Le démoniaque muet

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 9, 32 à 34
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 326-327]
[Paroles d’évangile 9.1]

Ce chapitre, pris comme un tout, nous montre non seulement la puissance divine en bonté manifestée en Jésus, comme en Matthieu 8 ; mais comment elle a été reçue par ceux qui avaient une réputation religieuse parmi les Juifs. Plus Il opérait en grâce, moins le Messie était accepté. Pardonnait-Il les péchés du paralytique ? Les scribes considéraient cela, en eux-mêmes, comme un blasphème. Mais Celui qui lisait dans leurs cœurs répondit à leur méchante incrédulité en demandant à l’homme de se lever, de prendre son petit lit, et d’aller dans sa maison.

De même, l’appel du publicain à Le suivre, et la défense des disciples contre les disciples de Jean et les pharisiens qui les trouvaient en faute, justifiaient la grâce de Dieu. Le vin nouveau nécessite des outres nouvelles. La condition de l’ancien peuple de Dieu était une condition de mort, comme celle de la fille du chef de synagogue ; mais Celui qui allait pour la ressusciter, et qui le fit finalement, était ouvert au toucher de la foi, qui obtint immédiatement la guérison. Deux aveugles qui faisaient appel à Sa pitié comme Fils de David, recouvrèrent la vue par Sa main et Sa parole. Ce n’étaient que des exemples de ce qu’Il pouvait et voulait faire pour Israël, s’ils avaient eu la foi ; mais les chefs étaient toujours plus hostiles, quel que puisse être l’émerveillement des foules, et Sa renommée se répandait dans tout ce pays.

Il restait une preuve finale. « Et comme ils sortaient, voici, on lui amena un homme muet, démoniaque. Et le démon ayant été chassé, le muet parla. Et les foules s’en étonnèrent, disant : Il ne s’est jamais rien vu de pareil en Israël ; mais les pharisiens disaient : Il chasse les démons par [ou, dans la puissance du] le chef des démons » (v. 32-34).

Rien ne ralentissait l’œuvre de grâce de notre Seigneur, tant que la porte était ouverte. L’aveugle qui voyait désormais n’était pas plus tôt sorti, qu’on Lui amène un homme non seulement muet, mais démoniaque. Luc 11, 14 présente encore plus précisément la particularité affreuse de ce cas : « Et il chassa un démon qui était muet ». Ce n’était pas simplement une infirmité humaine : un démon muet possédait l’homme. Cela le mettait complètement au-delà des ressources ordinaires. Un esprit mauvais ou bon a une puissance à laquelle l’homme ne peut pas résister. Comme avec l’homme malheureux, il en est de même pour le peuple malheureux, et en particulier ses chefs religieux. Finalement, le peuple n’avait pas une parole vraie à prononcer au sujet de son Messie divin. Sa grande grâce, et leur grand besoin, avait tout d’abord amené de la part des chefs l’imputation de blasphème. Maintenant, elle atteint un niveau encore plus profond s’ouvrant pour les dévorer. Car que peut-il y avoir de plus haineux que d’imputer au Saint la puissance du méchant ? Blasphémateurs eux-mêmes, ils L’accusent de blasphème, et étant sous la puissance de Satan, ils imputent à l’énergie du chef des démons le fait qu’Il chasse les démons.

Avant d’être transporté à Babylone, Israël avait entièrement manqué comme serviteur de l’Éternel. Ils ne Lui rendaient pas témoignage, mais aux images gravées et de fonte, auxquelles ils disaient : Vous êtes nos dieux. Qui est aveugle et sourd comme ceux à qui l’Éternel a révélé Son bras puissant et a fait entendre Sa voix des cieux, comme à aucun autre peuple ? Et c’est pourquoi l’Éternel a livré Jacob pour être une proie, et Israël à ceux qui le pillent. Désormais, ils ont eu Jéhovah le Messie présent au milieu d’eux dans la puissance d’une bonté bienfaisante, et dans une grâce qui anticipait le royaume ; et leur aliénation en devint encore plus mortelle. La même incrédulité qui recherchait des dieux étrangers (pas seulement des choses vaines, car ils étaient des démons), a rejeté et blasphémé contre leur Oint, qui était en vérité l’Éternel. S’il n’était pas actif ainsi, le peuple était comme le démoniaque muet. Sous la puissance de l’ennemi, ils étaient muets pour Lui, dont la louange remplit les cieux comme elle le fera de la terre et de toute la création.

Qu’en est-il de vous, cher lecteur ? Confessez-vous de votre bouche le Seigneur Jésus ? C’est une chose bénie, quand le cœur croit aussi en Lui à justice ; car alors, et pas autrement, cette confession est faite à salut. Celui qui a créé l’homme est le Seigneur et le Rédempteur. Dieu vous appelle à croire au Seigneur Jésus Christ. C’est ainsi que vous serez sauvé — et seulement ainsi ; car il n’y a pas d’autre nom sous le ciel, par lequel il nous faille être sauvés. Tout autre refuge est vain. D’autres moyens ne sont qu’un piège et un mensonge. Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle. Lui seul peut être en aide au pécheur sous le pouvoir de Satan ; mais Il aide immédiatement et sans faillir. Il est vrai qu’Il n’est pas ici, mais qu’Il est ressuscité. Il est vrai que les Juifs L’ont mis à mort, Le pendant au bois ; mais Dieu L’a exalté par Sa droite Prince et Sauveur, acceptant Sa mort comme sacrifice, le seul sacrifice efficace, pour les péchés. La grâce surabonde maintenant ; elle règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur.

Parlez-vous de votre assujettissement au pouvoir de Satan ? En regardant à Jésus, la vie vous est donnée. Lui aussi a participé au sang et à la chair semblablement, afin que, par la mort, Il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude. En Son nom, résistez donc au diable ; et il s’enfuira loin de vous. Il est un ennemi vaincu par Celui qui a porté vos péchés et vous apporte tout bien spirituel.

En croyant en Lui, quel immense changement cela fait ! Comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature (ce que les fils d’Aaron n’étaient qu’extérieurement), pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. Quelle valeur ont aujourd’hui pour Dieu les brebis et les bœufs ? ou l’encens, ou les prémices ? Toutes ces choses semblables avaient leur place avant qu’Il ne vienne, Lui qui nous a fait voir que ces choses ne sont rien de plus que les misérables éléments du monde, et que le corps est du Christ. Le chrétien est un vrai adorateur, et lui seul. Ils peuvent tous adorer le Père en esprit et en vérité, dans cette heure qui est maintenant. La foule qui fait la fête, sans connaître le Père, sans la foi en la vérité, sans avoir l’Esprit, est fausse et dans les ténèbres. À l’heure actuelle, le Père cherche de vrais adorateurs, qui doivent adorer Dieu en esprit et en vérité, car eux seuls marchent dans la lumière comme Lui est dans la lumière. Assurément, ils ne sont plus muets. Quelqu’un parmi eux est-il maltraité ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il joyeux ? Qu’il chante des cantiques.

Que ce soit votre part ! La grâce seule peut la faire vôtre, la grâce de Dieu qui apporte le salut, et qui est apparue dans notre Seigneur Jésus, et qui bénit par la foi en Lui.