Le filet non déchiré

(Traduit de l’anglais)
Jean 21, 1-14
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 313-314]
[Paroles d’évangile 10.12]

Nous avons vu en Luc 5 la manière remarquable avec laquelle le Seigneur appela Simon Pierre et ses compagnons, déjà de Ses disciples, à être pêcheurs d’hommes. Il y eut alors un miracle opéré, qui agit puissamment, non seulement sur l’esprit ou sur les affections, mais sur la conscience. Après une nuit de labeur au cours de laquelle ils n’avaient rien pris, le Maître parla, et à Sa parole ils jetèrent les filets. Cela fait, ils capturèrent une grande quantité de poissons ; mais leurs filets se rompaient, et leurs associés vinrent les aider, et remplirent les deux nacelles, de sorte qu’elles commençaient à enfoncer. C’est la belle illustration du travail de l’évangile auquel ils étaient désormais appelés, dans lequel, séparés de Lui, ils ne pouvaient rien faire, mais où Sa puissance opérait. Mais pourtant, Il permit que la faiblesse de la responsabilité humaine soit sentie ; car les filets se rompaient et les nacelles enfonçaient sous le poids de la bénédiction même qui était accordée.

Ici, sur la mer de Tibériade après Sa résurrection, nous les voyons, sur l’incitation de Pierre, pêcher de nouveau ; et cette nuit aussi, ils ne prirent rien. « Et le matin venant déjà, Jésus se tint sur le rivage ; les disciples toutefois ne savaient pas que ce fût Jésus. Jésus donc leur dit : Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? Ils lui répondirent : Non. Et il leur dit : Jetez le filet au côté droit de la nacelle, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de la multitude des poissons. Ce disciple donc que Jésus aimait, dit à Pierre : C’est le Seigneur. Simon Pierre donc, ayant entendu que c’était le Seigneur, ceignit sa robe de dessus, car il était nu, et se jeta dans la mer. Et les autres disciples vinrent dans la petite nacelle (car ils n’étaient pas loin de terre, mais à environ deux cents coudées), traînant le filet de poissons. Quand ils furent donc descendus à terre, ils voient là de la braise, et du poisson mis dessus, et du pain. Jésus leur dit : Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta, et tira le filet à terre, plein de cent cinquante-trois gros poissons ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet n’avait pas été déchiré. Jésus leur dit : Venez, dînez. Et aucun des disciples n’osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c’était le Seigneur. Jésus vient et prend le pain, et le leur donne, et de même le poisson. Ce fut là la troisième fois déjà que Jésus fut manifesté aux disciples, après qu’il fut ressuscité d’entre les morts » (v. 4-14).

Ce n’était pas seulement un miracle, mais un signe, comme de fait c’est toujours le cas dans le quatrième évangile, et en lien spécial avec les deux manifestations précédentes du Seigneur ressuscité, qui donnent la clé de ce que nous venons de citer. La première fut quand le Seigneur se fit connaître aux disciples réunis le premier jour de la semaine, le jour même de Sa résurrection, quand Il souffla en eux et dit : Recevez l’Esprit Saint. C’était Sa vie de résurrection communiquée dans la puissance et le caractère de Sa résurrection, Son sang ayant déjà été versé, la paix étant désormais donnée, et eux-mêmes envoyés pour une mission de paix. C’est le type du chrétien et de l’Assemblée.

Huit jours plus tard eut lieu la seconde manifestation, quand Thomas, qui avait été absent auparavant mais était maintenant présent, fut reconnu coupable d’incrédulité ; quand le Seigneur, prenant au mot ses parole de doute, l’invita à avancer son doigt et à voir Ses mains, et à mettre sa main dans Son côté, et à ne pas être incrédule, mais croyant. Le disciple lent à croire ne put alors que répondre : Mon Seigneur et mon Dieu ! exactement comme le diront les Juifs convertis à la fin de ce siècle. Le Seigneur indiquait en effet la même chose quand Il lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru [comme Israël le fera bientôt] ; bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru » ; ce qui est la foi propre au chrétien maintenant.

La troisième manifestation est également remarquable. « Après ces choses, Jésus se manifesta encore aux disciples » dans la Galilée des Gentils. Il n’est pas dit que ce fût le premier jour de la semaine, ni huit jours après ; mais simplement, après ce qui annonçait Son œuvre pour tirer Israël de son incrédulité. Maintenant, Il se présente Lui-même pour leur œuvre milléniale consistant à amener à Lui de la mer des nations, en laquelle Israël converti sera honoré par Sa grâce. Ici, il n’y a pas de filets qui se rompent, ni de nacelles qui enfoncent. Le filet est tiré à terre plein de gros poissons, devenant le type de ce vaste rassemblement. Quelle que soit la ruine des Gentils trompés par Satan à la fin, il n’y aura pas de manquement parmi les bénis, pas plus au sein des nations qu’en Israël. Ce n’est pas un mince contraste avec tout ce qui s’est passé depuis la Pentecôte. Et ce n’est pas sans rapport avec ce nouveau jour pour la terre, qu’ils trouvent déjà là un feu de charbon, et du poisson dessus, et du pain. Ceux qui sont utilisés par la grâce pour amener des Gentils sur une grande échelle, apprennent que le Seigneur a opéré une œuvre avant eux, et qu’ils sont invités à entrer dans la communion de Son amour dans cette œuvre précédemment cachée ; car manger, ici comme ailleurs, en est la figure bien connue. Ils ont part au poisson qui était sur le rivage avant ce qu’ils venaient de prendre sur une grande échelle.

Jésus n’est-Il pas un Sauveur merveilleux et infatigable ? Pensez à cela dans ces trois manifestations de Lui-même après Sa résurrection. Qu’était-ce pour les disciples qui L’avaient abandonné et s’étaient enfuis ? Qu’était-ce pour Thomas niant si tristement la bonne nouvelle ? Que sera-ce pour un résidu gentil, et pour toutes les nations dans le jour à venir ? Et devez-vous, mon lecteur, être laissé en dehors de la bénédiction ? Ce ne peut être que parce que vous avez endurci votre âme contre le fait de vous rejeter sur Lui maintenant. Si vous êtes pauvre, Lui est riche ; si vous n’avez aucun mérite, et seulement des péchés, Lui est entièrement digne, et est mort pour vous. Sa mort n’est-elle pas tout ce que Dieu apprécie en votre faveur ? En croyant en Lui, vous êtes justifié. Son œuvre le proclame, et Dieu se plaît à montrer que ce n’est pas en vain. Sa justice est en cela. Il la doit à la croix de Christ ; et elle est à vous si vous croyez. Mais prenez garde de ne pas négliger le message divin. Ne mettez pas Sa parole de grâce derrière vous, et ne vous jugez pas indigne de la vie éternelle. On ne se moque pas de Dieu, à la fin. Ne Le méprisez pas maintenant, pour votre propre ruine, et maintenant et à jamais. C’est « l’heure que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront ». Y a-t-il un cas trop désespéré ?