalement différent. « Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Cor. 8, 9).

Telle était la pensée en Lui et, dans toute sa perfection, uniquement là. Mais c’est la pensée que Dieu voudrait avoir maintenant dans les siens ; et Christ parlait de cette manière, comme nous le trouvons ici. C’est l’opposé complet des pensées humaines en général, et des sentiments juifs en particulier. Établis comme ils le sont sur la terre, les hommes cherchent le plaisir présent, l’honneur du monde, les avantages terrestres. Qu’est-ce que ce siècle a donné à Christ ? Une crèche quand Il est né, nulle part où poser Sa tête, et une croix pour y mourir. Qu’est-ce que Christ donne à celui qui croit ? La vie éternelle, et une rédemption éternelle. La vie était en Lui ; et Il la donne en Lui-même. Il a obtenu la rédemption par Sa mort, et nous l’avons en Lui par Son sang, le pardon des offenses. En écoutant Sa Parole, et en croyant en Celui qui a envoyé Jésus, nous sommes ainsi doublement bénis. Il ôte notre mal, et Il nous dispense Son bien pour toujours.

Croyant ainsi, nous pouvons tirer profit de tout ce qu’Il était et de tout ce qu’Il dit. Il a mis la cognée à la racine de l’arbre de la recherche de soi, et a montré la bénédiction de nous humilier nous-mêmes dans un monde où cela est tout à fait hors de propos, dans un reniement évident d’une nature qui cherche à être la plus élevée. Ici, Il dévoile la beauté du désintéressement dans la foi, l’amour en étant la source, et la gloire la récompense et le repos.

« Et il dit aussi à celui qui l’avait convié : Quand tu fais un dîner ou un souper, n’appelle pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; de peur qu’eux aussi ne te convient à leur tour, et que la pareille ne te soit rendue. Mais quand tu fais un festin, convie les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles ; et tu seras bienheureux, car ils n’ont pas de quoi te rendre la pareille : car la pareille te sera rendue en la résurrection des justes » (v. 12-14).

« Il est plus heureux de donner que de recevoir », comme Lui-même l’a non seulement dit, mais fait, Lui qui allait faisant du bien, et guérissant tous ceux qui étaient opprimés par des démons. Si nous n’avons pas ce pouvoir, comme c’est le cas depuis longtemps, nous sommes appelés à marcher comme Lui a marché, dans l’amour, et dans un témoignage visible de séparation, pour Dieu, de l’orgueil du monde et de l’égoïsme du premier homme. C’est pourquoi Son exhortation formera nos cœurs pour Son chemin ici-bas, au lieu de marcher comme les hommes selon l’opinion publique, ce qui est tout simplement l’esprit et le cours de ce siècle. Car si nous sommes à Lui, nous sommes « célestes » déjà maintenant (1 Cor. 15, 48-49) ; tout comme nous sommes destinés, par grâce, à porter l’image du céleste, à Sa venue.

Laissons donc nos cœurs se porter en avant pour accueillir le méprisé et celui qui souffre ici-bas, et pour montrer « la bonté de Dieu » aux pauvres, aux estropiés, aux boiteux, aux aveugles. Et plus encore, afin de gagner leur oreille par leur cœur, afin de L’écouter, Lui qui seul peut ôter la culpabilité et le pouvoir du péché pour l’éternité, qui seul introduit, par la foi en Lui, dans la position d’enfants de Dieu déjà maintenant. Tel est le croyant, lui-même béni ; et ceux qui, touchés par un amour qui n’est pas de ce monde, reçoivent le Sauveur en croyant en Son nom. Et l’un comme les autres auront leur part, quand Il viendra, « en la résurrection des justes ».

Car l’Écriture ne parle jamais d’une résurrection commune, simultanée et indiscriminée. Il y aura en effet une résurrection à la fois des justes et des injustes. Mais la Parole de Dieu est claire et positive sur le fait que la résurrection des justes diffère, tout autant en caractère et en conséquence que quant à son époque, de celle des injustes. C’est pourquoi le Seigneur appelle la première une résurrection de vie, et la dernière une résurrection de jugement (Jean 5, 29) : l’une pour ceux qui ont cru en Lui et qui ont fait le bien ; l’autre pour ceux qui, déshonorant et le Fils et le Père, n’ont fait que le mal, et sont jugés d’après cela. Dans la grande prophétie de l’Apocalypse (Apoc. 20, 4-15), nous trouvons que l’espace qui sépare ces deux résurrections, est ce règne spécial avec Christ qui suit la résurrection de vie, avant la résurrection de jugement.

Qu’en est-il donc de vous, cher lecteur ? Auriez-vous, dans votre propre personne spirituellement, toutes les infirmités des pauvres, des estropiés, des boiteux et des aveugles, vous n’en êtes pas moins bienvenu à la fête de Dieu, aux bonnes nouvelles de Sa grâce. N’écoutez pas le tentateur, mais le Sauveur. Ne repoussez pas Son appel. Vous êtes en réalité pire que si vous aviez toutes ces affections corporelles réunies, et sans aucun moyen de les soulager. Car quel état peut être plus affreux que celui d’un pécheur perdu ? Et n’est-ce pas en réalité le vôtre ? Lui-même annonce qu’Il est venu chercher et sauver ceux qui sont tels. Oh, recevez-Le maintenant ! La parole de Dieu vous le garantit. C’est le seul moyen par lequel un pécheur perdu peut Lui plaire. Faire le bien suivra, ici-bas, et la résurrection des justes à la venue de Christ (1 Cor. 15, 23). Ne craignez pas, mais croyez Dieu, qui n’a pas de plus cher désir que d’honorer Son Fils. Oh, ne Le déshonorez pas plus longtemps, Lui le Fils de Son amour, le Sauveur de ceux qui sont perdus !