Le cep

(Traduit de l’anglais)
Jean 15
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 261-262]
[Paroles d’évangile 8.9]

Les disciples étaient habitués à considérer Israël comme la vigne que l’Éternel avait plantée. Il l’avait fait sortir d’Égypte et l’avait planté dans le pays sur lequel Ses yeux se reposaient. Mais le psaume (80) qui nous le dit, mène deuil sur sa dévastation actuelle par les bêtes sauvages des champs, et Le supplie de visiter cette vigne, comme ce sera le cas par le Fils de l’homme. Ici, le Seigneur met Israël entièrement de côté pendant ce temps, et se substitue Lui-même à cette vigne vide. Christ est le vrai cep, et Son Père est le cultivateur. C’est là clairement, non pas Son office dans le ciel comme Avocat (Jean 13), ni Sa venue comme notre espérance pour nous placer avec Lui dans la maison du Père (Jean 14), mais Sa relation avec les siens sur la terre pour porter du fruit. Christ est tout.

C’est pourquoi nous voyons tout du long que c’est la responsabilité du disciple de dépendre de Christ, de s’accrocher à Lui, de Lui rapporter tout. C’est ainsi seulement que du fruit sera porté à Sa louange, et que le Père sera glorifié. Tout du long, le fait que nous demeurions en Lui a la première place, et c’est une question de « si ». C’est invariablement tout le contraire quand Dieu présente le salut par grâce.

« Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le cultivateur. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l’ôte ; et tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu’il porte plus de fruit. Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut pas porter de fruit de lui-même, à moins qu’il ne demeure dans le cep, de même vous non plus vous ne le pouvez pas, à moins que vous ne demeuriez en moi. Moi, je suis le cep, vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche ; et on les amasse, et on les met au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait. En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ; et vous serez mes disciples » (v. 1-8).

Quelques lumineuses que soient ces paroles, les préjugés les ont mal comprises, les Calvinistes et les Arminiens ayant lutté contre elles, chacun à sa manière. Tous deux commencent par la supposition que le langage figuré signifie l’union avec Christ, ou l’appartenance à Son corps. Mais il n’est jamais parlé de Son corps dans notre évangile, ni de fait par quiconque autre que l’apôtre Paul ; et quoique l’union se trouve ailleurs, elle n’est pas ici, mais plutôt la communion. L’union est un fait établi dans le domaine spirituel, sur la base de la mort de Christ (Jean 11, 52) et par la puissance de l’Esprit donné (Jean 17, 11, 21, 22, 23). Mais la communion est conditionnelle, et par là peut ou non exister, car elle dépend du fait de demeurer en Christ.

Pour cette raison, il n’est pas question ici de croire en Christ pour la vie éternelle, mais de demeurer en Lui et de porter du fruit. La volonté de l’homme à cet égard fait complètement défaut ; le peuple élu n’avait pas plus de puissance qu’un autre ; la loi était en vain ; et il en est ainsi de l’église. Les anges, les saints vivants ou endormis, la vierge, ne sont que du sable mouvant. Christ est le vrai cep, et Christ seulement. La branche ne peut pas porter du fruit par elle-même ; en dehors de Lui, elle ne peut rien faire.

C’est la position responsable de tous ceux qui invoquent le nom de Jésus Christ, notre Seigneur. Tous ceux qui sont tels ont abandonné le gentilisme ou le judaïsme pour Christ. Ce peut être une confession de Christ du cœur ou des lèvres ; mais ceux qui Le confessent sont tous des branches dans la vigne. Lui est le vrai cep ; mais eux peuvent ne pas être de vraies branches. S’ils demeurent en Lui, ils portent du fruit ; s’ils ne le font pas, ils seront tôt ou tard ôtés. Ils peuvent L’abandonner, ou, s’ils sont ôtés, ne jamais être restaurés, ni intérieurement, ni extérieurement. Nous lisons ainsi (Jean 6, 66) que beaucoup de Ses disciples se retirèrent et ne marchaient plus avec Lui. Il allait en être ainsi de façon manifeste en Judas, l’un des douze. Ils étaient des branches de la vigne ; ils confessaient Son nom. Mais s’ils ne demeuraient pas en Lui, ils ne porteraient de fait pas de fruit pour Son Père. Le sarment le plus véritable a besoin d’être élagué, ou nettoyé, par le Père, afin qu’il porte plus de fruit ; mais toute véritable branche porte du fruit. Ceux qui ne sont pas véritables le prouvent en ne demeurant pas en Christ, et par là en ne portant aucun fruit, quelque confiants en eux-mêmes et actifs qu’ils puissent être.

Le Seigneur Jésus est la vie éternelle, pour ceux qui croient en Lui. Ce n’est toutefois pas le sujet dont il est question ici. C’est plutôt comment porter du fruit ; et demeurer en Christ en est la source et le moyen. Il n’est pas seulement la vie, mais la règle de la vie ; et comme Il est absolument ce aussi qu’Il dit, Sa parole l’exprime clairement. Ils étaient régénérés par Sa parole ; en raison de cela, ils étaient déjà nets. Demeurer en Lui, et avoir Ses paroles demeurant en eux, amène à des prières convenables et leur assure une réponse. Il y a ainsi beaucoup de fruit pour la gloire du Père, et Christ n’a pas honte d’eux comme Ses disciples. Ne pas demeurer en Lui, après L’avoir connu et confessé, est pire que de n’en avoir jamais entendu parler, et laisse ceux qui L’abandonnent comme des branches sèches de la vigne, propres seulement à être brûlées. De telles âmes n’ont jamais eu la vie dans le Fils.

Qu’en est-il donc de vous, cher lecteur ? Aspirez-vous à porter du fruit agréable à Dieu le Père ? Votre cœur est-il disposé à servir le Seigneur Jésus ? Vous ne le pouvez pas, à moins que vous ne demeuriez en Lui. Si vous vous efforcez de demeurer en Lui afin de servir et porter du fruit, ce sera un échec. Et le Seigneur avertit ici solennellement de l’échec, en expliquant le secret pour le réaliser. Commencez par prendre la place d’un pécheur coupable et perdu, afin que vous soyez sauvé par grâce en croyant en Christ. C’est seulement ainsi que la vie éternelle est donnée. « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit, a la vie éternelle ». « Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».

La responsabilité de porter du fruit s’attache à tous ceux qui confessent Christ. Si vous croyez en Lui d’après la parole de Dieu, vous avez la vie en Lui, et vous voudrez répondre à Son appel de demeurer en Lui ; s’il ne s’agit que de Le confesser d’après des preuves satisfaisantes pour votre propre esprit, vous le prendrez à la légère, et vous vous détournerez sous la pression ou pour vous plaire à vous-même. C’est l’inverse de demeurer en Lui, et c’est le prélude au jugement éternel.