L’aveugle à Siloé

(Traduit de l’anglais)
Jean 9
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 231-232]
[Paroles d’évangile 10.7]

L’Esprit Saint n’a insisté si longuement et de façon si insistante sur aucune guérison d’aveugle, comme Il l’a fait sur celle-là. Mais c’est manifestement pour poursuivre Son but dans l’évangile selon Jean : pour présenter la personne du Fils incarné, mais rejeté dans Son œuvre ici, comme dans Ses paroles juste auparavant (Jean 8). Combien sont aveugles tous ceux qui peuvent maintenant lire ou entendre le témoignage écrit de Dieu, et qui ne reconnaissent pas Sa signature dans l’annonce faite à leur âme, qu’en croyant au nom de Jésus, ils auront la vie éternelle !

C’était en effet un cas désespéré. « Et comme il passait, il vit un homme aveugle dès sa naissance. Et ses disciples l’interrogèrent, disant : Rabbi, qui a péché : celui-ci, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ni celui-ci n’a péché, ni ses parents ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. Il me faut faire les œuvres de celui qui m’a envoyé, tandis qu’il est jour ; la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Ayant dit ces choses, il cracha en terre et fit de la boue de son crachat, et mit la boue comme un onguent sur ses yeux, et lui dit : Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (ce qui est interprété Envoyé). Il s’en alla donc, et se lava, et revint voyant. Les voisins donc, et ceux qui, l’ayant vu auparavant, savaient qu’il était mendiant, dirent : N’est-ce pas celui qui était assis et qui mendiait ? Quelques-uns disaient : C’est lui. D’autres disaient : Non, mais il lui ressemble. Lui dit : C’est moi-même. Ils lui dirent donc : Comment ont été ouverts tes yeux ? Il répondit et dit : Un homme, appelé Jésus, fit de la boue et oignit mes yeux, et me dit : Va à Siloé et lave-toi. Et je m’en suis allé, et je me suis lavé, et j’ai vu. Ils lui dirent donc : Où est cet homme ? Il dit : Je ne sais » (v. 1-12) ?

Le Seigneur met les questions de côté, et présente l’œuvre de Dieu en grâce par Son moyen ici-bas, comme la lumière du monde pour la rendre effective. Dans une action qui figurait Son incarnation, Lui en qui était la vie, Il souilla les yeux de l’aveugle avec ce qui aurait gêné sa vue, jusqu’à ce qu’il se soit lavé dans le réservoir (Envoyé). L’humiliation de Christ ne permet à personne de voir, à moins que par la Parole et par l’Esprit, il Le saisisse comme l’Envoyé du Père pour faire Sa volonté ; et par cette volonté (comme nous le dit Héb. 10), nous avons été sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes. La parole était ainsi mêlée avec de la foi en celui qui entendait.

Confesser Jésus Christ venu en chair vient par l’Esprit de Dieu. C’est ainsi seulement que nous, aveugles par nature, recevons la lumière de la vie. Christ devient tout pour nous, qui auparavant n’avions rien que les péchés, les ténèbres et la mort. Jusqu’alors, l’incertitude régnait, comme nous le voyons ici parmi les voisins. L’homme est clair quant à lui-même et confesse le Seigneur toujours plus à mesure qu’il en apprend davantage. Les propres justes s’opposent, et prennent pour preuve contre le Sauveur le fait que le signe a été opéré le jour du sabbat. Les Juifs ne croyaient pas et somment les parents, en vain, de le mettre de côté. Mais le grand fait demeure : Jésus a donné la vue à l’aveugle. L’affection humaine peut esquiver la confession de la vérité. La religion humaine peut froncer les sourcils, injurier et persécuter. Mais la grâce et la vérité n’en brillent que plus vivement. « Je sais une chose », répond le mendiant qu’il était, « c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois » (v. 25).

N’est-ce pas caractéristique de l’évangile ? C’est la bonne nouvelle, non seulement proclamée au nom de Jésus, mais que le croyant connaît et dont il jouit. « Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom » (1 Jean 2, 12). Ainsi, ce n’est pas simplement que le croyant a la vie éternelle, mais « je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5, 13). La chrétienté, dans son incrédulité, recule derrière le voile du judaïsme, et refuse au chrétien l’heureuse certitude de ce que la grâce a opéré et donne désormais librement. Le sacrificateur et ses rites voileraient toute paix et joie en croyant. Ils pouvaient bien être des disciples de Moïse ; ils n’étaient pas des disciples de Jésus. Ils revendiquent un sacrifice pour toujours, offert continuellement, au lieu de confesser qu’Il s’est assis à perpétuité, parce que Son propre sacrifice accepté est si efficace, que Dieu ne se souviendra plus jamais de nos péchés ni de nos iniquités. Pour l’incrédule, c’est toujours à faire, jamais fait.

La foi rend hardi l’homme qui voit. Au raisonnement pervers de l’incrédulité, qui refusait la preuve de la puissance de Dieu en grâce et rejetait Celui qui seul fait véritablement connaître le Père, il réplique : « Jamais on n’ouït dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si celui-ci [Jésus] n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». Impuissants et en colère, ils ne peuvent que lancer, en réponse : « Tu es entièrement né dans le péché, et tu nous enseignes ! Et ils le chassèrent dehors » (v. 34).

« Jésus le trouva, et lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit et dit : Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Et Jésus lui dit : Et tu l’as vu, et celui qui te parle, c’est lui. Et il dit : Je crois, Seigneur ! Et il lui rendit hommage » (v. 35-38). Que ce soit votre part, cher lecteur. Jésus est le chemin, et la vérité, et la vie ; et le seul moyen de Le recevoir est par la foi. Croyez au témoignage de Dieu à Son égard, et Il sera à vous. Cela vous permettra de vous juger vous-même véritablement et de confesser honnêtement vos péchés ; sans cela, vous ne rendrez qu’un beau spectacle dans la chair. Toutes les autres choses, quelqu’importantes qu’elles puissent être, sont subordonnées à la réception de Jésus. Mais une fois reçu, Il fait de tout le reste un joug aisé et un fardeau léger.