Les conviés

(Traduit de l’anglais)
Luc 14, 7 à 11
W. Kelly

[Bible Treasury N2 p. 7-8]
[Paroles d’évangile 7.5]

Il est magnifique et béni de remarquer comment notre Seigneur donne aux moindres choses de la vie quotidienne une valeur éternelle. C’est ce que nous trouvons dans tous les évangiles, mais dans aucun davantage que dans celui selon Luc, dont le but, sous la puissance du Saint Esprit, était de mettre en contraste le Dieu de grâce avec l’homme tombé égoïste, afin que par la foi en Christ et en Son œuvre, il soit sauvé et marche en conséquence. Ainsi, le Seigneur prononce une parabole pour ceux qui étaient invités, c’est-à-dire les conviés, en remarquant comment ils choisissaient les premières places (v. 7).

« Quand tu seras convié par quelqu’un à des noces, ne te mets pas à table à la première place, de peur qu’un plus honorable que toi ne soit convié par lui, et que celui qui vous a conviés, toi et lui, ne vienne et ne te dise : Fais place à celui-ci ; et qu’alors tu ne te mettes avec honte à occuper la dernière place. Mais, quand tu seras convié, va et assieds-toi à la dernière place, afin que, quand celui qui t’a convié viendra, il te dise : Ami, monte plus haut. Alors tu auras de la gloire devant tous ceux qui seront à table avec toi. Car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé » (v. 8-11).

Nous sommes dans un monde mauvais, et l’homme est tombé sous le péché et sous Satan, ce qui offre une occasion à la grâce et à ses voies, tandis que Dieu était alors manifesté en Christ. Cela met le cœur à l’épreuve, ce cœur qui naturellement cherche les choses qui le concernent, l’honneur ou le pouvoir, les aises ou les plaisirs, l’argent donc comme moyen de satisfaction personnelle, quelle que puisse en être son utilisation. Ici, c’était l’honneur immédiat que convoitaient les hommes : et c’est aussi vrai maintenant qu’alors. La vraie lumière, venant dans le monde, mettait tout homme à nu.

Mais Il a fait infiniment plus. Lui, le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, était le témoin fidèle, l’exemple vivant de tout ce qu’Il enseignait, de tout ce qui plaisait au Père. Qui a jamais pris la dernière place comme Lui le fit ? S’Il était né à Bethléhem, dans la ville de David, pour être reconnu prophétiquement comme « celui qui doit dominer en Israël », néanmoins, Il était Celui « duquel les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité ». Pourtant, Il devait être frappé avec une verge sur la joue (Mich. 5, 1-2), car Il était né dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour de tels dans l’hôtellerie (Luc 2, 7). Tout comme Ses parents s’enfuirent en Égypte avec Lui, de devant la face du roi destructeur, ainsi revinrent-ils avec Lui habiter, non seulement dans la Galilée méprisée, mais dans sa Nazareth qui l’était encore davantage ; afin que fût accompli ce dont il avait été parlé par les prophètes, qu’Il serait appelé Nazaréen.

Ainsi en fut-il durant les jours de Sa chair. Fils du Très-haut, et étant en forme de Dieu, Il n’a pas estimé comme une chose à ravir d’être égal à Dieu, mais Il s’est anéanti Lui-même. Il ne se dépouilla pas — et ne le pouvait pas — de Sa déité, mais Il le fit de la gloire, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes. Et qui s’est jamais humilié lui-même comme Lui le fit sans faillir ? Qui d’autre que Lui pouvait dire, et dire avec une absolue vérité : « Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté ». D’autres, Ses serviteurs, peuvent bien avoir fait des miracles aussi puissants, ou, comme Il le dit, « de plus grandes œuvres que celles-ci » ; mais Lui, et Lui seul, ne fit jamais Sa propre volonté, mais toujours celle du Père. Et c’est là la position morale parfaite de l’homme, qu’Il prit et qu’Il garda, pour la gloire de Dieu.

Mais il fallait encore plus que cela, si Dieu devait être glorifié à l’égard du péché, si les hommes devaient être sauvés de leurs péchés par la foi ! Descendrait-Il dans une profondeur insondable et porterait-Il le jugement divin contre le mal, afin que le coupable puisse, en grâce, en être libéré ? C’est pourquoi, ayant été trouvé en figure comme un homme, Il s’est abaissé Lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. Lui qui n’avait pas connu le péché, Dieu L’a fait péché pour vous, afin que vous puissiez devenir justice de Dieu en Christ. C’était le chemin parfait selon Dieu : nul autre ne pouvait convenir.

Croyez-vous cela, pauvre âme misérable, dans le sentiment de votre culpabilité, fatiguée sous le fardeau intolérable du péché, désespérant peut-être de vos efforts pour accomplir la loi de Dieu ? Ce n’est pas ainsi, ce n’est jamais ainsi, que vous pourrez venir à Dieu. Il attend pour faire grâce, Il peut sauver entièrement ; Il donne tout ce dont vous avez besoin sans argent et sans prix, mais seulement en croyant en Jésus, Lui qui seul est le chemin, et la vérité, et la vie ; et Il est la propitiation pour nos péchés. Comment pourrait-il en être autrement ? Le prophète n’a-t-il pas dit (en voyant la grande prédiction comme déjà survenue, sept siècles avant son grand accomplissement) : « Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous » (És. 53, 6).

Croyez l’appel que Dieu vous adresse, pour douter de vous, pour écouter la parole de Christ (car la loi ne peut que condamner un pécheur), et pour croire en Celui qui, en amour, a envoyé Jésus comme Sauveur. Et quel est Son message pour vous ? « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5, 24). L’incrédule hardi brave la parole de Dieu et refuse de s’humilier ; l’incrédule sérieux essaye de faire mieux, se confiant en lui-même et en ses capacités. Le vrai croyant se reconnaît comme perdu, et trouve en Christ un Sauveur, de fait et en vérité. Oh ! regardez à Lui et vivez.

Pour le croyant, Christ est la vie aussi bien que la propitiation ; et parce qu’Il vit, nous aussi nous vivons. Il est notre vie maintenant, tandis que nous sommes sur la terre. C’est ainsi seulement que nous vivons pour Dieu ; et nous sommes appelés, tout au long de notre vie, à L’avoir pour notre objet, pour chemin, comme notre motif, notre force et notre but. L’apôtre connaissait cela et, marchant ainsi, il pouvait dire : « Pour moi, vivre c’est Christ » (Phil. 1, 21). L’obéissance, comme Lui a obéi, est ce pour quoi le croyant est sanctifié, dans cette humilité qui est heureuse de n’être rien dans le monde tel qu’il est. Christ prit la dernière place. Que nous, qui L’aimons, cherchions à être aussi près de cette place que la grâce l’accorde à chacun.

Dans la régénération, Il dira à chacun des siens : Ami, monte plus haut. Alors les apôtres, pauvres et méprisés, s’assiéront sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Alors ceux qui sont à Christ, ressuscités d’entre les morts, régneront avec Lui. Les Corinthiens cherchaient à régner maintenant, comme le font la plupart dans la chrétienté. Mais ils furent humiliés, et par la grâce s’humilièrent eux-mêmes. Profitez de cette leçon ; et Dieu vous exaltera, au temps convenable.