Le grand souper

(Traduit de l’anglais)
Luc 14, 16 à 24
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 37-38]
[Paroles d’évangile 7.7]

Bienheureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu, dit quelqu’un au Seigneur. La véritable pensée est bien différente, comme le montre cette parabole. La grâce est repoussante, pour la nature ; l’homme recule devant Dieu et dédaigne Son appel.

« Un homme fit un grand souper et y convia beaucoup de gens. Et à l’heure du souper, il envoya son esclave dire aux conviés : Venez, car déjà tout est prêt. Et ils commencèrent tous unanimement à s’excuser. Le premier lui dit : J’ai acheté un champ, et il faut nécessairement que je m’en aille et que je le voie ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J’ai acheté cinq couples de bœufs, et je vais les essayer ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J’ai épousé une femme, et à cause de cela je ne puis aller. Et l’esclave, s’en étant retourné, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison, en colère, dit à son esclave : Va-t’en promptement dans les rues et dans les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux. Et l’esclave dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a encore de la place. Et le maître dit à l’esclave : Va-t’en dans les chemins et le long des haies, et contrains [les gens] d’entrer, afin que ma maison soit remplie ; car je vous dis, qu’aucun de ces hommes qui ont été conviés ne goûtera de mon souper » (v. 16-24).

La parabole correspondante, bien que guère semblable, en Matthieu 22, 2 à 14, est une similitude du royaume des cieux, qui donne la première place à la fête des noces pour le fils du roi, à la différence de dispensation des Juifs, et au jugement qui est tombé sur leur ville. Ici, les racines morales de l’homme sont davantage mises à nu ; et là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.

Il n’y avait pas de mal à acheter un champ, à acquérir des bœufs, ou à épouser une femme. Le mal gît dans l’utilisation de ces choses, ou d’autres, comme prétexte pour mettre de côté l’appel de Dieu. Le cœur est en cause, en faisant des intérêts actuels, ou même des devoirs, un motif pour repousser Dieu et négliger un si grand salut. N’avez-vous, mon lecteur, aucun objet ou activité qui se tient entre vous et la connaissance de Dieu et de Son Fils, qui est la vie éternelle ? Ne vous y trompez pas. Le péché donne à Satan les moyens de rendre toute âme aveugle à la lumière de la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ, aussi bien qu’à sa propre ruine et au fait qu’elle est exposée à la géhenne de feu, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. Votre péril est extrême.

Dieu, dans l’évangile, vous rencontre dans votre besoin, votre culpabilité et votre danger. Il ne demande rien, Il donne tout ; et tout est maintenant prêt. Il fournit un grand souper ; Il invite librement. Oh, ne commencez pas, une fois de plus, à vous excuser. Vous vous êtes détourné depuis trop longtemps déjà. Pourquoi mourriez-vous dans vos péchés, perdu à jamais ? Le Fils de l’homme est venu spécialement pour sauver les perdus. Mais c’est par la foi.

Ceux qui ont reçu l’invitation en premier ont préféré ce qui était devant eux, oubliant le jugement de Dieu pour l’éternité. Le Seigneur a enregistré leur folie afin que vous craigniez Dieu — le commencement de la sagesse — afin que vous écoutiez et viviez. Il vous donnera une autre vie, qui se trouve seulement en Lui, la vie éternelle ; et cette vie en Lui aime la volonté de Dieu, tout comme elle refuse les appâts et les tentations de l’ennemi. Elle commence par l’obéissance de la foi, et est sanctifiée par l’Esprit pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ. Ainsi, on devient un enfant d’obéissance plutôt que de se conformer à ses convoitises d’autrefois pendant son ignorance. L’appel de Dieu est primordial. Il appelle à recevoir Sa grâce en Christ. C’est Son commandement, que nous croyions au nom de Son Fils Jésus Christ. Le premier des droits est que Dieu ait Ses droits à Lui ; et Il nous commande de croire au Seigneur Jésus.

Voyez l’activité de l’amour de Dieu. Il ne se contente pas de rassembler les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux depuis les rues et les ruelles de la ville. Il veut que Ses esclaves s’en aillent dans les chemins et le long des haies, et les contraignent d’entrer, avec une insistance importune. Il insiste afin que Sa maison soit remplie. Quel Dieu que le nôtre ! Un Dieu juste et sauveur, voilà ce qu’Il est assurément. Pourquoi donc le prendre à la légère, quand toutes les bénédictions sont offertes en Christ, quand tout est et doit être ruine quand Il est repoussé ? Car ne vous a-t-Il pas dit, qu’aucun de ceux qui avaient été conviés ne goûtera de Son souper ? N’êtes-vous pas invité ? Venez donc ; car Il accueille au nom de Son Fils. Venez sans retard — lequel est partout dangereux, mais avant tout en présence de votre péché et du jugement éternel de Dieu. Maintenant, tout est grâce, la grâce régnant par la justice en vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur. L’amour pratique s’ensuit, ainsi que l’obéissance pratique. C’est le premier pas qui compte. Afin que cela vous soit ouvert, il en a tout coûté au Sauveur, une humiliation insondable et le sacrifice de Lui-même pour vous et vos péchés. Oh, ne reportez pas davantage, mais croyez et soyez béni en et avec Lui !

C’est en vain que les hommes parlent d’une espérance plus vaste. Il n’y a pas d’autre Sauveur que Christ, ni d’autre chemin vers le Père que Lui-même par la foi. Car ne pas croire, c’est faire une insulte très grave à Dieu et à Son Fils. Il y a un autre mal encore pire ; l’abus de Sa grâce, attacher les convoitises et les passions tolérées, la corruption non jugée de la chair et de l’esprit, à ce nom glorieux. De tels hommes goûteront-ils de Son souper ?