Le fils lunatique

(Traduit de l’anglais)
Marc 9, 17 à 27
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 69-70]
[Paroles d’évangile 9.9]

Quel contraste avec la manifestation de la gloire magnifique sur la montagne, formait l’état actuel de l’homme, même parmi le peuple favorisé ici-bas ! Jésus, le Fils de Dieu, était là ; pourtant, les disciples ne savaient pas, par la foi, se prévaloir de Sa victoire sur l’ennemi !

« Et quelqu’un de la foule lui répondit : Maître, je t’ai amené mon fils qui a un esprit muet, et, partout où il le saisit, il l’agite violemment ; et il écume, et grince des dents, et il devient sec ; et j’ai dit à tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu. Et lui, leur répondant, dit : Ô génération incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. Et ils le lui amenèrent ; et quand il l’eut vu, aussitôt l’esprit le déchira ; et l’enfant, tombant à terre, se roulait en écumant. Et Jésus demanda au père de l’enfant : Combien y a-t-il de temps que ceci lui est arrivé ? Et il dit : Dès son enfance ; et souvent il l’a jeté dans le feu et dans les eaux pour le faire périr ; mais si tu peux quelque chose, assiste-nous, étant ému de compassion envers nous. Et Jésus lui dit : Le « Si tu peux », c’est : Crois ! toutes choses sont possibles à celui qui croit. Et aussitôt le père de l’enfant, s’écriant, dit avec larmes : Je crois, viens en aide à mon incrédulité. Et Jésus, voyant que la foule accourait ensemble, tança l’esprit immonde, lui disant : Esprit muet et sourd, je te commande, moi, sors de lui et n’y rentre plus. Et ayant crié et l’ayant violemment déchiré, il sortit ; et l’enfant devint comme mort, de sorte que la plupart disaient : Il est mort. Et Jésus, l’ayant pris par la main, le redressa ; et il se leva » (v. 17-27).

C’était de fait une œuvre puissante : et ainsi, il revenait à notre évangile, plus qu’aux autres, d’en donner le plus de détails. Il y a des différences, entre les esprits malins ; et seule la prière et le jeûne font céder la sorte en question ici. Le manquement à cet égard était grave, aux yeux du Seigneur. Le père en détresse ne désespérait pas, et se tourna des disciples en échec vers Lui, qui ne faillit jamais. Combien c’est humiliant quand des croyants déshonorent ainsi leur Seigneur ! « Ô génération incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? ». C’était un fait accablant. Que la foule, que les scribes, n’aient pas la foi, était déjà assez mauvais, après qu’un si grand témoignage de la puissance en grâce de Dieu dans Son Fils, serviteur de tous les besoins dans l’homme, ait été montré dès le début en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le diable. N’avait-Il pas donné aux douze, et plus qu’aux douze, l’autorité sur les esprits immondes ? Comment donc se faisait-il qu’ils jettent l’opprobre sur Son nom, en manquant de faire appel à Lui ?

« Amenez-le-moi », dit le Sauveur. Malgré tout, Il laisse chacun voir la profondeur du besoin de l’enfant, et la puissance de mal de l’ennemi. Il manifeste Son intérêt dans tout ce qui consterne le cœur de l’homme. Il s’enquiert, non pas comme s’Il ne connaissait pas les reins et le cœur, mais afin que l’âme éprouvée puisse apprendre la réalité de Sa compassion. Il enseigne celui qui Le supplie dans sa faiblesse, que la question de la puissance repose sur la foi ; car la foi obtiendra Dieu, quelle que puisse être Sa propre grâce. Quel bien possible moralement pourrait assurer la puissance, sans croire ? D’un autre côté, toutes choses sont possibles à celui qui croit. Les disciples mêmes ont à apprendre cela ; et le père, croyant immédiatement en la leçon par ses difficultés, prend la bonne voie sous la direction du Seigneur. « Je crois : viens en aide à mon incrédulité ». Combien il est bon, pour le croyant, de sentir et de reconnaître son incrédulité !

Qu’en est-il de vous qui lisez ces lignes ? Avez-vous découvert combien l’incrédulité est une chose mortelle ? Avez-vous accepté la déclaration de Dieu, que vous, jusqu’à ce que vous soyez amené à Lui, viviez dans les convoitises de votre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées, et étiez par nature des enfants de colère, comme tout le reste de l’humanité ? Le judaïsme n’y a pas fait obstacle, dans le passé, quels que soient ses grands privilèges ; ni non plus la chrétienté maintenant, avec ses avantages encore plus grands. Et Satan n’a-t-il aucun pouvoir sur ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés ? Ceux-ci ne marchent-ils pas selon le train de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air, de l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ? Si les hommes ne voyaient que par la foi, ils discerneraient qu’ils sont ainsi dans une détresse encore plus effroyable que celle de cet enfant lunatique sous le pouvoir de l’esprit muet et sourd. Car en lui, c’était pour la vie présente ; alors que Éphésiens 2, 1 à 3 le décrit pour le temps et l’éternité.

Mais le Seigneur, de même qu’Il opéra alors en puissance, est aussi le Libérateur, selon la riche miséricorde de Dieu et le grand amour dont Il nous aime. Dieu montre maintenant les immenses richesses de Sa grâce dans Sa bonté envers nous dans le Christ Jésus, comme Il nous assure qu’Il le fera dans les siècles à venir. Laissez-moi, à la suite de l’apôtre, vous supplier de ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain ; car c’est indubitablement vain, si vous n’avez pas la foi en Dieu par notre Seigneur Jésus pour votre propre âme, en tant que pécheur coupable, impuissant en vous-même devant Lui. Mais Il écoute le cri de besoin et de détresse ; oui, Il envoie Sa parole et opère de multiples manières, pour rendre les âmes sensibles à leur ruine, afin qu’elles crient et qu’Il réponde dans les bonnes nouvelles de Son évangile. C’est aussi maintenant le jour du salut ; et la réjection d’Israël est la réconciliation du monde. Car leur chute est notre richesse, leur perte est notre riche gain.

Combien donc il est affreux, pour des hommes dans la chrétienté, de vivre seulement pour la jouissance présente, l’argent, les aises, l’honneur, le pouvoir, comme les païens qui ne connaissent pas Dieu ! Celui qui souffrit de façon indicible pour les péchés, non seulement de la part de l’homme, mais par le jugement de Dieu sur la croix, est l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui Lui obéissent ; et la foi au témoignage que Dieu Lui rend est le commencement de cette bénédiction qui n’aura jamais de fin. Oh, prenez garde, et ne repoussez pas l’appel de la grâce, que vous n’entendrez peut-être plus jamais ! Les esprits, maintenant en prison et attendant, non pas un autre déluge, mais le jugement éternel à la résurrection des injustes, ont entendu autrefois l’Esprit de Christ dans la prédication de Noé, tandis que l’arche se préparait. Faites attention, de peur que vous, qui avez entendu une expression bien plus complète de la miséricorde divine dans l’évangile de Christ, ne fassiez échouer le conseil de Dieu, contre vous-même. Car on ne se moque pas de Dieu à la fin, même si les hommes se trompent eux-mêmes en pensant qu’Il ne tient pas compte de leurs paroles et de leurs voies actuelles. Aujourd’hui, si vous entendez Sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs comme dans l’irritation, au jour de la tentation dans le désert.