Les cinq mille nourris

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 14, 14 à 21
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 372-373]
[Paroles d’évangile 9.4]

Un seul évangile relie le retrait de notre Seigneur avec les nouvelles de la mort de Jean le baptiseur. Le sort du héraut ne fait que précéder celui de Jéhovah le Messie, dont le temps n’était pas encore venu. Dans l’évangile de Marc (Marc 6, 30-31), Il voulait donner un peu de repos aux ouvriers qu’Il avait envoyés, à l’écart avec Lui. Ceux qui Le servent n’ont pas besoin de rechercher de meilleures choses. Dans Luc, nous ne trouvons pas un récit semblable, mais il est fait allusion au fait de l’exécution de Jean comme résultat du rapport que reçut Hérode de la puissance en grâce du Sauveur.

Mais Jésus était le même dans le désert et dans la ville, le guérisseur plein de compassion de ceux qui étaient malades. Mais pas seulement cela ; car quand les disciples, le soir, voulaient renvoyer la foule pour qu’ils s’achètent de la nourriture, Il leur dit : « Il n’est pas nécessaire qu’elles s’en aillent ; vous, donnez-leur à manger ». Mais, comme ils ne regardaient pas à Lui, ils étaient impuissants pour le faire.

« Mais ils lui disent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit : Apportez-les-moi ici. Et ayant donné l’ordre aux foules de s’asseoir sur l’herbe, ayant pris les cinq pains et les deux poissons, il regarda vers le ciel et bénit ; et ayant rompu les pains, il les donna aux disciples, et les disciples aux foules. Et ils mangèrent tous et furent rassasiés. Et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, douze paniers pleins. Or ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, outre les femmes et les enfants » (v. 17-21).

Il était le vrai Salomon, quoiqu’Israël ne chantât pas encore le cantique des degrés. Pourtant, Il était là, non pas seulement le Fils de David, mais l’Éternel qui avait choisi Sion et qui habiterait là. N’était-Il pas là dans leur bas état, donnant le témoignage manifeste qu’Il bénirait abondamment leurs vivres, et rassasierait de pain ses pauvres ? Leur incrédulité pouvait repousser le royaume, et c’est ce qu’elle a fait ; néanmoins, Lui était là, le Roi, et Il ne manquait ni de grâce ni de puissance. Combien peu ceux qui étaient les plus proches de Lui faisaient-ils appel à l’une ou l’autre par la foi ! Combien promptement répondait-Il au besoin, au-delà de toutes les pensées des hommes ou des saints !

Cela est cependant révélé pour vous, mon lecteur, comme cela fut alors montré aux nécessiteux, afin que eux et vous puissent regarder à Lui et être sauvés. Sans aucun doute, l’âme est bien plus que la nourriture ; et personne n’y insista jamais davantage que Lui. Nul n’avait averti comme Lui de craindre Celui qui pouvait détruire et l’âme et le corps dans la géhenne. Mais qui, comme Lui, assurait à l’homme coupable que Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle ?

Le jour arrive rapidement, où Il accomplira toutes les promesses, comme aussi Il infligera le jugement que de toutes manières le Père Lui a remis, parce qu’Il est Fils de l’homme. Comme tel, Il fut méprisé et rejeté ; comme tel, Il souffrit au plus haut degré et est exalté en haut. Mais si Ses souffrances amèneront la vengeance sur Ses ennemis, elles amènent aussi le salut à ceux qui croient, d’autant plus que, comme tous les autres, ils étaient perdus jusqu’à ce qu’ils croient.

Ce n’est pas encore le jour où Il réclamera les nations pour héritage, et les brisera avec un sceptre de fer, comme un potier avec son vase. Alors Son nom sera magnifique dans toute la terre, tout comme Sa majesté est au-dessus des cieux. Mais il est maintenant donné parmi les hommes, et aucun autre sous le ciel, par lequel il nous faut être sauvés. Lui seul est digne ; Il est Dieu aussi bien que Jésus Christ, l’homme juste. La Parole devint chair pour glorifier Son Père et Son Dieu, le Fils de l’homme pour sauver ceux qui étaient perdus. Un signe tel que celui qu’Il opérait alors était propre à montrer Sa compassion envers les nécessiteux et ceux qui étaient dans la détresse en Israël. N’était-il pas destiné à vous faire savoir, à vous qui lisez ou écoutez la Parole, qu’Il a pitié de votre besoin plus profond encore, et est tout aussi prêt à vous bénir du pain de Dieu, afin qu’en croyant en Lui, vous n’ayez plus jamais faim ou soif ?

C’est ce qu’indique clairement Son discours à la foule qui Le suivait, comme nous le lisons en Jean 6, 1. C’est l’application expresse qu’Il en fait à vous maintenant qui lisez ces lignes, comme à ceux qui alors l’entendaient. Pourquoi donc douteriez-vous qu’Il accomplira Sa parole ? Il déclare que celui qui croit a la vie éternelle ; Il déclare ailleurs que Ses brebis ne périront jamais, et que personne ne les ravira de Sa main. Lui et le Père sont tout autant un en nature divine qu’en amour divin, pour garder Ses brebis, quelqu’exposées à la malice de l’ennemi qu’elles soient, dans ce monde.

La grâce de Christ est suffisante pour vous, quelque grande que soit votre faiblesse ; de fait, elle s’accomplit dans la faiblesse. Ne craignez donc pas de vous confier en Lui. Croyez Dieu qui L’a envoyé, afin que ceux qui Le reçoivent aient la vie éternelle, et que ceux qui croient ne soient pas jugés éternellement. Il est Celui qui donne la vie, parce qu’Il est le Fils de Dieu ; Il est Celui qui exécute le jugement, parce qu’Il est le Fils de l’homme. L’un ou l’autre doit être votre part. Il vous donne la vie si vous croyez ; Il vous jugera si vous Le rejetez. C’est de l’imprudence, c’est plein de danger, c’est pécher au plus haut degré, que de rejeter le message de grâce et de salut de Dieu en Christ pour votre âme.