Le poisson et l’impôt du temple

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 17, 24 à 27
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 85-86]
[Paroles d’évangile 9.10]

Qu’avait dit le Seigneur en Jean 8 ? C’est le Fils seul qui, étant libre dans le sens le plus élevé, affranchit ceux qui sont Ses disciples demeurant dans Sa parole. Tous les autres, en dépit de leur vantardise, ne sont que des esclaves du péché, le plus misérable de tous les esclavages. L’esclave passe ; le fils demeure pour toujours ; mais il le tient uniquement du Fils éternel, quoique non pas sans la foi dans la vérité que Lui a annoncée en grâce, comme de fait Il l’était et est venu, afin que nous puissions l’entendre et la recevoir. La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ.

De même ici, quelle grâce ineffable ! « Afin que nous ne les scandalisions pas, va-t’en à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu y trouveras un statère ; prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi ».

Là, c’est Sa toute-puissance qui est démontrée ; car quoi d’autre pouvait se faire obéir sur-le-champ par un poisson passant par les chemins de la mer ? Qui, sinon Dieu dans un homme, pouvait ou voulait l’avoir fait prendre au hameçon de Pierre avec une pièce d’argent dans sa bouche, du montant exact nécessaire pour le temple ? À qui, sinon au Fils, convenait-il de dire : « afin que nous ne les scandalisions pas… donne-le-leur pour moi et pour toi » ? La grande vérité perce à travers les nuages d’un Israël et d’un judaïsme qui se détruisaient, que le Fils s’était anéanti et abaissé Lui-même, non seulement pour sauver, mais pour associer avec Lui chacun de ceux qui croient en Lui. Quelle grâce !

Cette association, comme nous la rapporte l’évangile, est basée non seulement sur la gloire divine de Sa personne, mais sur l’accomplissement d’une rédemption éternelle. C’est ce qu’Il a obtenu, comme le déclare Hébreux 9, par Son propre sang. Et comme cela fut attesté par Son élévation dans la gloire, ainsi est-ce l’heureux message qui vous est envoyé, mon cher lecteur, si vous ne l’avez pas encore reçu à salut. C’est cela, et rien de moins, qu’il apporte et, sur l’autorité de Dieu et dans Son amour, assure à tout pécheur qui se repent et croit à l’évangile. Dieu honore ainsi Son Fils, aussi bien que possible ; car Lui, et Lui seul, L’a parfaitement glorifié, même à l’égard du péché sur la croix, comme auparavant à tous égards.

Oh ! ne persistez pas dans cette incrédulité qui est le plus radical et le plus haïssable de tous les péchés. N’écoutez plus le serpent ancien, qui est le diable et Satan : pourquoi mourir de la seconde mort ? Christ est le chemin, et la vérité, et la vie : êtes-vous vaniteux au point de préférer les délices du péché pour un temps, et faire naufrage pour l’éternité ? Se pourrait-il que vous fassiez la sourde oreille à Celui qui a souffert une fois pour toutes pour les péchés, et que vous ne vouliez pas venir à Lui pour avoir la vie ?

Le Nouveau Testament ne présente pas de miracle plus frappant et plus instructif que celui qui est devant nous. Sa place également dans le premier évangile, et là seulement, est précisément appropriée, si le Saint Esprit voulait l’utiliser pour manifester la gloire divine de Christ, ainsi que Sa grâce en associant le croyant avec Lui-même ; quand, alors qu’Il était rejeté par les Juifs, l’Assemblée et le royaume des cieux allaient remplacer les choses même promises, par de nouvelles choses.

« Et lorsqu’ils furent venus à Capernaüm, les receveurs des didrachmes vinrent à Pierre, et dirent : Votre maître ne paye-t-il pas les didrachmes ? Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui reçoivent-ils des tributs ou des impôts, de leurs fils ou des étrangers ? Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui dit : Les fils en sont donc exempts. Mais, afin que nous ne les scandalisions pas, va-t’en à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu y trouveras un statère ; prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi » (v. 24-27).

Pierre, comme la plupart des disciples et comme tous de façon naturelle, était lent à se méfier de lui-même et à s’attendre au Seigneur et à Sa parole. Il était prompt, étant zélé pour la loi, à assurer à ceux qui collectaient l’argent du rachat (non pas les publicains, si répugnants pour le sentiment juif) que son Maître faisait de même. Il ne lui vint pas à la pensée, quand il fut interrogé, soit ce que le Père lui avait révélé de la dignité personnelle du Seigneur (chap. 16), soit la gloire qui Lui avait été conférée pour le royaume à venir (chap. 17) : Jésus était un trop bon Israélite pour négliger l’offrande élevée à l’Éternel, la propitiation pour l’âme ! Pierre avait oublié que Jésus était le véritable temple de Dieu, et le vrai Dieu du temple ; il ne savait pas encore que le temple visible était condamné, comme étant prêt à disparaître. Il savourait encore les choses qui sont de l’homme.

Le Seigneur le prévient donc, lorsqu’il entre dans la maison, par la question : « Les rois de la terre, de qui reçoivent-ils des tributs ou des impôts, de leurs fils ou des étrangers ? ». Il ne put que répondre : Des étrangers ; et le Seigneur réplique à cela qu’ainsi, les fils sont libres.

Le Seigneur venait de montrer Son omniscience, comme Il avait montré que toute créature Lui était soumise. Il montrait à Pierre qu’Il connaissait ce qui n’avait pas atteint Son oreille. Il corrige en grâce l’erreur de Son serviteur, et le conduit une fois de plus dans la vérité. Il était Dieu, le Fils, égal au Père et au Saint Esprit ; mais Il parle et agit en parfaite grâce ; car en effet, sans cela, qu’est-ce que Pierre ou nous pourrions être ? Il dit : Les fils en sont donc exempts. De Lui, qui seul est éternellement le Fils en droit et en titre personnels, dépend la bénédiction des fils. Nous sommes par grâce fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus, non pas Pierre seulement, mais désormais, quoiqu’autrefois Juifs ou Gentils, tous fils de Dieu, tous un dans le Christ Jésus ; et parce que fils, Dieu a envoyé l’Esprit de Son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père. De sorte que chacun peut entendre : De sorte que tu n’es plus esclave, mais fils ; et, si fils, héritier aussi par Dieu.