La puissance et la grâce du nom

(Traduit de l’anglais)
Jean 18, 1 à 9
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 280-281]
[Paroles d’évangile 10.10]

De quelle manière frappante le dessein divin dans le quatrième évangile diffère de celui dans les trois synoptiques, comme cela se voit dans leur récit de Gethsémané la nuit où Il fut trahi ! Qui, laissé à ses propres sentiments, se serait attardé sur l’agonie de Son Maître autant que le disciple bien-aimé ? Pourtant, il n’en dit pas un mot, quoique lui seul, de tous les évangélistes, ait été choisi pour être près du Seigneur dans cette scène touchante et mystérieuse, quand Il revint encore et encore vers eux et les trouva dormant. Il revenait aux autres de rapporter Sa peine extrême en réalisant les profondeurs dans lesquelles Il était sur le point d’entrer ; parce que cela portait directement sur le rejet du Messie, sur l’œuvre que le serviteur juste avait devant Lui, et sur le Fils de l’homme, aussi parfaitement dépendant de Son Père dans l’heure de la malédiction que dans toutes les activités de puissance dans Son service d’amour.

Ici brille la gloire de Sa personne. Si nous n’avions que le témoignage de Jean, aussi riche soit-il, que connaîtrions-nous de Ses angoisses en anticipation de tout ce qui était devant Lui alors qu’Il priait Son Père, et de Son entière soumission quoi qu’il en coûte ? Si, de la façon la plus appropriée, Luc seul mentionne un ange Le fortifiant, et Sa sueur devenant comme des grumeaux de sang, ici, nous voyons et nous entendons le Fils du Père, à qui Il avait recommandé les siens en Jean 17.

« Ayant dit ces choses, Jésus s’en alla avec ses disciples au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Et Judas aussi, qui le livrait, connaissait le lieu ; car Jésus s’y était souvent assemblé avec ses disciples. Judas donc, ayant pris la compagnie de soldats, et des huissiers, de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là, avec des lanternes et des flambeaux et des armes. Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s’avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi. Et Judas aussi qui le livrait était là avec eux. Quand donc il leur dit : C’est moi, ils reculèrent, et tombèrent par terre. Il leur demanda donc de nouveau : Qui cherchez-vous ? Et ils dirent : Jésus le Nazaréen. Jésus répondit : Je vous ai dit que c’est moi ; si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci, — afin que fût accomplie la parole qu’il avait dite : De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun » (v. 1-9).

Quelle communion avec le Père, quelle prière, quelle intercession, quel tendre soin envers Ses faibles disciples, quel sacrifice de Son propre intérêt en leur faveur, quel amour vigilant du bon Berger, quelle pitié envers Israël, quel épanchement de cœur pour les brebis qui n’étaient pas de cette bergerie, n’ont pas été donnés à connaître dans ce jardin ! Oui, Judas le savait, et il prit ses mesures en conséquence, sous le pouvoir de Satan, pour satisfaire les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Il conduisit là-bas la bande avec des lanternes, des torches et des armes.

Les hommes qui ne connaissent pas le Seigneur parlent de Ses « limitations », et oublient qu’Il est Dieu, la Parole devenue chair, mais ne cessant pas moins d’être Dieu qu’un homme ne peut cesser d’être un homme. Jésus savait toutes les choses qui devaient Lui arriver, le même Jésus qui avait tout traversé dans la plus grande souffrance et la dépendance du Père, car Il était aussi réellement un homme, l’homme parfait. Maintenant, quand les horreurs commencent à grossir, quel calme imprégnait chacune de Ses paroles et chacun de Ses actes ! Il s’avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils répondirent : Jésus le Nazaréen ; et sur Sa réponse : C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.

Dieu en effet témoignait de ce qui était dû à ce nom ; car Lui aussi était Dieu, tout autant que le Père et que le Saint Esprit. Il n’y a jamais eu de moment plus approprié pour cela. Ainsi, Judas le traître se tenait avec eux, et lui aussi tomba par terre avec eux. Quel témoignage pour leur conscience, aussi bien qu’à Sa gloire !

Quand le méchant Achazia envoya un capitaine avec sa cinquantaine se saisir du prophète thishbite, alors qu’il était assis seul sur une montagne, une fois et deux fois, le feu descendit du ciel pour consumer les capitaines et leur cinquantaine. Jésus, plein de grâce et de vérité, est venu pour sauver ceux qui étaient perdus. Il ne prononça pas un mot de plus. Il se confessait Lui-même comme Jésus le Nazaréen. Cela suffisait. À Son nom s’inclineront tous les êtres célestes, terrestres et infernaux, et toute langue Le confessera comme Seigneur à la gloire de Dieu le Père. Ce n’était alors qu’un témoignage à cette gloire ; mais combien béni, approprié et éloquent, s’ils n’avaient pas eu des oreilles bouchées, des consciences cautérisées, et des cœurs plus durs que la pierre ! Celui dont le nom les amenait à se prosterner, pouvait en un moment les envoyer à la mort pour le jugement éternel. Mais non ! Il était venu afin que Dieu soit glorifié dans Sa mort pour le péché, pour délivrer tout pécheur qui croit en Lui.

Et c’est ainsi que, par Sa grâce, après la manifestation de la puissance, Il leur demanda de nouveau : Qui cherchez-vous ? Comme ils donnaient la même réponse, Il répondit : Je vous ai dit que c’est moi ; si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci. Oh, quelle grâce est maintenant manifestée en faveur des siens, si indignes de Son amour, quoique aimés jusqu’à la fin, aimés bien qu’Il sût que tous L’abandonneraient et s’enfuiraient, et que l’un d’eux qui s’était aventuré plus près dans cette nuit de désertion, renierait là trois fois de Le connaître ! C’était un accomplissement de Jean 17, 12 ; mais quelque grand qu’il fût, combien il était petit en comparaison de tout ce que ces paroles signifient et garantissent ! Et en effet, tel est Son amour qui couvre toutes choses, petites et grandes.

Comment, vous qui lisez ces lignes, Le traitez-vous, Lui et Son amour ? Lui, le Fils de Dieu et le Seigneur de gloire, n’était rien pour Judas et les Juifs, sinon pour l’un Celui à vendre, et pour les autres Celui à acheter ; et Il s’est soumis pour être le prisonnier volontaire, et le sacrifice volontaire, afin que vous entendiez et viviez. Vous avez entendu, mais vous ne pouvez vivre sans la foi en Lui, qui est la vie éternelle — la vie maintenant afin que vous viviez de Lui maintenant — la vie à toujours afin que vous L’ayez comme votre vie pour le corps et pour le ciel aussi bien que maintenant pour votre âme sur la terre. Mais n’oubliez pas qu’entendre et ne pas croire en Lui vous laisse affreusement pire que si vous n’aviez jamais entendu. Oh, entendez donc, croyez, et vivez.