Le Seigneur à Béthesda

(Traduit de l’anglais)
Jean 5
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 215-216]
[Paroles d’évangile 10.6]

Tout au long de cet évangile, et en particulier dans ces premiers chapitres, le Seigneur est montré comme éclipsant et remplaçant tous les anciens objets honorés et de confiance. Le réservoir de Béthesda rendait témoignage, même alors, à l’Éternel comme guérissant Israël (Ex. 15). Non seulement ce n’était qu’occasionnel, mais également incomplet et conditionnel ; comme la loi, il nécessitait assez de force pour en bénéficier. Celui qui était complètement impuissant demeurait là en vain. Un autre montait avant qu’il ne puisse être jeté dans l’eau quand elle avait été agitée par l’ange. Le vouloir était bien présent avec lui, mais non pas le faire. « Misérable homme que je suis ! » était tout ce qu’il pouvait ressentir. Il avait besoin du seul qui pouvait prononcer la parole opérante : « Lève-toi, prends ton petit lit, et marche » ; alors, il fit immédiatement ainsi, quoique ce fût le sabbat. Qu’était l’acte d’un ange en comparaison de cela ?

La vue d’une telle chose suscita l’inimitié des Juifs ; car avec une conscience cautérisée, ils exagéraient et idolâtraient toutes les formes. Ils haïssaient la puissance en guérison du vrai Dieu, un jour de sabbat. L’homme n’a pas tiré profit de l’avertissement qui lui était donné de pis que la maladie, mais ayant appris qui était Celui qui l’avait guéri, il s’en alla et le dit aux Juifs qui persécutaient Jésus. Sa réponse fut : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille ». Combien c’était accablant pour leur méchanceté et leur orgueil ! Combien cela glorifiait Dieu ! Combien cela était plein de bénédiction pour tout homme qui reconnaissait véritablement son péché et sa misère !

C’est la révélation du Père et du Fils, qui travaille comme un homme au milieu des hommes. C’est la vérité, et même la grâce et la vérité venues par Jésus Christ. Que les Juifs se glorifient en vain de la loi donnée par Moïse, qu’ils ne gardaient pas, elle ne pouvait être qu’un ministère de mort et de condamnation. Mais le voile de l’incrédulité demeurait sur leur cœur ; et ils ne se jugeaient pas eux-mêmes, pas plus qu’ils ne croyaient en Celui qui disait en effet que Dieu était Son propre Père, se faisant Lui-même égal à Dieu. Et c’est pourquoi ces hommes aveuglément religieux mais méchants, cherchaient d’autant plus à Le faire mourir.

Ô mon lecteur, ne vous flattez pas vous-même. Vous n’avez pas été éprouvé de cette manière. Vous n’en êtes pas moins coupable et perdu. Vous pouvez rendre hommage des lèvres ; mais, dans votre cœur et dans votre vie, méprisez-vous Celui qui vint et mourut pour vous ? Ne négligez-vous pas un si grand salut ? N’annulez-vous pas l’évangile, comme si la proclamation de Dieu n’était qu’une forme juste et agréable, et non un message de vie et de paix pour celui qui croit ? Dieu ne déclare-t-Il pas que Sa colère demeure sur celui qui n’obéit pas au Fils ? Si vous croyez en Lui, la parole de Dieu est que vous avez la vie éternelle dans Son Fils.

Ainsi, le Seigneur déclara alors que le Fils prend justement, comme homme, la position d’entière soumission, et ne fait rien de Lui-même, sauf ce qu’Il a vu faire au Père. Il s’est dépouillé de toute gloire, prenant la forme d’un esclave ; et étant trouvé en figure comme un homme, Il s’est anéanti Lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. Depuis quelle hauteur, et jusqu’à quelle profondeur, afin que Dieu puisse être parfaitement et à tout prix glorifié, même à propos du péché et de la ruine ! Et tel est-Il. C’est pourquoi aussi Dieu L’a hautement exalté.

Ici, le Seigneur dévoile la grande vérité, en commençant depuis le signe de l’homme malade, et en poursuivant jusqu’à Son don de la vie éternelle à ceux qui croient, et à Son exécution du jugement sur ceux qui, ne croyant pas, font le mal. Ainsi en est-il, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Le Fils vivifie qui Il veut, en communion avec le Père qui ressuscite les morts et vivifie. Mais Lui seul, de la déité, est devenu homme, et a souffert le mépris et la haine des hommes jusqu’à la croix. C’est pourquoi tout jugement Lui est donné, car dans ce sens complet et final, Lui seul juge. La guérison du corps n’était qu’un signe. La véritable question est entre la vie éternelle et le jugement à venir.

De là, nous avons le message solennellement béni : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (v. 24). Tout revient à l’écoute de la parole de Christ et à croire en Celui qui a envoyé le Fils de Dieu comme Sauveur. Si quelqu’un entend et croit, il a la vie éternelle, et il ne vient pas en jugement, qui est tout autant éternel, mais il est passé de la mort où il était à la vie qui lui est maintenant donnée en Lui. La vie éternelle est en contraste avec le jugement qui attend ceux qui, ici-bas, n’ont fait que déshonorer le Fils, mais qui devront L’honorer dans leur propre perdition lors de ce jugement.

Ensuite, nous voyons d’un côté l’état réel de l’homme, non seulement infirme, mais « mort » devant Dieu ; et déjà maintenant, la voix de Son Fils adressée aux hommes, pour que ceux qui l’entendent vivent. « En vérité, en vérité, je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront » (v. 25). Car le Fils était venu, et comme le Père a la vie en Lui-même, ainsi Il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en Lui-même. Étant homme, Il reçoit tout du Père, jaloux de L’honorer Lui seul, comme c’est la seule position convenable pour l’homme. Ainsi, Il vivifie maintenant, comme Il exécutera le jugement à la fin, selon que l’autorité Lui en a été donnée, parce qu’Il est le Fils de l’homme.

Nul ne devrait s’étonner de cela. Une heure vient qui démontrera à la fois qu’Il donne la vie comme Fils de Dieu, et qu’Il exécute le jugement comme Fils de l’homme. C’est une heure en laquelle « tous ceux qui sont dans les sépulcres [ce qui distingue bien ceux-ci de ceux morts spirituellement au verset 25] entendront sa voix, et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement » (v. 28, 29). Il y a ainsi deux résurrections, d’un caractère complètement opposé (et non une résurrection générale, comme feint de le croire l’incrédulité de la chrétienté). Elles répondent respectivement à la vie et aux bons fruits obtenus maintenant par la foi au Fils de Dieu, et à l’incrédulité avec sa mort non ôtée et ses voies corrompues. La Révélation que le Seigneur a donnée à Jean ajoute une lumière nouvelle sur le royaume sur la terre et sur toutes choses, dans lequel les saints changés régneront avec Lui pendant mille ans et un peu plus, avant le jugement des méchants morts et leur envoi dans l’étang de feu. C’est un livre de temps et de saisons, ce que n’est pas l’évangile de Jean ; mais tous deux sont complètement d’accord au sujet d’une résurrection de vie et d’une résurrection de jugement.

Ô mon lecteur, des paroles d’homme peuvent-elles ajouter à l’appel solennel du Seigneur ? Écoutez maintenant la voix du Fils de Dieu, afin que vous ayez la vie en Lui et ne veniez pas en jugement, qui est la malédiction pour toujours.