L’homme hydropique guéri

(Traduit de l’anglais)
Luc 14, 1 à 6
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 187-188]
[Paroles d’évangile 10.4]

Il est clair que l’Esprit, dans ce contexte, présente la ruine morale des hommes qui se flattaient eux-mêmes, aussi éloignés que possible de croire que le royaume de Dieu allait leur être ôté et donné à ceux qui en rapporteraient des fruits. Les divers incidents de ce chapitre mettent en lumière l’homme dans son péché, confronté à la grâce de Dieu en Christ. Il en est ainsi dans cette première scène.

« Et il arriva que, comme il entrait, un sabbat, dans la maison d’un des principaux des pharisiens pour manger du pain, ils l’observaient. Et voici, il y avait un homme hydropique devant lui. Et Jésus, répondant, parla aux docteurs de la loi et aux pharisiens, disant : Est-il permis de guérir, un jour de sabbat ? Et ils se turent. Et l’ayant pris, il le guérit, et le renvoya. Et [répondant], il leur dit : Qui sera celui de vous, qui, ayant un âne ou un bœuf, lequel vienne à tomber dans un puits, ne l’en retire aussitôt le jour du sabbat ? Et ils ne pouvaient répliquer à ces choses » (v. 1-6).

Ni l’amour, ni la vérité, n’animaient ces chefs religieux. Sous le couvert de l’hospitalité, ils Lui étaient hostiles. Ils cherchaient le mal, mais ne le montrèrent que dans leur propre volonté mauvaise. L’homme hydropique présent là donna au Seigneur l’occasion d’affirmer le droit de Dieu à faire le bien.

L’Éternel n’avait-Il pas dit, avant la loi : « Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, et si tu fais ce qui est droit à ses yeux, et si tu prêtes l’oreille à ses commandements, et si tu gardes tous ses statuts, je ne mettrai sur toi aucune des maladies que j’ai mises sur l’Égypte, car je suis l’Éternel qui te guérit » (Ex. 15, 26) ? Or, quel était le témoignage de l’homme hydropique devant le Seigneur et devant eux ? Et que signifiaient toutes les sortes de maladies et de maux dans le pays d’Israël, tels qu’il s’en pressait autour de Lui pour être guéris ? Et pourquoi, de toute la Syrie, Lui apportait-on tous ceux qui se portaient mal, qui étaient affligés de diverses maladies et de divers tourments, et des démoniaques, et des lunatiques, et des paralytiques ? Ce n’était pas Jéhovah-Rophi[1] qui avait manqué, mais l’homme de façon générale, et Israël en particulier. Si le sabbat était un signe entre Lui et eux, comment en était-il venu, dans la lumière, à exposer une telle misère et une telle souffrance ? Pourquoi, tous ayant devant les yeux un objet qui appelait la pitié et l’humiliation, ces chefs, pharisiens, docteurs de la loi, étaient-ils aveugles à la gloire de Celui qui était le Fils de Dieu, aveugles à Sa grâce qui allait faire le bien et guérir tous ceux qui étaient asservis par le diable, car Dieu était avec Lui ? Oui, Dieu était en Lui, réconciliant le monde avec Lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes ; et ils Le regardaient avec des yeux davantage remplis de haine envers Lui qu’envers les Gentils qu’ils méprisaient le plus ! Était-ce donc là honorer leur sabbat ?

Le sabbat était un signe précieux depuis le commencement, et, occupant le centre même de la loi, le gage sûr de ce que Dieu accomplirait au temps convenable. Mais qu’en fut-il des voies de l’homme, avant la loi et sous la loi ? Qu’avait-il été pour Dieu pendant toute la durée des six jours ? Qu’étaient ses œuvres devant Lui, et qu’était sa vie ? Aimait-il l’Éternel de tout son cœur, et de toute son âme, et de toute sa pensée ? La présence de Son Fils, un homme parmi les hommes, n’avait-elle pas démontré tout le contraire ? Hélas ! l’homme, l’homme pécheur, ne peut entrer dans le repos de Dieu. Ses œuvres sont mauvaises. Ce qui l’attendait, c’était le jugement, et non le repos ; la mort, et le jugement.

C’est pourquoi le Seigneur a tenu à guérir spécialement un jour de sabbat. Tous les évangiles l’attestent, et ce, de façon répétée (Matt. 12, 9 ; Marc 1, 21 ; 3, 1 ; Luc 13, 10 ; Jean 5, 9 ; 9, 14). Ici, comme dans le chapitre 13, les cas sont propres à Luc, comme manifestant la grâce divine, haïssable pour les propres justes. Le malade incurable était le véritable témoin de l’état de l’homme. Christ répond à la rancœur égoïste et incrédule de leur cœur par Sa question. Ils étaient gênés et craignaient de parler ; mais leur volonté demeurait non brisée. Et Il prit l’homme, qui n’avait pas même fait appel à Lui (afin que la grâce de Dieu soit d’autant plus manifestée), le guérit, et le laissa aller. Mais Il ajouta une parole cinglante pour ces pécheurs endurcis et contents d’eux-mêmes : « Qui sera celui de vous, qui, ayant un âne ou un bœuf, lequel vienne à tomber dans un puits, ne l’en retire aussitôt le jour du sabbat ? ». C’était une chose notoire. Et Dieu ne prendrait-Il aucun intérêt à guérir quelqu’un qui souffre ou à sauver un pécheur ? C’est ce qu’ils niaient, virtuellement, et ils haïssaient Celui qui était venu pour l’opérer.

Et vous, cher lecteur, si vous ne croyez pas en Lui, vous êtes dans une situation pire que l’homme hydropique. N’êtes-vous pas une âme perdue ? Regardez en face votre état actuel devant Dieu ; ne l’atténuez pas ; ne l’oubliez pas. Le médecin est inutile ; vous-même ou les autres sont inutiles ; les saints, les anges, ou la vierge, sont inutiles. Mais « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Ainsi parlait Celui qui est la vérité. C’est la parole de Dieu ; croyez-Le, et recevez la bénédiction, et même la paix et la joie en croyant. Reconnaissez la vérité de vos péchés : c’est la repentance. Reconnaissez la vérité de Sa grâce : c’est la foi, c’est le chemin de Christ vers le Père ; et il n’y a pas d’autre chemin de Dieu et vers Dieu, pour un pécheur.