L’aveugle de Bethsaïda

(Traduit de l’anglais)
Marc 8, 22 à 26
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 117-118]
[Paroles d’évangile 9.12]

C’est le dernier des deux miracles propres à l’évangile selon Marc. Comme dans le premier, le Seigneur avait mené à part l’homme sourd qui parlait avec peine, à l’écart de la foule, ainsi ici Il prit la main de l’aveugle et le conduisit hors du village. La grande masse des Juifs avait déjà eu d’amples signes en témoignage de qui Il était, et de ce qu’Il était. En voir davantage ne faisait qu’endurcir davantage leurs cœurs. Leurs malades pouvaient bien avoir été guéris, ils avaient pu manger des pains qu’Il avait fait et être rassasiés ; mais même les plus orthodoxes recherchaient de Sa part un signe du ciel, en L’éprouvant ; de sorte qu’Il ne pouvait que soupirer dans Son esprit et dire : Pourquoi cette génération recherche-t-elle un signe ? Ne leur avait-Il pas donné d’innombrables signes ? Dans le sentiment de leur incrédulité, que reprenait la foi d’une femme syrophénicienne, le Seigneur mène à l’écart de la foule, quoiqu’Il agisse encore en grâce compatissante. Cela ne pouvait manquer, quand on plaçait devant Lui un besoin pressant, Lui qui était le serviteur aussi juste que plein de grâce.

« Et on lui amène un aveugle, et on le prie pour qu’il le touche. Et ayant pris la main de l’aveugle, il le mena hors de la bourgade ; et lui ayant craché sur les yeux, il posa les mains sur lui et lui demanda s’il voyait quelque chose. Et ayant regardé, l’homme dit : Je vois des hommes, car je vois comme des arbres qui marchent. Puis Jésus lui mit encore les mains sur les yeux et le fit regarder ; et il fut rétabli, et voyait tout clairement. Et il le renvoya dans sa maison, disant : N’entre pas dans la bourgade, et ne le dis à personne dans la bourgade » (v. 22-26).

C’est l’évangile de Son service ; et là, et tout du long, il nous est donné à considérer la manière parfaite selon laquelle étaient faits Ses miracles. C’est non seulement la puissance de Dieu toujours prête à guérir les malades et ceux qui étaient opprimés par le diable. La manière selon laquelle Il répondait à tout appel semblable, était digne du Fils de Dieu devenu serviteur pour glorifier Dieu et gagner l’homme. Il mit Ses doigts dans les oreilles du sourd, Il toucha la langue qui parlait avec peine. Il posa Ses mains sur l’aveugle en dehors de Bethsaïda. Il n’y avait aucun besoin de tels actes. Il n’avait qu’à parler, et tout s’accomplissait. Mais l’amour va bien au-delà de la puissance ; et quand l’homme a la puissance et peut l’exercer dans une mesure très limitée, combien peu il pense à l’amour ! Encore moins recherche-t-il l’amour de la part de Dieu qu’il néglige et craint, conscient de son état de péché, tout faiblement que ce soit. Le Seigneur, dans la manière selon laquelle Il exerçait la puissance divine, manifeste l’amour divin, et cela, comme homme au milieu des hommes. Il n’y avait pas non plus la moindre ostentation, mais plutôt son absence signalée : tout était fait dans une vraie simplicité aussi bien qu’avec tendresse.

Nous pouvons aussi remarquer que dans les deux miracles, le Seigneur utilise Son propre crachat, comme Il le fit aussi dans la guérison de l’aveugle-né (qui nous est rapportée en Jean 9). Quoi qu’il en soit de la réalité et de l’abaissement de l’humanité qu’Il avait revêtue dans Sa grâce, il y avait une efficacité divine dans Sa personne ; et Il en applique le signe dans ces trois cas, chacun ayant sa propre particularité qui le distingue. Quand Il toucha la langue, Il regarda au ciel avec un soupir, et dit à l’homme : Ouvre-toi ; et immédiatement, l’heureux résultat s’ensuivit. Quand Il mélangea de la terre avec ce qui venait de Lui et en oignit les yeux de l’aveugle-né, Il lui dit d’aller à Siloé et de se laver ; et c’est seulement alors qu’il revint voyant. Ici, le but même était d’indiquer, par le double acte de poser Ses mains sur ses yeux, que le Seigneur ne voulait pas se contenter d’une guérison partielle. C’était beaucoup de voir des hommes comme des arbres qui marchent. Pourtant, le Seigneur ne voulait pas le laisser aller ainsi ; Il voulait lui donner de voir distinctement. Il posa donc Ses mains sur ses yeux, afin qu’il soit restauré et qu’il voie toutes choses distinctement. C’était simplement le chemin de l’amour, afin que l’aveugle puisse connaître l’intérêt profond de Son cœur, Lui qui aurait pu se passer de l’une ou l’autre de ces circonstances, et avoir opéré la guérison parfaite d’une seule parole. Mais quel manque pour cet homme, et pour nos cœurs, s’il en avait seulement été ainsi !

En effet, l’instruction était grande pour les disciples, qui apprenaient alors, dans une certaine mesure, de Ses voies, Lui avec qui ils se trouvaient, et qui apprirent bien plus quand Il fut parti et que le Saint Esprit vint. Le premier miracle n’était pas un exemple inconvenant de l’état d’Israël, et donnait un exemple des miracles du siècle à venir, quand le faible résidu deviendrait une nation forte, avec des oreilles ouvertes et une langue déliée pour raconter la louange de l’Éternel. Le dernier, dans la guérison partielle, pouvait bien rappeler aux disciples que eux, pendant Son ministère terrestre, ne voyaient pas plus clairement que l’homme quand Il posa Ses mains sur lui la première fois. Combien tout fut différent quand Dieu Le ressuscita d’entre les morts, de quoi ils furent les témoins ! Alors, Lui étant exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu l’Esprit Saint promis, combien grande fut la bénédiction ! La foi doit avoir son œuvre parfaite, aussi bien que la patience. Combien souvent les hommes s’arrêtent avant !

Qu’en est-il de vous qui lisez ces lignes ? Comment Le traitez-vous, Lui, Ses paroles et Ses œuvres ? Vous devez avoir affaire avec Lui, que vous le vouliez ou non. Car l’heure est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. C’est à cela qu’Il préparait les hommes, quand Il était ici-bas. S’Il était le Messie rejeté, Il est le Fils de l’homme et ainsi, destiné à être le Juge de l’humanité. Qu’en serait-il pour vous, si l’heure de Son jugement était là ? Pourriez-vous vous tenir sans honte et sans dommage devant Celui dont les yeux seront alors comme une flamme de feu ? qui sonde les reins et les cœurs ? qui rendra à chacun selon ses œuvres ?

Quelles actions de grâces devrait-on rendre, quand on croit que le même Jésus est le Fils de Dieu, non seulement le Dieu véritable, mais la vie éternelle, tout prêt et désireux de vous donner la vie éternelle, à vous qui ne pouvez la trouver nulle part ailleurs ? C’est le moyen, le meilleur moyen pour un saint, le seul moyen pour un pécheur, d’honorer le Fils. C’est de croire en Lui ; car en effet, Il est le chemin, et la vérité, et la vie. En croyant ainsi, vous ne venez pas en jugement, mais vous êtes désormais passé de la mort à la vie. C’est ce qu’Il déclare ; que vous le croyiez, et ne soyez jamais confus.