La femme avec un esprit d’infirmité

(Traduit de l’anglais)
Luc 13, 10 à 17
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 167-168]
[Paroles d’évangile 10.3]

C’est un miracle qu’il appartenait à Luc seul de rapporter ; et il place devant nous l’homme qui était le compagnon de l’Éternel, accomplissant Sa mission de grâce au milieu d’une race non seulement indifférente ou hostile à Dieu, mais hypocrite. Leur iniquité perverse conduit ceux qui auraient dû être des intercesseurs, à devenir des adversaires.

« Or il enseignait dans l’une des synagogues en un jour de sabbat. Et voici, il y avait là une femme ayant un esprit d’infirmité depuis dix-huit ans, et elle était courbée et ne pouvait nullement se redresser. Et Jésus, la voyant, l’appela et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il posa les mains sur elle : et à l’instant elle fut redressée, et glorifiait Dieu. Et le chef de synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri, un jour de sabbat, répondant, dit à la foule : Il y a six jours où il faut travailler ; venez donc ces jours-là, et soyez guéris, et non pas le jour du sabbat. Le Seigneur donc lui répondit, et dit : Hypocrites ! chacun de vous ne détache-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne un jour de sabbat, et ne [les] mène-t-il pas boire ? Et celle-ci qui est fille d’Abraham, laquelle Satan avait liée, voici, il y a dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? Et comme il disait ces choses, tous ses adversaires furent couverts de honte ; et toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qui étaient faites par lui » (Luc 13, 10-17).

Le sabbat a souvent fourni une occasion pour démontrer le mauvais état du peuple, en particulier de ceux qui avaient une réputation parmi les hommes, comme en Luc 6, 2, 7 et 11. Ici, le Saint Esprit introduit la grâce de notre Seigneur, là où le contexte parle du jugement moral de Dieu sur Israël, mis à l’épreuve et aggravé par Sa présence, Lui qui était venu pour faire le bien et guérir tous ceux qui étaient opprimés par le diable. Mais qu’étaient Dieu et Sa grâce, pour ceux qui ne recherchaient que leur propre gloire ? Ils n’étaient qu’exaspérés par un amour qui condamnait leur impie recherche d’eux-mêmes. Leur cœur était loin de Lui, et ses tromperies leur étaient voilées par les formes religieuses. Ce ne sont pas les justes, encore moins les propres justes, mais les pécheurs, que notre Sauveur appelle.

Tout en enseignant dans une synagogue un jour de sabbat, le Seigneur vit une femme, courbée depuis si longtemps qu’elle ne pouvait regarder en haut, et qui pourtant venait pour écouter la parole de Dieu. Sans une demande de sa part ou de quiconque, Il s’adressa à elle avec des paroles de compassion qui produisent l’émerveillement. « Femme, tu es délivrée de ton infirmité ». Non content de ce qui aurait pleinement suffi, « Il posa les mains sur elle : et à l’instant elle fut redressée, et glorifiait Dieu ». Il avait vaincu l’homme fort, et lui ôterait toute son armure en laquelle il se confiait, et ferait le partage de ses dépouilles. Le Seigneur avait le droit de proclamer la libération aux captifs, et de mettre en liberté ceux qui étaient liés.

Le chef de la synagogue, au lieu de reconnaître et de bénir Dieu pour Sa bonté et Sa puissance ainsi manifestées, fut « indigné », haïssant la grâce qu’il ne pouvait nier, et se montrant ainsi lui-même être sous un esclavage de Satan plus grand que celui de la femme délivrée. Sa méchanceté était d’autant plus grave, qu’il répondit avec zèle à la foule qu’il touchait pour le sabbat. « Il y a six jours où il faut travailler ; venez donc ces jours-là, et soyez guéris, et non pas le jour du sabbat ». C’était Dieu qui avait opéré dans et par Son Fils ; et exclurait-Il quelqu’un de Sa miséricorde ce jour-là ? sans parler du fait qu’elle était demeurée tant d’années dans l’amer esclavage de l’ennemi.

« Le Seigneur donc lui répondit, et dit : Hypocrites ! [car il y en avait plusieurs qui partageaient son incrédulité sans cœur] chacun de vous ne détache-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne un jour de sabbat, et ne les mène-t-il pas boire ? Et celle-ci qui est fille d’Abraham, laquelle Satan avait liée, voici, il y a dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? ». C’était irrésistible pour la conscience ; et les cœurs étaient réjouis par la grâce aussi manifeste que la vérité. « Tous ses adversaires furent couverts de honte ; et toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qui étaient faites par lui ».

Lui, le Seigneur, a fait une œuvre bien plus grande et bien plus durable. Il a donné Sa vie en rançon pour plusieurs. Il a souffert une fois pour les péchés, le Juste pour les injustes, afin de vous amener à Dieu, qui vous renvoie à Lui pour une plus grande délivrance, à savoir la rédemption du corps avec la gloire en haut. Reconnaissez donc votre besoin désespéré ; car vous aussi êtes si courbé sous vos iniquités par Satan, que vous ne pouvez réellement regarder en haut. N’ajoutez pas à votre culpabilité et à votre misère, l’hypocrisie d’invoquer des obligations religieuses, quand Dieu proclame à vos oreilles la bonne nouvelle de Son Fils, Celui qui nous délivre de la colère qui vient. Aucune œuvre pendant les six jours, ni le repos le septième, ne peuvent effacer vos péchés ; et ce n’est pas davantage au pouvoir de la synagogue, ou des saints, ou de la vierge, pas plus que de vous-même, mais de « Jésus seul ». Il est le « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tim. 2, 5). « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Act. 16, 31). « Il n’y a de salut en aucun autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés ». C’est ce que disait Pierre, rempli du Saint Esprit, aux chefs du peuple et aux anciens (Act. 4, 12). Ce n’est pas ce que disent ceux qui se réclament faussement comme ses successeurs ou leurs complices.