L’aveugle Bartimée

(Traduit de l’anglais)
Marc 10, 46 à 52
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 266-267]
[Paroles d’évangile 10.9]

Il n’y avait pas de vue plus caractéristique du ministère de notre Seigneur, que Sa grâce envers les aveugles. La première place lui est donnée dans la réponse au message de Jean le baptiseur. Un cas spécial nous en est présenté en Matthieu 9, 27, un autre en Marc 8, 22, et le fait plus général en Luc 7, 21 avec d’autres guérisons, mais celui qui est le plus marqué se trouve en Jean 9. Pourtant, il y a cette circonstance frappante commune aux trois premiers évangiles, que le témoignage final que le Seigneur offre aux Juifs à ou près de Jérusalem commence par la guérison de l’aveugle près de Jéricho. Seul Matthieu, comme c’est sa manière de faire, nous parle de deux aveugles (comp. Matt. 8, 28 ; 9, 27). Marc et Luc furent conduits à insister sur celui qui était, pour diverses raisons, le plus remarquable des deux. Il est inutile d’imaginer des occasions distinctes, l’une en entrant et l’autre en sortant de Jéricho. Car Matthieu et Marc sont clairs pour dire que le miracle fut opéré en sortant de la ville. L’expression dans Luc est si indéterminée qu’elle est en accord avec cette déclaration. Il ne dit pas : « comme il s’approchait » ou « quand il arriva près » de Jéricho ; mais « dans le voisinage ». C’était vrai aussi bien quand Il sortait que quand Il entrait[1].

« Et ils arrivent à Jéricho ; et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et une grande foule, Bartimée l’aveugle, le fils de Timée, était assis sur le bord du chemin et mendiait. Et ayant entendu dire que c’était Jésus le Nazarénien, il se mit à crier et à dire : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Et plusieurs le reprirent afin qu’il se tût ; mais il criait d’autant plus fort : Fils de David ! aie pitié de moi ! Et Jésus, s’arrêtant, dit qu’on l’appelât ; et ils appellent l’aveugle, lui disant : Aie bon courage, lève-toi, il t’appelle. Et jetant loin son vêtement, il se leva en hâte et s’en vint à Jésus. Et Jésus, répondant, lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? Et l’aveugle lui dit : Rabboni, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a guéri ; et aussitôt il recouvra la vue, et il le suivit dans le chemin » (v. 46-52).

Observez comment les Israélites aveugles, au commencement du ministère de notre Seigneur, font appel à Lui comme le Fils de David. C’était l’objet d’une promesse révélée que le Messie ouvrirait leurs yeux ; et comme ils croyaient de cœur, ils confessaient de leur bouche, et ils obtinrent la bénédiction. Il n’en fut pas ainsi avec la femme cananéenne, bien qu’elle aussi crût, et avec une foi rare. Mais comme beaucoup de croyants, elle se plaça tout d’abord sur un mauvais terrain ; depuis lequel le Seigneur la conduisit sur le bon et le vrai, afin qu’elle puisse d’autant mieux jouir de la grâce qui l’attendait. Ici, l’appel au Fils de David correspond exactement aux voies de Dieu, au moment où Christ s’est finalement présenté au peuple, sur le point de consommer Son rejet à leur propre ruine complète, pour le présent. C’est le point de départ de Sa dernière offre messianique à Jérusalem, où l’aveugle qui criait à Lui avec foi fut rendu voyant, et où ceux qui disaient voir furent rendus aveugles à cause de leur incrédulité et de leur inimitié.

Ô mon lecteur, faites appel au Seigneur, comme l’ancien aveugle Bartimée. Jusqu’à présent vous avez été aveugle, et avez suivi des conducteurs aveugles dans le fossé. Mais Jésus attend encore pour vous guérir et vous en dégager. Ne craignez pas. Ayez bon courage, si vous sentez maintenant votre besoin, et croyez que toute autorité et toute puissance Lui appartiennent. Ne vous appelle-t-Il pas aussi véritablement qu’Il le fit pour le fils de Timée ? Ne lisez pas Ses paroles de façon si incrédule. Ces choses sont écrites afin que vous croyiez pour la vie et le salut. Tirez profit de la leçon de son insistance pressante. Beaucoup, qui ne sentent pas plus leur propre besoin que le sien, ne cessaient de le reprendre. Ce n’était pas une question de convenance — comme il semblait aux yeux de ceux qui voyageaient à leur aise vers la perdition. De tels cris peuvent être bons le jour du sabbat, peut-être, et sans doute sur un lit de mort ; mais ils étaient tout à fait répréhensibles au bord de la route et devant une foule.

Le Seigneur entendit, comme Il le fait toujours, l’appel de détresse et de foi, s’arrêta, et demanda qu’on l’amène devant Lui. Et combien la scène est vivante, et combien est instructif l’empressement de l’aveugle, jetant loin son vêtement afin qu’il puisse aller au Seigneur ! Tout pauvre qu’il fût, il doit laisser de côté tout empêchement et aller à Lui immédiatement. Et Jésus répondit à son cœur, et lui fit exprimer son souhait : « Grand maître, que je recouvre la vue ». Et immédiatement, elle lui fut donnée ; il suivit aussi Jésus dans le chemin. Car c’est ce que font Ses brebis. C’est leur instinct de vie en Lui, tout comme c’est la parole qu’Il leur adresse, afin qu’elles soient gardées dans un monde de mal, de pièges et de danger. Mais le Seigneur Jésus guide et garde les siens, quoique pas sans qu’ils entendent Sa voix et Le suivent tout le long du chemin. Et ils ne suivront point un étranger, en règle générale (la seule règle juste et sûre), mais s’enfuiront loin de lui ; car ils ne connaissent pas la voix des étrangers.

Pouvez-vous dire, cher lecteur, que vous avez reçu la vue de la part de Jésus ? Si non, soyez assuré que vous êtes aveugle tout autant que vous êtes dans vos péchés. Vous vous confiez dans le baptême ou dans les observations religieuses ou dans votre pasteur en vain, si vous supposez qu’une de ces choses, ou l’ensemble, peut vous donner la vue, ou la vie, ou la propitiation pour vos péchés. Jésus seul suffit, en réponse à votre foi, et même, Jésus peut vous donner toutes choses uniquement par Sa mort pour vous, pécheur coupable. Regardez à Lui, et soyez sauvé.