Le fils de la veuve ressuscité

(Traduit de l’anglais)
Luc 7, 11 à 17
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 134-135]
[Paroles d’évangile 10.1]

Comme il s’agit d’un miracle propre à l’évangile selon Luc, il illustre de façon frappante le but de Dieu dans celui-ci. Luc seul nous parle de la femme repentante renvoyée en paix, du bon Samaritain, du publicain dans la parabole du jugement de soi en contraste avec le pharisien propre juste, du fils prodigue, de Zachée, du brigand converti : tous ces cas montrant une grâce qui débordait. Ainsi en est-il ici, où la puissance de Dieu en grâce est manifestée, et cela, dans l’homme Christ Jésus, et avec une compassion signalée pour la peine de l’homme. Tout ceci, et bien davantage, se trouvait dans le Sauveur, comme Dieu voulait que tous les hommes le sachent.

« Et le jour suivant, il arriva que Jésus allait à une ville appelée Naïn, et plusieurs de ses disciples et une grande foule allaient avec lui. Et comme il approchait de la porte de la ville, voici, on portait dehors un mort, fils unique de sa mère, et elle était veuve ; et une foule considérable de la ville était avec elle. Et le Seigneur, la voyant, fut ému de compassion envers elle et lui dit : Ne pleure pas. Et s’approchant, il toucha la bière ; et ceux qui la portaient s’arrêtèrent ; et il dit : Jeune homme, je te dis, lève-toi. Et le mort se leva sur son séant, et commença à parler ; et il le donna à sa mère. Et ils furent tous saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a été suscité parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Et le bruit de ce fait se répandit à son sujet dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour » (v. 11-17).

La puissance dans laquelle agissait la grâce de Christ n’était pas limitée à la maladie, même à son plus haut degré comme dans la lèpre ou la paralysie. Elle n’était pas limitée à Israël : la foi la faisait se produire avec force en réponse à l’appel d’un Gentil. Ici, sans aucune demande, nous la voyons dominer les ravages de la mort, et avec une tendresse exquise envers une peine sans cela désespérée. En dehors de la porte de Naïn, encore aujourd’hui appelée Nein, et montant la forte pente du djebel Duhy, ou petit Hermon, avec ses nombreuses cavernes de sépulture, le Seigneur et Ses disciples, suivis d’une grande foule, rencontrent une autre grande foule réunie pour les funérailles d’un jeune homme, le fils unique d’une veuve. Avec un cœur plein de pitié, Il dit à la mère : « Ne pleure pas ». Sur d’autres lèvres, ces mots auraient été vains. Pour les hommes, il est réservé de mourir une fois ; et le jeune homme était bien réellement mort, comme le médecin inspiré l’atteste. L’homme né de femme est de peu de jours, et rassasié de trouble. Il y a de l’espoir pour un arbre, même s’il vieillit et que son tronc meurt dans la poussière ; à l’odeur de l’eau il poussera, et il fera des branches comme un jeune plant. Mais l’homme meurt et gît là ; l’homme expire, et où est-il ? Les eaux s’en vont du lac ; et la rivière tarit et sèche : Ainsi l’homme se couche et ne se relève pas : jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cieux, ils ne s’éveillent pas, et ils ne se réveillent pas de leur sommeil.

Mais désormais, le second homme était là, le dernier Adam. Celui qui avait le droit de rachat était à côté, et Il prononça des paroles d’espoir pour la mère veuve, frappée de nouveau et sans espérance. L’homme fort revêtu de ses armes, qui avait le pouvoir de la mort, pensait garder son propre crédit et ses biens en paix ; mais un plus fort que lui est venu contre lui et l’a vaincu, et il allait lui retirer cette armure en laquelle il se confiait, et piller ses biens. Comme exemple de cela, le Seigneur toucha la bière, et ceux qui la portaient s’arrêtèrent ; et Sa voix se fit à nouveau entendre. Cette fois, Il s’adressait au cadavre : Jeune homme, je te dis, lève-toi.

Jamais auparavant un tel appel n’avait été prononcé ni entendu. Le grand prophète Élie pria et s’étendit plusieurs fois sur l’enfant d’une autre veuve ; et l’Éternel écouta la supplication importune d’Élie (1 Rois 17). Celui aussi qui avait demandé et reçu une double portion de l’esprit d’Élie, travailla avec non moins de prières et d’effort insistant, en faveur d’un autre enfant mort, et il fut entendu pour sa foi. Ainsi, plus tard dans le Nouveau Testament, Pierre ne s’aventura pas à dire au corps du disciple décédé : Tabitha, lève-toi, avant de s’être agenouillé et d’avoir prié, pas plus que Paul quand il se pencha sur Eutyche mort et l’entoura de ses bras.

Combien différent est le comportement de Celui qui seul est la résurrection et la vie ! « Jeune homme, je te dis, lève-toi ». Lui qui, par l’acte ainsi opéré, était désigné comme Fils de Dieu en puissance par la résurrection d’un mort, s’appelait cependant habituellement le Fils de l’homme, comme cela est soigneusement montré en Jean 3. Et Celui qui, étant en forme de Dieu, ne regarda pas comme un objet à ravir (ou, un prix à saisir) d’être égal à Dieu, dans la perfection de l’affection humaine, donna le jeune homme (non plus mort, mais assis et parlant) à sa mère. Combien Il est capable, et combien Il est désireux, d’aider ceux qui sont éprouvés ! Combien Il est propre et prêt à sympathiser avec nos infirmités !

Répondrez-vous, mon lecteur, que c’était un miracle, et donc quelque chose d’exceptionnel ? Apprenez donc que, quoique de vrais miracles, Ses miracles, tout comme Ses paroles, ont été écrits afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie par Son nom. Soyez alors assuré d’un amour dans un cœur humain infiniment au-dessus de celui de l’homme, l’amour même de Dieu versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Sa voix vous appelle maintenant dans l’évangile. Car l’heure est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Ô vous qui lisez, écoutez-Le et vivez. Pourquoi devriez-vous mourir ? Pourquoi mépriser la grâce et la vérité en ne les écoutant pas ? Écoutez-Le de nouveau : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5, 24).