Le sourd qui parlait avec peine

(Traduit de l’anglais)
Marc 7, 32 à 37
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 100-101]
[Paroles d’évangile 9.11]

Il s’agit d’un des deux miracles qui sont propres à l’évangile selon Marc, l’autre étant la guérison de l’aveugle de Bethsaïda (Marc 8, 22). Tous deux illustrent le service prophétique du Fils de Dieu. Il était venu vers la mer de Galilée.

« Et on lui amène un sourd qui parlait avec peine, et on le prie pour qu’il lui impose la main. Et l’ayant tiré à l’écart, hors de la foule, il lui mit les doigts dans les oreilles ; et ayant craché, il lui toucha la langue ; et regardant vers le ciel, il soupira, et lui dit : Ephphatha, c’est-à-dire, ouvre-toi. Et aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, et le lien de sa langue se délia, et il parlait distinctement. Et Jésus leur enjoignit de ne le dire à personne ; mais plus il le leur défendait, d’autant plus ils le publiaient. Et ils étaient extrêmement étonnés, disant : il fait toutes choses bien ; il fait entendre les sourds et parler les muets » (v. 32-37).

La précision minutieuse du Saint Esprit en rapportant les miracles de Christ est admirable. Ce cas diffère des autres, en ce qu’il n’est pas dit de celui qui souffrait qu’il était absolument muet, mais qu’il avait un bégaiement de la parole, ou qu’il parlait avec difficulté, et aussi qu’il était sourd. Néanmoins, le Seigneur se donne une peine toute particulière avec lui. La manière de faire révèle la grâce du divin Serviteur. Il n’y avait pas de doute quant à Sa puissance. D’ordinaire, Il guérissait tous ceux qui en avaient besoin en un instant, quelle que soit la gravité du mal, comme quand un esprit immonde était la cause du mutisme, plutôt qu’une incapacité ou une infirmité physique. Ici, Il se plut à manifester en détail Son tendre intérêt et Son amour plein de compassion, tout autant que Sa puissance pour guérir. Il fait bien plus que ce dont L’imploraient ceux qui Lui avaient amené le patient. Mettre Sa main sur le nécessiteux était le signe habituel de la bénédiction ; et moins que cela, une parole aurait suffi, si le Seigneur obéissant avait vu que cela convenait à la gloire de Dieu.

Mais Il le tira à l’écart hors de la foule. Car ici, ce n’est pas à la foule qu’Il pense, pas plus qu’aux scribes et aux pharisiens hautains de Jérusalem. Juste avant cela, Il avait répondu au besoin désespéré de la femme syrophénicienne en faveur de sa fille, dans les confins de Tyr et de Sidon. Maintenant, Il était venu à travers le pays de Décapolis où, comme le prophète l’avait prédit longtemps à l’avance, la lumière devait reluire pour un résidu méprisé, quand les ténèbres recouvraient la masse du peuple, avec la cité et le temple comme morts pour leur Messie rejeté (És. 9, 1-2). Ainsi Il tira l’homme sourd à part de la foule, et mis Ses doigts à, si ce n’est dans (comme peut le signifier la préposition selon le sens requis) ses oreilles. Mais plus que cela ; ayant craché, Il toucha la langue de celui qui bégayait.

Il signifiait, dans ces deux actes, combien tout dépendait de ce que Lui personnellement vienne porter les besoins effectifs. Celui qui agissait était un homme, mais Il était également Dieu, le Fils incarné sur la terre, servant Dieu et l’homme dans Son amour plein de pitié. Il n’appliqua pas seulement ce qui venait de Lui-même sur la langue de l’homme, mais regardant vers le ciel, Il soupira et lui dit : Ephphatha, c’est-à-dire, ouvre-toi. La puissance sortait réellement de Lui, et l’amour en était la source, en dévouement à Dieu, qui est aussi réellement lumière dans Sa nature, que l’amour est le caractère de Son énergie, ce que manifestait Son propre service. Et ainsi, s’Il daignait toucher l’homme de façon aussi intime, Il levait les yeux au ciel d’où Il était venu dans un amour qui demeurait inchangé et au-dessus de tout mal, quoique soupirant dans le sentiment profond de celui-ci, cependant qu’Il lui disait : Ouvre-toi.

L’homme affligé n’était qu’un emblème de l’état d’Israël, réfractaire, hélas ! à cause de son incrédulité, à écouter Dieu, ou à exprimer sa propre misère et Sa louange. Mais Il présente comme amené à Lui le résidu, sur qui la lumière s’est levée dans la région et dans l’ombre de la mort. Et « aussitôt » (un mot si caractéristique de l’évangile de Son service), ses oreilles furent ouvertes, et le lien de sa langue fut délié, et il parlait distinctement. Si l’incrédulité du peuple et de ses chefs rendait impossible leur bénédiction, les pauvres du troupeau éprouvaient la toute-suffisance de Sa puissance en grâce, et récoltaient la grande bénédiction de la foi, quelque petite que soit celle-ci. Et l’amour qui opérait ainsi encouragera un résidu, dans un jour à venir, qui recommencera l’histoire juive dans le pays, jusqu’à ce qu’il devienne une nation forte, dans cette fidélité infatigable, qui n’oubliera jamais la promesse.

Pour le présent, tout était en vain ; et Il leur enjoignit de ne le dire à personne, mais plus Il le faisait, d’autant plus un grand nombre le publiaient. Pourtant, quelque vrai que cela puisse être en paroles, ce n’était pas la foi dans le cœur, mais plutôt un étonnement extrême. Mais même ainsi, quel commentaire sur le service de Christ ! « Il fait toutes choses bien ; il fait entendre les sourds et parler les muets ».

Mais qu’en est-il de vous, qui lisez maintenant le témoignage de Dieu à Jésus, Son Fils ? Avez-vous entendu Sa voix ? Car Il parle encore dans Sa Parole ; et ceux qui l’entendent, vivent ; et ils Le suivent, car ils connaissent Sa voix. Au milieu des langues de Babel de la chrétienté, ils connaissent la sienne, et il n’y en a pas de pareille ; car elle révèle Dieu à leur âme, et Dieu comme Père d’une manière tout à fait nouvelle, propre non pas à l’homme, même innocent, mais au Fils déjà venu qui nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable. La vérité n’est en aucun autre ; mais Lui est non seulement la vérité, mais aussi le chemin et la vie. « Crois au seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison ». Sa parole ne peut tromper, mais Sa parole seulement ; et ce qu’Il a fait est selon la même perfection ; et par-dessus tout, il y a cette œuvre qu’Il a accomplie sur la croix, par laquelle nous qui croyons avons maintenant reçu la réconciliation.