Le chemin étroit et le chemin large

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 7, 13 et 14
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 357-358]
[Paroles d’évangile 11.3]

Le Seigneur place devant ceux qui L’écoutaient l’énergie requise pour entrer dans le royaume.

Quand l’homme n’était pas encore tombé, il n’avait qu’à demeurer là où l’Éternel Dieu l’avait placé. Une seule restriction lui était faite, comme mise à l’épreuve de l’obéissance qui était due. Il pouvait librement manger de tout autre arbre dans le paradis, plaisant à voir et bon à manger ; mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal lui était interdit sous peine de mort. Le Créateur divin était aussi le Gouverneur moral ; et l’homme, pour demeurer béni, devait s’incliner devant Sa parole dans une soumission reconnaissante, assuré que Sa volonté était bonne non moins que sage. Que Lui l’ait interdit suffisait. Lui désobéir, c’était le péché et la mort. Et c’est ce que l’homme apprit, à sa peine, sa honte et sa ruine, quand il suivit la femme trompée par le serpent, qu’il a violé le commandement et est tombé.

Depuis lors, la race s’est enfoncée toujours plus dans le péché. L’iniquité a prévalu ; jusqu’à ce qu’enfin, l’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps. La fin de toute chair était venue devant Dieu ; car ce n’était pas seulement que toute chair avait corrompu sa voie ici-bas, mais que la terre était remplie de violence. Non seulement Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel par la foi, mais une délivrance du déluge lui fut accordée, à lui et à sa maison, et une préservation de suffisamment de créatures dans l’arche, pour renouveler la terre après celui-ci. C’est là que les voies de dispensation de Dieu devaient être manifestées, l’homme pleinement convaincu de péché après la mise à l’épreuve la plus patiente, et Lui-même révélé dans Son Fils ; mais d’abord sur le terrain de la responsabilité, jusqu’à ce que la grâce souveraine ôte tout mal, et que la justice règne à Sa gloire ; enfin, quand le royaume se terminera, l’habitation en sainte puissance, en paix et en bonté, quand Dieu sera tout en tous.

Pendant ce temps, tandis que le cours de ce monde a toujours été, et est maintenant plus que jamais l’homme faisant sa propre volonté et se plaisant à lui-même, le chemin de la foi est toujours dans la séparation pour Dieu et pour Sa Parole. Christ est le seul que Dieu a révélé et qui L’a révélé, afin que cette connaissance soit au bénéfice de tous ceux qui croient. Tous les saints, depuis que le péché est entré dans le monde, ont regardé vers Lui, et ont été illuminés, et leurs faces n’ont pas été confuses.

Depuis que la Parole est devenue chair et a opéré la rédemption, la grâce abonde encore davantage. Et ce n’est pas la grâce seule, mais la grâce régnant par la justice en vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur. La rémission des péchés, et même la paix faite par le sang de Sa croix, est prêchée à toute la création ; afin que quiconque croit puisse savoir qu’il a été approché par le sang de Christ, ouvrage de Dieu créé dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées à l’avance afin que nous marchions en elles.

Il y a encore des difficultés, des dangers, et des ennemis, auxquels doit faire face toute âme qui prête l’oreille à l’appel de Dieu. Celui qui est vivifié est sanctifié pour l’obéissance de Jésus Christ (1 Pier. 1). La pensée de la chair est inimitié contre Dieu ; car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Tel est le penchant moral de l’homme dans sa nature tombée même, telle qu’elle est. Mais ce n’est en aucun cas tout ; car l’amitié du monde (et quel homme ne l’a pas recherchée ?) est inimitié contre Dieu ; et cela si certainement, que si quelqu’un veut devenir ami du monde, il se constitue ennemi de Dieu. Alors le pouvoir de Satan, le menteur et le meurtrier, est le plus directement destructeur de tous. Qui est suffisant pour ces choses ? C’est, et ce doit seulement être, de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui-même par Christ.

Mais toute influence naturelle ici-bas est dans les mains de Satan, et hostile aussi bien à l’homme qu’à Dieu. C’est pourquoi le Seigneur dit : « Entrez par la porte étroite ; car large [est] la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; car étroite [est] la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent » (Matt. 7, 13-14).

Suivez la foule, tandis qu’elle suit le sage selon la chair, le puissant et le noble, et vous êtes perdu. L’opinion publique peut bien suffire pour les choses de cette vie ; mais elle n’est jamais fondée sur la Parole de Dieu. Celle-ci présente Christ, et Christ crucifié, qui est folie à ceux qui périssent, mais à ceux qui sont sauvés, la puissance de Dieu et Sa sagesse. La foi le reçoit ainsi, et en jouit maintenant, et est bénie pour toujours. Elle entend la parole de Dieu et elle croit que Dieu L’a envoyé. Elle se méfie et se détourne du monde qui L’a rejeté et crucifié. Elle ne recherche pas les aises ou les plaisirs pour la chair, mais suit Celui qui fut méprisé par les hommes vains, et haï par les propres justes, et détesté de ceux qui recherchaient leurs désirs charnels. C’est pourquoi c’est et ce doit être la porte étroite et le chemin resserré qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent.

Ceux qui se confient en eux-mêmes et dans le monde, préfèrent naturellement la porte large et le chemin spacieux. Mais prenez garde, pauvre âme ! Tel est le chemin qui conduit à la destruction. Il peut sembler bon maintenant, mais de quel réconfort cela sera-t-il alors pour les multitudes qui seront entrées par cette porte large, mais fatale ? L’orgueilleux et le méchant, le hautain et le servile, le plus élevé et le plus bas, le dissolu et le violent, le superstitieux et le sceptique, celui qui est satisfait de lui-même et l’hypocrite, entrent par elle dans le chemin spacieux dont la fin est la perdition. Ô mes compagnons pécheurs, écoutez Celui qui est Lui-même le chemin, le seul et sûr chemin vers le Père. Il n’a jamais refusé personne qui se rejette comme perdu sur Sa grâce et Sa vérité ; Il n’a jamais manqué de conduire justement chacun de ceux qui invoquent Son nom. Il est le Sauveur de tous ceux qui croient. Ses brebis écoutent Sa voix, et comme Lui les connaît, elles Le suivent ; et Il leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de Sa main (Jean 10, 27-28).