Christ venu pour accomplir

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 5, 17 et 18
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 70-71]
[Paroles d’évangile 11.9]

Depuis le début de Son ministère, le Seigneur a pris soin d’affirmer qu’Il n’était pas venu pour dissoudre, mais pour accomplir l’autorité divine dans la loi ou les prophètes. Dans chacun d’eux, Il avait été annoncé comme Celui dont dépendait toute bénédiction. Lui seul pouvait délivrer l’homme pécheur et séduit. Il devait être le sacrifice qui justifierait toutes les offrandes offertes précédemment à Dieu, et qui leur donnerait leur interprétation juste, et leur fournirait leur efficace. L’accomplissement d’une prophétie est le même mot ; mais ici, le contexte désigne une portée plus large.

La loi et les prophètes témoignaient de l’injustice de l’homme et de la justice de Dieu (Rom. 3, 21). Mais ils ne pouvaient faire davantage. Christ vint, non pour les affaiblir ou les annuler, comme le pensaient Ses ennemis aveugles, mais pour accomplir ce témoignage divin qui laissait le pécheur sans excuse, et donnait ce que Dieu seul pouvait fournir dans Sa grâce. C’était bien plus que ce que même des hommes pieux ont pensé, un simple raccommodage, par Son obéissance à la loi, de ce en quoi l’homme avait manqué. Cela aurait simplement été la justice de l’homme accomplie par Lui pour les injustes. Là aussi, Il a fait incomparablement plus et mieux. Il a posé la base, dans Son obéissance jusqu’à la mort pour la justice de Dieu, afin que Dieu puisse être juste et justifiant celui qui croit en Jésus. Car Celui qui n’avait pas connu le péché a glorifié Dieu en étant fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui. C’est pourquoi la grâce de Dieu est rehaussée, et non pas frustrée ; car si la justice est par la loi, alors Christ est mort pour rien. Mais il n’en est pas ainsi : jamais rien d’autre n’a été contemplé ou révélé, sinon que les croyants font reposer leur espérance sur Sa mort.

Dieu prend donc soin que la promesse précède de beaucoup et existe indépendamment de la loi, comme l’apôtre le soutient en Galates 3. C’est ce qu’Israël, dans sa confiance en soi, n’a pas réalisé à Sinaï. Au lieu de demander la promesse inconditionnelle de la grâce, ils entreprirent de se maintenir dans leur propre obéissance. Comme aucun homme pécheur ne peut subsister dans une telle condition, la loi écrite sur des pierres, même quand elle fut introduite une seconde fois accompagnée de types de la miséricorde, ne pouvait qu’être un ministère de mort et de condamnation (2 Cor. 3, 7-9). Car il est dit d’eux que dans la lecture de l’ancienne alliance, le voile demeure sans être ôté ; et le voile n’est pas seulement sur le visage, il est sur leur cœur. Ils ne regardaient pas — et ils ne le font toujours pas — à Christ, la fin de la loi pour justice à tout croyant. Ils faisaient tous leurs efforts pour demeurer dans un mélange de loi et de grâce, qui ajoute seulement à la condamnation du pécheur, parce que la grâce ajoutée accroît sa culpabilité s’il est désobéissant. Mais nous contemplons la gloire du Seigneur à face découverte et sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit, lequel rend témoignage de Lui dans la gloire de Dieu, comme fruit non seulement de Sa personne, mais de Son œuvre. Et c’est ainsi que l’apôtre prêchait l’évangile de la grâce de Dieu et de la gloire de Christ, comme il s’était converti.

L’épître aux Hébreux disait aux chrétiens juifs que la « nouvelle » alliance dont Jérémie avait rendu témoignage, établissait sous Christ une meilleure alliance. Elle ne dépendait pas, comme l’ancienne à Sinaï, d’Israël comme la partie de la fidélité de laquelle dépendait la bénédiction. Tout tenait, pour la nouvelle alliance, à la souveraine grâce du Seigneur. « Car c’est ici l’alliance que j’établirai pour la maison d’Israël après ces jours-là, dit le Seigneur : En mettant mes lois dans leur entendement, je les écrirai aussi sur leurs cœurs, et je leur serai pour Dieu, et ils me seront pour peuple, et ils n’enseigneront point chacun son concitoyen et chacun son frère, disant : Connais le Seigneur ; car ils me connaîtront tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux ; car je serai clément à l’égard de leurs injustices, et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 8, 10-12).

Ce n’était pas vraiment une manière de mettre de côté la loi et les prophètes, mais de les accomplir à la gloire de Dieu et pour le salut et la bénédiction de l’homme. Christ a comblé la distance entre Dieu et le pécheur, pour celui qui croit en Lui. La loi Le désignait comme Celui qui venait et qui seul pouvait rétablir l’équilibre que le mal dans la créature avait perturbé par un poids écrasant pour tous, sauf pour le Sauveur. Lui seul pouvait vaincre par la rédemption et donner la bénédiction que la nature de Dieu se plaisait à accorder et que les conseils de Dieu garantissaient au temps convenable. Mais tout cela, et bien plus encore, Christ l’introduisait, par Sa Parole et Son Esprit, dans une vie nouvelle et divine par la foi dans l’âme, avant qu’arrive le jour où Il transformera notre corps d’humiliation en la conformité de Son corps de gloire, selon l’opération de Sa puissance pour Lui assujettir toutes choses. Ce n’était pas un simple ajout, comme si la loi et les prophètes n’étaient pas intrinsèquement complets et parfaits pour le but que Dieu se proposait ; mais Il est tout du long supposé et annoncé comme essentiel pour en fournir le résultat béni. « Car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli » (v. 18).

Ainsi, même le Nouveau Testament parle de combler l’espace laissé autrement par la révélation du mystère de la position de Christ comme chef en haut et de l’Assemblée qui Lui est unie comme Son corps. Et l’apôtre, en Colossiens 1, 25, nous parle de l’administration de Dieu qui lui a été ainsi donnée pour compléter Sa Parole. Car il y avait un mystère caché dès les siècles et les générations, et tout à fait distinct du royaume, de la nouvelle alliance, ou de l’héritage de la promesse faite à Abraham. C’était une promesse dans le Christ Jésus par l’évangile, et le propos éternel de Dieu qu’Il s’était proposé dans le Christ Jésus notre Seigneur (Éph. 3, 6, 10).

Ô cher lecteur, regardez-vous par la foi à Jésus, le seul qui a accompli ce dont vous aviez le plus besoin, et infiniment plus — ce qui glorifie Dieu et donne au croyant une part merveilleuse en tout cela ? Ne regardez pas à vous-même, sauf pour vous condamner ; regardez à Celui qui vous met à l’abri de toute condamnation que vous devriez autrement redouter. Que votre cœur apprenne combien réellement Christ est tout. C’est ce qu’aucun homme ne veut faire, jusqu’à ce qu’il soit amené à la conviction ferme devant Dieu, qu’il est perdu, et qu’en lui (c’est-à-dire en sa chair) il n’habite point de bien.