Le sel et la lumière

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 5, 13 à 16
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 371-372]
[Paroles d’évangile 11.4]

Dans les versets qui précèdent, le Seigneur expose le caractère de ceux qui appartiennent au royaume des cieux. Maintenant, il déclare leur position ici-bas. Cela vous est-il vraiment applicable ? Par incrédulité, le traitez-vous comme impraticable ou indifférent ?

Si je reconnais que je suis un pécheur perdu, et qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien, je n’ai ni le sel ni la lumière, mais le péché qui demeure en moi. Ce serait pure présomption que de prétendre que je suis né soit l’un soit l’autre. Par nature, je suis corrompu, et quant à Dieu et aux choses qui Le concernent, aussi sombre que la nuit. Tout important que soit le baptême, il ne produit en aucun cas un aussi puissant changement, selon l’Écriture ; mais la vie en Christ le fait, laquelle le croyant reçoit par l’Esprit et par la Parole de Dieu. Comme sa plénitude et sa perfection étaient dans le Fils, ainsi nous tous nous avons reçu de Sa plénitude, et grâce sur grâce. Ce n’est pas de la présomption que de croire Dieu, ni ce qu’Il déclare donner à ceux qui reçoivent Christ.

Laissez-moi vous supplier, compagnon croyant, de ne pas vous dérober ni esquiver la position dans laquelle le Seigneur vous place ici-bas. Voici Ses paroles : « Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Aussi n’allume-t-on pas une lampe pour la mettre ensuite sous le boisseau, mais sur le pied de lampe ; et elle luit pour tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ». Cherchons donc sincèrement à réaliser cela, au lieu de le laisser glisser ou de le repousser sur un résidu juif.

Tout comme il y avait deux grands caractères parmi les « bienheureux » précédents, la justice et la grâce, tous deux manifestés en Christ et dans le christianisme, ainsi en est-il concernant la position des disciples. Dans les versets 3 à 6, ce sont les caractères de la justice ; dans les versets 7 à 9, ceux de la grâce ; ils sont suivis par la bénédiction de ceux qui sont persécutés à cause de la justice, au verset 10, et par ceux qui sont persécutés de façon encore pire, à cause de Christ (c.-à-d. la grâce) au verset 11, et par leur joie, leur exultation et leur récompense en haut au verset 12. La position nous est également présentée de cette façon. Au verset 13, nous avons le côté de la justice ; au verset 14 et dans la suite, le côté de la grâce, mais tous deux doivent être vérifiés dans notre marche pratique.

Le sel est le principe de la bonne conservation. Il est davantage piquant que doux, mais il protège de l’impureté et de la décomposition. Il donne de la stabilité à ce qui est bon et sain. Il éprouve toutes choses, et maintient ce qui est bon. Il garde à l’écart de toute forme de mal. Quand donc les disciples sont appelés le sel de la terre, le Seigneur les désigne comme mis à part pour Dieu le Père, et cherchant, dans une persévérance patiente dans les bonnes œuvres, la gloire et l’honneur et l’incorruptibilité à la venue de Christ. Ils obéissent à la vérité, et doivent tenir ferme ce qu’ils ont jusqu’alors. S’ils perdent leur bonne saveur, c’est une chose fatale. Le sel sans saveur (et un tel changement était courant, dans ces contrées) ne peut être restauré. Il n’est bon à rien qu’à être foulé aux pieds dans les rues, comme c’était souvent le cas.

Qu’en a-t-il été avec le dépôt sacré dans la chrétienté ? Le sel a-t-il là conservé sa vertu ? Les Gentils favorisés sont-ils demeurés dans la bonté, mieux que le Juif sous la loi ? Sinon, la sentence de Dieu est d’être coupé (Rom. 11, 21-22). Toute âme fidèle devrait d’autant plus s’humilier, se repentir, et regarder au Seigneur qui veut tout autant qu’Il peut la faire tenir debout.

Mais ne sommes-nous pas responsables comme « la lumière du monde » ? Si ce n’est pas la propriété ou le pouvoir du sel de guérir la corruption, c’est celui de la lumière d’éclairer les ténèbres. Elle sort et se répand alentour. Et nous pouvons remarquer qu’elle est pour « le monde », aussi largement ici dans sa diffusion appropriée par la grâce, que le sel l’est « de la terre », la scène ordonnée des privilèges. Être la lumière est comparé à une ville située sur une montagne et qui ne peut être cachée ; et non seulement cela, mais en pénétrant dans la maison, elle est comme une lampe (non pas mise de façon absurde sous le boisseau comme servant d’éteignoir, mais) sur son pied, afin que toute la maison puisse jouir de sa clarté.

Seulement, n’oublions pas l’avertissement important du Seigneur à ce sujet. « Que votre lumière (votre profession vivante de Lui, qui est la vraie lumière et vous fait lumière en Lui) luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient (non pas vos manquements, mais) vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ». Il veut dire l’exact opposé des hommes qui affichent leurs œuvres de bienfaisance devant leurs semblables, de manière à se glorifier eux-mêmes. Il voudrait que les siens fassent briller leur confession de Lui, la seule source de leur lumière, de manière à ce que les hommes puissent en voir les bons fruits, et en conséquence glorifient, non pas les disciples mais notre Père qui est dans les cieux, le Père des lumières, de qui provient tout ce qui est donné de bon, et d’où descend tout don parfait d’en haut.