Malchus guéri

(Traduit de l’anglais)
Luc 22, 50 et 51 et Jean 18, 10-11
W. Kelly

[Bible Treasury N3 p. 295-296]
[Paroles d’évangile 10.11]

La perfection morale du Seigneur ne brillait que plus fortement dans Sa nouvelle et dernière épreuve. Satan, déjoué dans ses efforts pour Le tenter à sortir du chemin de l’obéissance, venait maintenant pour Le mettre à mort par elle. Mais rien ne Le faisait dévier de ce chemin, rien ne L’exaspérait, même quand les disciples dormaient au lieu de prier, incapables (y compris Pierre et Jacques et Jean) de veiller une heure avec Lui.

Quand la foule des hommes avec des épées et des bâtons mit les mains sur Lui et Le saisit, Pierre (trop empressé pour attendre la réponse à la question : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ?) tira la sienne, et frappa l’esclave du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. Le Seigneur le reprit de cela : « Remets ton épée en son lieu ; car tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira plus de douze légions d’anges ? Comment donc seraient accomplies les écritures, qui disent qu’il faut qu’il en arrive ainsi ? ».

Il demeure le Serviteur juste. Il était venu pour souffrir pour les péchés, le Juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu, et rendre les enfants de Dieu propres à partager Sa gloire en haut quand Il prendra toute la création céleste et terrestre, et régnera sur Israël et sur les nations sur la terre, en Son jour. Ceux qui croient maintenant sont appelés à souffrir avec Lui, comme le Seigneur l’avait enseigné aux siens quand Il corrigeait leurs pensées et leurs désirs au sujet de Son royaume. « Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles, et que les grands usent d’autorité sur elles. Il n’en sera pas ainsi parmi vous ; mais quiconque voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et quiconque voudra être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave ; de même que le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Matt. 20, 25-28).

Mais Pierre, toujours aussi téméraire, ne pensait à rien d’autre qu’au danger que courait son Maître ; et, dans un zèle charnel qui cherchait à Le défendre, il fut repris. C’était la nature humaine, mais contraire à Christ et à Sa parole. Si elle avait atteint son but, elle aurait rendu la rédemption impossible, comme son erreur fiévreuse et précipitée en Matthieu 16, 22, pour laquelle le Seigneur lui dit : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes ». Pierre ne manquait pas seulement dans son appréciation de la mort de Christ, mais aussi de saisir que le chrétien doit se renoncer lui-même, et prendre sa croix, et Le suivre. Il fit, dans sa mesure et dans l’esprit, ce que le Seigneur disait à Pilate que Ses serviteurs ne devaient pas faire, parce que Son royaume n’était pas de ce monde. Il est du ciel, et non d’une source dans ce monde.

Dans l’évangile selon Luc (22, 51), nous entendons d’abord que Jésus dit, en réponse : « Laissez faire jusqu’ici », et en la touchant, Il guérit l’oreille coupée. Même dans un moment critique comme celui-ci, Il est ainsi présenté comme le Fils de l’homme plein de grâce, oint de l’Esprit Saint et de puissance. S’Il n’allait plus faisant le bien et guérissant tous ceux qui étaient sous la domination du diable, parce que Dieu était avec Lui, Il demeurait toujours prêt à guérir celui qui avait été blessé par Son disciple irréfléchi.

Jean nous fait connaître en particulier les noms, non seulement de celui qui Le suivait, mais de l’homme blessé. Et ici, la guérison a son importance, comme tout autre parole ou fait dans cet évangile, comme illustrant Sa dignité personnelle. Tout comme la mention de Son nom avait jeté par terre la bande venue pour Le capturer, et à laquelle Il se livra là-dessus Lui-même, avec les paroles : Laissez aller ceux-ci ; ainsi maintenant, la réponse à Pierre parlait de Sa gloire et de Sa grâce d’une manière propre au dernier évangile. « Remets l’épée dans le fourreau : la coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? ».

Sauveur béni, comme tu es seul dans ta perfection, dans ton amour, dans ta lumière et dans ton abaissement, ainsi aussi l’es-tu dans les souffrances ineffables qui étaient dans cette coupe que tu devais boire ! Et tu l’as vidée, afin que Dieu soit glorifié, et que nous qui croyons puissions être sauvés d’une manière digne de Dieu. Et nous nous réjouissons encore aussi de ce que comme Dieu a été glorifié en toi, et dans ta mort de façon toute spéciale et infinie, ainsi Il t’a glorifié en Lui-même, et cela immédiatement dans le ciel, avant que le royaume du monde de notre Seigneur et de Son Christ vienne, lequel régnera aux siècles des siècles.

Il n’est pas nécessaire que les pauvres âmes qui sont dans leurs péchés attendent la manifestation de ce royaume. Pendant que Jésus est glorifié en haut, c’est justement le temps pendant lequel le Saint Esprit est envoyé, non seulement pour habiter dans l’Assemblée, mais pour proclamer l’évangile, la bonne nouvelle de Dieu pour l’homme coupable et qui périt. Ne doutez donc pas, mais croyez le témoignage que Dieu rend au Seigneur Jésus, Son Fils unique. Quelque grand que soit votre besoin, quelques nombreux que soient vos péchés, Sa grâce est bien supérieure. Elle est aussi infinie que Sa personne. Venez tel que vous êtes, afin que vous Le trouviez tel qu’Il est, plein de grâce et de vérité. Cela ne vous convient-il pas, à vous qui n’avez que des péchés ? Recevez de Sa plénitude : elle est ouverte à tous ceux qui croient. Alors vous vivrez pour Lui.