La transfiguration

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 17, 1 à 9
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 53-54]
[Paroles d’évangile 9.8]

Au milieu de Son service d’humiliation, notre Seigneur fut transfiguré pour un petit moment. Ce n’était pas comme Moïse, dont le visage reluisait de par sa proximité avec la présence divine. Notre Seigneur était avec les siens ici-bas. Une semaine auparavant, Il les avait préparés à voir le Fils de l’homme venant dans Son royaume. Après cela, Il prend avec Lui Pierre et Jacques et Jean son frère, et les mène à part sur une haute montagne. « Et son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, parlant avec lui ». C’est Son royaume en miniature, dans lequel se trouveront les saints ressuscités et changés avec d’autres dans leurs corps naturels, et le Seigneur au centre de tous.

Pourtant, il semblerait que le but divin de montrer là Moïse et Élie, était de bien faire ressortir la gloire du Seigneur qui les surpassait, Lui devant qui le principal représentant de la loi et le plus honoré des prophètes faisaient place et disparaissaient. La gloire personnelle de Jésus est plus évidente que partout ailleurs, dans cet évangile. Il est le Fils de Dieu et le Fils de l’homme.

Pierre considérait comme une grande chose de voir son Maître avec des saints aussi renommés et glorieux. « Seigneur », disait-il à Jésus, « il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes : une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie ». Il faisait l’erreur, naturelle mais fatale, de mettre les trois sur un même plan. Pourtant, lui qui avait peu auparavant confessé son Maître comme étant non seulement le Messie, mais le Fils du Dieu vivant, n’aurait pas dû se tromper à ce point. Il est si facile d’oublier ce que la chair et le sang ne peuvent jamais réellement connaître, ce qui est révélé par le Père ; tout comme alors aussi, il ne pouvait pas supporter de penser au fait qu’Il aille à Jérusalem, souffre beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et soit mis à mort mais ressuscite le troisième jour.

Ici, ce n’était pas la réprimande cinglante du Seigneur qui savait que toute bénédiction pour l’homme et toute gloire pour Dieu, dans un monde ruiné, dépendait de Son rejet. C’était la voix du Père provenant de la gloire magnifique. « Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit ; et voici une voix de la nuée, disant : Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ; écoutez-le ». Le Père manifestait alors Sa jalousie pour l’honneur de Son Fils. Il ne voulait pas permettre que celui qui avait donné la loi ou que celui qui l’avait restaurée, soit placé sur un tel niveau. Ils n’étaient que des serviteurs, et devaient être honorés dans la place où Il les avait mis. Mais Son Fils bien-aimé ! — là se trouvaient Ses délices ; et si Christ est descendu dans un amour infini pour souffrir comme un homme, et être exalté comme un homme, la gloire du Fils éternel était précieuse au-delà de toute pensée de l’homme, aux yeux de Son Père.

C’est le Fils que nous devons écouter. Voyez comment cette grande vérité est attestée dans l’épître aux Hébreux, à la fois en Hébreux 1, 2 et en Hébreux 12, 25. Elle est également explicite en Jean 5, 25 pour vivifier, et en Jean 10 pour chaque jour ; et non seulement pour les brebis menées hors de la bergerie juive, mais aussi pour les autres brebis, les Gentils, qui n’étaient pas de cette bergerie. Cher lecteur, cela ne vous atteint-il pas ? Si la bénédiction est immense, qu’en est-il de la perte ? Et quelle doit être l’intensité du feu qui dévorera les adversaires et les indifférents ? Car Lui-même a dit : « Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main ». D’un autre côté, « Celui qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui ».

Quand les disciples entendirent la voix du Père, ils tombèrent le visage contre terre et furent saisis d’une très grande peur. Ils étaient loin de connaître encore Son amour ; mais Lui, qui L’avait amené dans Sa propre personne, était tout près d’eux pour fortifier leurs cœurs. « Et Jésus, s’approchant, les toucha et dit : Levez-vous, et n’ayez point de peur ». Il est encore plus vrai maintenant, et non pas moins, que Jésus fait pénétrer Sa parole en ceux qui croient, dans la puissance de la rédemption. Et le Dieu qui L’a envoyé nous remplira de toute joie et paix en croyant, pour que nous abondions en espérance par la puissance de l’Esprit Saint. En est-il ainsi avec votre âme ? Pouvez-vous dire que vous avez entendu la voix de Jésus par la foi, et que vous « n’avez point de peur » ? C’est là Sa volonté, non seulement pour les trois qui l’entendirent alors, mais pour tous ceux qui croient l’évangile de Dieu. L’amour parfait chasse la crainte qui porte avec elle du tourment, et crée une crainte de révérence. C’est un effort de l’ennemi que d’opérer sur la culpabilité ressentie d’un homme, afin qu’il se méfie des paroles de Jésus ; c’est l’œuvre de l’Esprit depuis le commencement, de l’effacer complètement. L’entrée de cette parole dissipe les ténèbres devant la lumière de Dieu dans l’âme, et permet au cœur de recevoir : « N’ayez point de peur ».

« Et eux, levant leurs yeux, ne virent personne que Jésus seul ». Les visions étaient toujours rares ; une telle vision est unique. Mais pour la consolation du cœur, et la juste direction de l’œil, il n’y a rien de comparable au fait d’avoir Jésus, le Fils de Dieu, à écouter. C’est ainsi qu’en a ordonné Dieu le Père : « Écoutez-le ». Et Il demeure le même hier, et aujourd’hui, et éternellement. Que nous puissions, par la foi, regarder à « Jésus seul ». C’est non seulement au début que l’âme peut être sauvée par la foi, mais pour chaque jour et chaque heure après que nous avons cru. Car la seule marche juste est celle par la foi, et le combat de la foi est le seul bon combat, dans lequel Jésus est le seul et infaillible capitaine. Nous pouvons avoir d’autres luttes, à notre honte, quand la chair n’est pas jugée, et Satan obtient le dessus pour un moment. Que nous puissions alors toujours regarder à Jésus, à « Jésus seul ».