Les quatre mille nourris

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 15, 32 à 39
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 37-38]
[Paroles d’évangile 9.7]

Le miracle ici n’atteste pas seulement de la présence et de la puissance divines du Messie en faveur de Son peuple dans le besoin. Chaque multiplication des pains a ses caractères propres, pour notre instruction. Toutes deux démontrent Ses ressources prêtes et toute-puissantes. Si chacun de ces miracles avait été donné uniquement dans un évangile différent, les sceptiques auraient mis l’accent sur des récits incohérents ; mais Dieu a coupé court à une telle objection, parce que Matthieu et Marc rapportent les deux, et Luc et Jean seulement le premier d’entre eux. Le miracle opéré deux fois signifie, si on peut y appliquer l’interprétation de Joseph (Gen. 41, 32), que la chose est arrêtée de la part de Dieu, quoi qu’il en soit de l’incrédulité de l’homme. Les distinctions sont bien marquées, mais elles ne favorisent en rien ceux qui autrefois ont imaginé une référence aux Juifs dans le premier, aux Gentils dans le dernier. Tous deux manifestent la grâce du Messie envers le peuple élu.

Quelle est donc la véritable différence ? Elle se trouve dans les détails, aussi bien que dans les grandes lignes. Il y avait cinq pains et deux poissons dans le premier, sept pains et quelques poissons dans le dernier ; cinq mille ont été nourris dans l’un, quatre mille dans l’autre ; le surplus permit de remplir douze paniers alors, sept maintenant. Les paniers mêmes qui sont employés ont, dans chaque cas, une appellation différente, signifiant respectivement un panier à main et un panier de pêche, comme cela est indiqué dans chaque récit sans confusion, et maintenu dans le rappel des deux qu’en fait notre Seigneur en Matthieu 16. La distinction la plus importante apparaîtra bientôt, quoique l’on puisse ajouter ici que le premier eut lieu au printemps, quand l’herbe était verte, et le second quelques mois plus tard ; et que dans le second, la foule était restée trois jours, alors que dans le premier, nous n’entendons pas parler de plus d’un jour.

« Et Jésus, ayant appelé à lui ses disciples, dit : Je suis ému de compassion envers la foule, car voici trois jours déjà qu’ils demeurent auprès de moi, et ils n’ont rien à manger ; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu’ils ne défaillent en chemin. Et ses disciples lui disent : D’où aurions-nous dans le désert assez de pains pour rassasier une si grande foule ? Et Jésus leur dit : Combien avez-vous de pains ? Et ils dirent : Sept, et quelques petits poissons. Et il commanda aux foules de s’asseoir sur la terre. Et ayant pris les sept pains et les poissons, il rendit grâces et les rompit et les donna à ses disciples, et les disciples à la foule. Et ils mangèrent tous et furent rassasiés ; et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, sept corbeilles pleines. Or ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, outre les femmes et les enfants. Et ayant renvoyé les foules, il monta dans une nacelle et vint dans la contrée de Magadan » (v. 32-39).

Lors de la première occasion, les disciples avaient pris l’initiative, et proposé de renvoyer les foules pour qu’ils s’achètent de la nourriture dans les villages. Leur foi était en effet faible. Combien il est triste d’oublier la présence de Celui qui avait promis de rassasier de pain les pauvres de Sion ! Même Son invitation à leur donner à manger, ne réussit pas à éveiller en eux le sentiment de Sa suffisance. Alors, Il prit la provision qu’ils méprisaient, et la bénit abondamment pour les cinq mille, et même plus ; et encore, il resta des morceaux douze paniers pleins. Cela fait écho aux douze apôtres, douze étant le nombre de l’administration complète par ou dans l’homme. Mais ce n’était qu’un signe, dans Son témoignage rejeté envers Israël ; et en envoyant Ses disciples aller devant Lui à l’autre rive, alors que les foules étaient renvoyées, Il monta sur la montagne à part pour prier, image de Sa position sacerdotale en haut. Après cela, nous trouvons la merveilleuse scène de Pierre quittant la nacelle pour rejoindre Jésus sur l’eau, scène qui est propre à Matthieu comme exprimant seule le but divin dans cet évangile, et n’ayant rien de similaire dans la seconde occasion.

Ici, c’est le Messie soupirant après Son peuple affamé. Ils étaient coupables ; mais Il compatissait avec leur état de détresse, et Il donna à Ses disciples une nouvelle occasion de faire appel à Lui par la foi. Hélas ! ils étaient lents à apprendre. « D’où aurions-nous dans le désert assez de pains pour rassasier une si grande foule ? ». Il était là, et plein de compassion ; mais l’incrédulité, même dans les croyants, est toujours aveugle. Les sept pains qu’Il prit et distribua par l’entremise de Ses disciples, et le surplus dans les sept paniers mentionné ici, indiquent une plénitude spirituelle, et non pas administrative. Tout était ordonné de Dieu, tout était fait pour enseigner l’homme, s’il prenait soin d’écouter. C’est Jéhovah le Messie agissant dans Sa propre perfection. Ici, il n’y a pas de montée pour prier ; et Il ne rejoint pas les disciples de l’autre côté, quand et où tous ceux qui L’avaient rejeté autrefois, L’accueillent avec Sa puissance bienfaisante, comme il en sera à la consommation du siècle.

Qu’en est-il de vous, cher lecteur ? Quoi que ce soit qui vous absorbe, quoi que ce soit qui vous intéresse, la première et la plus importante de toutes les questions est : Comment traitez-vous Jésus ? Il est le Seigneur de gloire, le Fils de Dieu qui est devenu homme afin de mourir pour vous. Comment Le considérez-vous ? Cela vous concerne maintenant, et pour toute l’éternité. Il est mort pour sauver des pécheurs ; mais la bénédiction est pour ceux qui croient. Si vous ne croyez pas alors que vous avez entendu Son nom, vous êtes bien plus coupable que les païens qui ne l’ont pas entendu. Dieu le Père éprouve tout le déshonneur fait à Son Fils bien-aimé, et Il a remis tout le jugement entre Ses mains, parce qu’Il est le Fils de l’homme (Jean 5), pour punir tous les hommes qui Le méprisent. N’est-ce donc pas d’une importance incalculable que vous vous incliniez devant Celui qui sera bientôt votre Juge, si vous Le refusez maintenant comme Sauveur ? Rappelez-vous que Son jugement est éternel. Pourtant, combien il est aussi juste ! Car celui qui ne croit pas l’évangile n’est pas seulement un impénitent, mais il méprise la grâce de Dieu. Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut ?