Christ et la loi

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 5, 18 à 20
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 229-230]
[Paroles d’évangile 12.7]

Nous avons déjà vu comment la position de Christ est établie avec certitude et clarté au verset 17. Il maintenait l’autorité de l’Ancien Testament. « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ». Il était venu pour réaliser la pensée de Dieu en elle. C’est ce qu’Il confirme dans le verset 18. « Car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli. Quiconque donc aura supprimé l’un de ces plus petits commandements et aura enseigné ainsi les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; et quiconque [l’]aura pratiqué et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car je vous dis que, si votre justice ne surpasse pas [celle] des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (v. 18-20).

Que le Seigneur a obéi à la loi ne fait aucun doute. Ce n’est pas la signification d’accomplir. Il donna leur pleine portée à la loi et aux prophètes ; et Il fit encore plus, car Il révéla Dieu en Lui-même, et par Ses paroles et par Ses voies, et dévoila ces secrets du royaume qui étaient absolument cachés autrefois. Car Son rejet et Son départ pour le ciel lui donneraient, et lui ont donné, une forme toute nouvelle ; et au-delà de cela, le grand mystère concernant Christ et l’Assemblée devait être donné à connaître, impliquant des choses encore plus élevées et plus profondes. Mais rien dans ce qui était nouveau ne pouvait affaiblir l’autorité de Dieu dans ce qui était ancien. « Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli ».

Christ devait être glorifié dans le ciel, et le Saint Esprit descendre pour baptiser en un seul corps les croyants juifs et grecs, le corps de Christ, le temple devait être détruit, la cité foulée aux pieds par les nations, et les Juifs dispersés sur toute la terre à cause de leur péché contre le Messie. Mais même ces malheurs de la race élue accomplissaient la loi et les prophètes, et d’une manière particulière la parole de Christ ; il reste pourtant davantage, et encore des ténèbres, avant que la loi et les prophètes soient accomplis dans le salut d’Israël venant à et de Sion. Alors la terre produira son fruit, et Dieu bénira pleinement Son peuple longtemps misérable, et tous les bouts de la terre Le craindront. Oh, hâte le jour ! Assurément, Christ n’est pas venu pour abolir, mais pour accomplir.

Mais le Seigneur s’adresse ici à Ses disciples qui étaient encore sous la loi. Il ne prédit pas même encore Sa mort sur la croix et la rédemption par Son sang, que la grâce a fait tourner en la justice justifiante de Dieu par la foi qui doit être révélée dans l’évangile. En effet, comme nous l’avons souvent remarqué, et pouvons bien le faire, tout le long du sermon sur la montagne, Il ne dit pas une parole de cette œuvre d’amour souverain. Il commence par exposer les caractères qui sont propres au royaume, dans les versets 3 à 12 ; puis la position, dans les versets 13 et 14 ; et maintenant la relation, semblable à la sienne dans leur mesure, avec la révélation que Dieu avait donnée à Son peuple d’autrefois, quoiqu’il fût incrédule et indigne dans son ensemble. Il ne prédit pas ce que leur rejet de Lui-même doit entraîner sur la nation juive, ou ce que Dieu fera alors pour eux ou pour d’autres qui croient.

C’est pourquoi, au verset 19, il leur parle encore comme étant le résidu pieux qui écoutait Sa voix et s’attachait à Lui, né de Dieu, mais sous la loi, et de ce côté-ci de la croix et de ses résultats bénis pour la foi. L’obéissance est exigée avant tout. Ici, Il commence avec la loi ; mais même dans ce chapitre, Il va plus loin dans ce qu’Il leur dit à eux, que ce que les anciens avaient jamais entendu. Il introduit de riches ajouts en Matthieu 6 en déclarant le nom du Père depuis la fin de Matthieu 5, Il les garde des pièges intérieurs et extérieurs en Matthieu 7, et Il termine là le discours avec l’écoute et la mise en pratique de Ses paroles comme rocher de sagesse et de sûreté.

Comme se défaire de la parole faisait à juste titre sombrer quelqu’un comme le « moindre » dans le royaume, de même la fidélité envers elle élevait à une position plus haute dans celui-ci. Évidemment donc, la justice de ceux qui entrent doit surpasser et exceller au-dessus de celle des pharisiens (v. 20) qui honoraient la tradition, la parole de l’homme, en rabaissant nécessairement la Parole de Dieu.

C’était la perfection de donner à Ses disciples leur nourriture en sa saison. Beaucoup de prophètes et de rois, certains même inspirés, avaient désiré de voir les choses que les disciples voyaient, et ne les avaient pas vues ; et d’entendre les choses que les disciples entendaient, et ne les avaient pas entendues. Et de plus grandes choses étaient proches, et même la plus merveilleuse de toutes les merveilles, l’œuvre de Dieu dans la croix, la résurrection et la gloire céleste de Son Fils. Mais si le ciel et la terre passeront, tels qu’ils existent, mais pas le moindre trait de lettre de la loi et des prophètes, combien loin au-dessus d’eux s’élèvent les paroles du Seigneur Jésus, à la gloire de Dieu et pour la bénédiction de l’homme !

Et ce sont Ses paroles qui concernent de près mon lecteur, qui n’est pas un de Ses disciples, mais un esclave du péché et de Satan. Si vous êtes de fait Son disciple, laissez-moi me réjouir avec vous dans la grâce que Dieu a montrée envers vous. Si vous ne l’êtes pas, mais seulement un pécheur coupable et misérable, je vous supplie d’écouter Ses paroles qui vous sont adressées, afin que vous y prêtiez attention devant Dieu et que vous viviez éternellement. « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos ». Ne doutez pas de Lui : Il a la capacité, Il a la volonté. « Je suis venu appeler, non pas des justes, mais des pécheurs » : qui désespère, ou qui se détourne ? Même Ses ennemis criaient : « Cet homme reçoit des pécheurs ». Que dit-Il Lui-même, même quand ceux qui L’écoutaient cherchaient à Le tuer, et quand Lui cherchait ceux qui n’avaient pas un souffle de vie pour Dieu ? « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement [hors duquel aucun incrédule ne peut sortir, ni aucun croyant s’il y est entré] ; mais il est passé de la mort à la vie ».

Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Quel amour en Dieu, qui hait le péché et a pitié du pécheur ! Quel amour infini, quand vous pensez, d’abord à son Fils, puis à vous-même ! Mais, ô mon compagnon pécheur, quel sort doit être le vôtre, selon Sa Parole, si vous désobéissez au Fils, ne vous soumettez pas à Lui, et négligez un si grand salut !